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De l’eau à La Béliche ? Chiche !

Un collectif d’éleveurs a monté l’association d’estive de La Béliche, à Anglards-de-Salers, pour prétendre à des aides pour aménager un nouveau parc de contention et des bacs d’abreuvement.
 

Groupe devant un nouveau aprc de contention
Les partenaires de l’opération réunis mercredi 24 juillet devant le nouveau parc de contention qui va profiter aux trois membres de l’association.
© M. V.

Ils avaient l’habitude de travailler ensemble depuis des années, c’est désormais rendu officiel par la création d’une association afin de pouvoir aménager, ensemble, un parc de contention et des bacs d’abreuvement pour leurs troupeaux, qui ne se mélangent pas, sur les flancs des estives de La Béliche, sur la commune d’Anglards-de-Salers. “On avait chacun un projet de contention, avec des parcs vieillissants et des problèmes d’eau, à cause de la sécheresse notamment, relate Arnaud Laporte, président de l’association. Ce sont des investissements qui sont indispensables. Même si nous ne sommes pas voisins sur nos exploitations, nous avons une bonne entente ici et on s’est dit que l’on pouvait mettre en commun ces projets.” “Nous venons de loin et souvent, ils nous surveillent les bêtes, apprécie Florian Bessonies, du Gaec des Prairies, installé à Maurs. On a des besoins mais on ne s’en sert pas tous les jours alors autant l’avoir à plusieurs.”
Motivés par les aides qu’apporte le plan pastoral territorial des volcans d’Auvergne, le Gaec des Prairies, celui du Meynial et Arnaud Laporte s’engagent donc dans cette aventure collective, inspirés également par les aménagements que la Coptasa a réalisés sur les terrains proches des leurs. 


Contention : plus de place, plus de sécurité


Le nouveau parc de contention, plus grand, n’a pas encore servi mais les éleveurs ont hâte. L’ancien a été facilement détruit de deux coups de godet tant il avait fait son temps. “Quitte à en avoir un nouveau, on a profité de l’opportunité pour le centrer au milieu des trois montagnes, pour qu’il soit plus accessible à tout le monde”, explique Arnaud Laporte. 
La SA-TPA, qui a assuré les travaux, a donc répondu aux attentes de l’association qui craignait qu’avec l’ancien matériel, “si une vache était un peu énervée”, il arrive un problème, relate Florian Bessonies, qui gagne donc, tout comme ses collègues, en sécurité dans la manipulation des animaux. Et en rapidité d’exécution, Pierre-Baptiste Bioulac, salarié du Gaec du Meynial, rappelant qu’il utilisait jusqu’alors le corral de contention du Gaec des Prairies.
“Quand Alex Seyrolle m’a appelé, il voulait une réfection complète de son parc de contention. Mais comme ils ne sont pas les seuls à l’utiliser, nous avons pensé le projet différemment pour ne plus qu’il soit tout au fond mais bien de le rapprocher du sentier, pour qu’il soit le plus fonctionnel possible,  explique Manu Estèves, de la 
SA-TPA. Sur le papier, c’est facile, ça l’est moins sur le terrain ! On s’adapte aux éleveurs et à leurs animaux, mais aussi à ce sol qui est un peu dur donc nous avons fait évoluer les pré-plans pour les faire correspondre au terrain.”
 

Du solaire pour l’eau


Pour installer les points d’abreuvement sur les hauteurs de la montagne(1), les consignes étaient également claires : éviter aux vaches de parcourir de trop longues distances et d’aller toutes ensemble au même point d’eau. C’est ce qu’il se passait pour les vaches et leurs veaux du Gaec des Prairies, qui ne disposait que d’un seul bac sur sa montagne de 40 ha. “Et quand il fait très chaud, ça ne suffit pas.” Sept, d’une capacité de 1 100 litres chacun, ont été construits (plus un repris) et déjà, les associés ont noté “un changement de comportement des animaux, qui se répartissent mieux et pâturent différemment la montagne”.
L’implantation a été réfléchie en commun, avec les bacs donc, mais aussi la cuve de stockage enterrée de 10 m3 et la pompe solaire. Sans point d’eau courante sur la montagne, ce choix s’est imposé. “Ce n’est pas la solution idéale, mais c’est la seule. Et du solaire sur une surface pastorale, ça convient bien, rassure Laurent Bouscarat, directeur d’Auvergne Estives, qui avait expérimenté cette technique il y a une dizaine d’années sur des terres de la Coptasa. C’était plutôt expérimental à l’époque, les performances ont évolué et ça répond à des besoins de troupeaux plutôt conséquents. Et puis, ça ne va fonctionner que cinq mois dans l’année (fin juin-fin septembre), en période estivale, là où ça tourne le mieux.”
Les travaux ont démarré au mois de mai et les délais ont été tenus malgré la difficulté d’approvisionnement de la pompe, dont Actemium assure le service après-vente. La faisabilité de ce projet a été étudiée par Auvergne Estives, qui a réfléchi à “calibrer le dénivelé, la longueur de refoulement et le volume d’eau journalier nécessaire. Une vache et son veau boivent environ 115 litres d’eau par jour. Il ne faut pas prendre la moyenne mais partir sur les besoins maximum, précise Laurent Bouscarat. En ce moment, l’herbe est mouillée donc ça ne boit que 40 ou 50 l mais il faut répondre aux besoins en cas de pics de consommation”. La SA-TPA a donc prévu une réserve tampon. “On compense le fait qu’il n’y ait pas de batterie avec du volume de stockage”, explique Manu Estèves. L’eau va repartir en gravitaire dans les bacs, équipés de flotteurs pour ne pas la gaspiller... et pour profiter au maximum à des vaches qui ont bien fière allure cette année, la sécheresse et les rats taupiers ayant épargné ces terres d’estives.

(1) Il y en avait 7 à 8 jusqu’à présent, répartis de manière non homogène sur les parcelles

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