LAIT
« Croire en l'application du coût de revient dans le prix »
L’assemblée générale de la FDPL du Puy-de-Dôme s’est tenue mercredi 27 janvier 2021, au Gaec de Mérilhat à Manzat.
L’occasion de tenir des élections et de balayer les sujets laitiers.
L’assemblée générale de la FDPL du Puy-de-Dôme s’est tenue mercredi 27 janvier 2021, au Gaec de Mérilhat à Manzat.
L’occasion de tenir des élections et de balayer les sujets laitiers.

Conditions sanitaires obligent, les éleveurs laitiers étaient conviés non pas en salle mais sur une exploitation, pour tenir leur assemblée générale annuelle. Une assemblée élective, introduite par David Chauve, président de la FDPL du Puy-de-Dôme : " Cette assemblée est élective, et je souhaite en profiter pour passer la main, non pas parce que je ne veux plus suivre le lait mais parce qu’une nouvelle équipe doit se constituer ! ". Il a déploré les difficultés pour se réunir ces derniers mois " et un isolement qui doit se rompre ". En retraçant son mandat, il rappelle l’importance de l’échelon régional dans les discussions ainsi que le rôle des OP.
La liste candidate du Conseil d’administration a été votée à l’unanimité. Un prochain conseil d’administration électif se tiendra pour l’élection du bureau et du président ou de la présidente.
Une crise 2020 mais des amortisseurs
2020 a été une année particulière et marquante à bien des égards.
Lors du premier confinement, les impacts du Covid ont été forts, mais très différents selon les outils de transformation. " Notre région Auvergne Rhône-Alpes a été très largement touchée, sur les fromages traditionnels et AOP, les fermetures des commerces de bouche, des rayons à la coupe " rappelle Stéphane Joandel, responsable de la section laitière régionale à la FRSEA. Des travaux menés à tous les échelons ont permis d’apporter quelques solutions. L’aide du Cniel, " un fonds constitué par la profession " a permis de lisser le pic de production annuel en encourageant les producteurs à baisser leur production. Ce sont 15 millions d’euros qui ont permis de compenser les pertes générées chez les agriculteurs. Et pour notre région, ce sont 3 183 exploitations qui ont bénéficié de 1,5 million d’euros.
D’autres démarches ont été engagées pour permettre l’écoulement des produits en vente directe (réouverture des marchés, création d’un Drive fermier, …). Les achats des ménages se sont réorientés, avec une importance accrue du commerce de détail. " Cette crise nous aura appris que finalement la restauration hors domicile était intéressante et même rémunératrice pour nos transformateurs, contrairement aux échos qu’ils avaient pu laisser entendre auparavant ", rappelle Stéphane Joandel. " Elle nous aura également appris que la filière était fragile et que les opérateurs ont eu tendance à crier avant d’avoir mal " ajoute David Chauve.
Des amortisseurs grâce aux EGA
Les hausses consenties à travers le prix, au travers du mécanisme des EGA a permis de contenir la hausse des prix constatée sur le marché international. Il n’y a pas eu l’effet domino constaté habituellement !
La FNPL a réalisé des calculs pour déduire l’effet EGA sur le prix du lait. En 2019, ce sont 9,87 € / 1000 l qui sont revenus aux exploitants, en 2020, ce sont environ 1.90 € / 1 000 litres de lait qui ont été ré-appliqués sur le prix, ce qui a constitué un amortisseur pour le prix du lait payé en ferme. " Mais le compte n’y est pas ! C’est un combat de tous les jours, et il est terrible de ne pas croire à l’application du coût de revient dans le calcul des prix ", martèle Stéphane Joandel. En effet, la profession s’est dotée d’indicateurs fiables et robustes, basés sur des comptabilités, et leur utilisation concrète dans la détermination du prix du lait doit mener à une revalorisation significative du prix du lait. Des rencontres sont menées actuellement avec les coopératives ; quant aux laiteries privées " c’est aux présidents d’OP de s’appuyer sur le syndicalisme " encourage Stéphane Joandel.
Coopal : des solutions trouvées grâce aux appuis syndicaux
" Sans appui syndical, il n’y aurait pas eu cette évolution au sein de Coopal ", rappelle David Chauve en retraçant le chemin parcouru (contractualisation tripartite, recours au médiateur, engagement sur des volumes,…).
A travers ce projet de valorisation, les membres présents à l’assemblée ont également échangé sur la valorisation du lait de montagne et sur le projet France Carbone Agri, qui permet la vente de carbone par les exploitants agricoles. 16 agriculteurs puydomois ont répondu à l’appel à projets en décembre 2020. " Si, à travers ce mécanisme, nous pouvons ramener un 13ème mois ou un 14 ème mois aux agriculteurs, allons-y ! ", conclut Stéphane Joandel.