CONCOURS. La salers se pavane en terre limousine

Pour la 2ème fois seulement dans l'histoire, la Corrèze recevait du vendredi 23 septembre au dimanche 25, le concours national salers. Le berceau de la race était évidemment fortement représenté. Sur un total de 53 élevages, 29 provenaient du Cantal, 11 de la Corrèze et 5 du Puy de Dôme. En dehors du berceau, étaient présents deux élevages de l'Allier, deux de l'Orne, un de l'Aisne, un du Calvados, un de Dordogne et un de Seine Maritime. La compétition a débuté dès le vendredi avec la sélection des animaux pour le Sommet de l'élevage. La journée de samedi, essentiellement consacrée aux jugements des sections et des groupes, a été suivie le dimanche par la remise des prix de championnat et prix spéciaux.

Organisation au top !
La pression retombe un peu, dimanche, du côté de Frédéric Canal, président du Herd-Book. « Tout se passe bien. Les éleveurs sont heureux de se retrouver, l'ambiance est chaleureuse et l'organisation sans faille, grâce notamment à l'implication des partenaires, que ce soit la Ville de Brive, les JA et la maison Bach pour la restauration, la Chambre d'agriculture... Il faut aussi remercier les conseils départementaux de la Corrèze et du Cantal, les organisations professionnelles qui ont répondu présent ».

Trois juges ont eu la mission de départager les animaux en lice : Guillaume Delcuzy, éleveur dans l'Allier, Régis Vigier et Anthony Douhet, tous deux cantaliens. Ce dernier exerce pour la première fois en tant que juge dans un concours national : « Au vu de la conjoncture que nous traversons et des problèmes de sécheresse, je trouve la qualité des présentations extrêmement satisfaisante, avec une belle homogénéité. Les éleveurs ont joué le jeu » juge-t-il.

Délégations étrangères
Lionel Guérin, technicien au Herd Book, se réjouit de la présence de plusieurs délégations étrangères. « Nous avons reçu des espagnols, des portugais, des anglais, des écossais et des belges, tous intéressés par la génétique Salers ». Il poursuit : « Le site de Brive est très adapté et facile d'accès par l'autoroute. Et puis, c'est intéressant d'être au coeur de la race limousine. On se montre là où nous sommes peu présents. Ça permet d'échanger avec les éleveurs limousins sur les avantages et les limites de notre race ».

La race du 21ème siècle ?
Pas de doute dans l'esprit de Frédéric Canal, la salers est une race d'avenir « Elle est économique, rentable par sa productivité, son autonomie, sa capacité à se débrouiller. C'est encore plus vrai avec la conjoncture actuelle. Les élevages salers sont moins impactés par les hausses du coût de l'alimentation que d'autres. Mais nous devons rester vigilants dans les orientations données à la race. Si on exploite bien ses capacités laitières, son potentiel de croissance et ses aptitudes fonctionnelles, alors la salers sera la race du 21ème siècle. Il y a 10 ans ou 15 ans, on pouvait juger qu'elle avait du retard par rapport aux grandes races allaitantes. Aujourd'hui, nous avons 10 ans d'avance ! ».

DV.