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Chronique d'une ferme qui bouge

Joël Bialoux est installé à Sainte-Feyre-la-Montagne, petite commune d'une centaine d'habitants située aux portes du plateau de Millevaches. Éleveur de vaches charolaises, il nous fait part de ses projets et de sa vision de l'agriculture en Creuse.

Site de l'implantation du projet de poulailler, choisi pour l'absence d'habitation à proximité.
Site de l'implantation du projet de poulailler, choisi pour l'absence d'habitation à proximité.
© CB

Des prairies à perte de vue et, au loin, les contreforts du Massif Central. C'est dans cet écrin de bois et de verdure que se nichent les bâtiments d'exploitation de Joël Bialoux, installé seul sur la ferme familiale. « J'élève 135 vaches de race charolaise sur 200 hectares. C'est un système classique, à base d'herbe, et je produis aussi environ 16 hectares de céréales qui sont autoconsommés » nous précise-t-il. Comme la majorité des agriculteurs en Creuse, Joël est polyculteur-éleveur, c'est-à-dire qu'il est engagé dans un système qui combine l'élevage de vaches et la production de plusieurs cultures destinées à l'alimentation de ses animaux. Une méthode qui lui permet d'employer un salarié à temps plein. Une aide non négligeable dans un métier qui demande d'être présent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ! Une présence qui l'autorise également à bénéficier de quelques heures dédiées à ses engagements au sein de diverses organisations professionnelles agricoles et surtout à ses trois enfants.

La transmission
À l'heure où l'installation des jeunes est en chute libre dans le département, Adrien, un des fils de Joël âgé de 20 ans et dans sa dernière année de BTS au Lycée agricole d'Ahun, a choisi de rejoindre son père sur l'exploitation d'ici la fin de cette année. Un projet ambitieux avec un objectif idéologique principal : conserver trois emplois sur la ferme. « La production actuelle n'étant pas suffisante pour faire vivre trois personnes, nous avons cherché une autre solution qui a très vite pris la forme de la création d'une production diversifiante » explique Joël, et c'est ainsi que l'idée d'un atelier de poules pondeuses est née !

Le projet d'un nouvel atelier
Joël et Adrien envisagent donc de construire, sur une de leurs parcelles, un bâtiment équipé de perchoirs et de nids pouvant accueillir 15 000 poules pondeuses avec sorties libres sur chaque côté vers un parcours extérieur. Ce parcours de 6 hectares (4 m² par poule), couvert de végétation et arboré, sera fermé grâce à une clôture de 1,80 m de hauteur et protégé par deux rangs électrifiés. Il offrira aux gallinacés des activités d'exploration, de grattage et de picorage, activités préférées des poules qui y consacrent la majorité de leur temps. Un élevage alternatif puisqu'aujourd'hui, 70 % des oeufs vendus en France sont issus d'élevages en batterie (un système intensif où sont disposés des linéaires de cages métalliques qui reçoivent entre 180 000 à 200 000 poules en moyenne). « Nous travaillerons en partenariat avec le groupe coopératif Axéréal Force Centre qui viendra collecter les oeufs deux fois par semaine, spécifie Joël. Des oeufs que vous pourrez ensuite retrouver dans les rayons des grandes surfaces de la région ». Notons que d'autres projets similaires de poules pondeuses plein air, bio ou label sont en cours dans le département (les normes étant les mêmes pour ces différents types d'élevage).
Alors amis consommateurs, avis aux gourmands ! Et restez attentifs, Joël et Adrien étudient également la possibilité de vendre une partie de leurs produits en circuits courts voir directement à la ferme pour les oeufs déclassés !

Le saviez-vous ?
Un tel projet d'atelier de poules pondeuses correspond, en termes d'effluents, à une stabulation de 40 vaches. Les fientes des volailles sont des produits secs, donc très peu odorants, et ils ont l'avantage d'avoir une excellente valeur agronomique. Avec un épandage sur des cultures à raison de 3 à 5 tonnes par hectare, cela représente une économie d'intrants engrais d'environ 10 000 euros !

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