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Céréales et porcs Capelin l’addition gagnante

À la CAPP, coopérative du groupe Altitude, on a parié sur le Capelin une filière porcine de la naissance à la transformation. Éric et David Blandin de St Géron sont séduits.

Des éleveurs fiers de leurs animaux, et des porcs sur paille heureux.
Des éleveurs fiers de leurs animaux, et des porcs sur paille heureux.
© HLP

Un bâtiment ouvert sur un côté, des porcs élevés sur une bonne litière paillée, une alimentation à base de céréales de montagne enrichie à la farine de châtaigne, l’élevage porcin du Gaec des Deux Ribeyres à St Géron est engagé dans la démarche Capelin de la coopérative CAPP (Coopérative Agricole de Producteurs de Porcs) du groupe Altitude. Les deux associés Éric et David Blandin ont suivi les traces de leur père lui aussi éleveur de porcs et de vaches allaitantes, mais avec une orientation différente. M. Blandin père était en effet naisseur-engraisseur depuis 1956 et même sélectionneur.
Le porc a connu une mauvaise période sur plusieurs annnées de 1995 jusqu’en 2014 notamment, année où le cours a atteint des abîmes, à moins de 1 €. Les jeunes éleveurs se sont alors posé des questions sur l’avenir de leur élevage. Arrêt ou réorientation ? Sur cette exploitation avec 2 pôles géographiques, 70 ha sur Brioude et 50 à St Géron en zone d’altitude, l’atelier porc était raisonné en lien avec la production de céréales. Et c’est donc cette carte qui a majoritairement joué en faveur de la démarche Capelin.

Synergie entre paille et porcs
«Chez nous, paille et porcs vont de pair. Les porcs sont nourris aux céréales produites sur l’exploitation, et la paille sert de litière. Puis le fumier est utilisé pour fertiliser les terres labourables. Les parcelles sur lesquelles nous ne pouvons pas faire de céréales, sont réservées aux vaches allaitantes» explique Éric. Le système d’exploitation est donc optimisé autour de ces deux productions. Les bâtiments existants ont pu être adaptés : la maternité est devenue nurserie et atelier post-sevrage par exemple.
Le technicien de la coopérative, Xavier Legrand insiste sur la nécessité d’une certaine autonomie en paille pour faire du Capelin. «On préconise au moins 50 % d’autonomie en paille» note-t-il, ceci pour une question de rentabilité. En effet il faut compter environ 80 kg de paille par porc soit une centaine de tonnes de paille pour engraisser 1 200 porcs (la taille moyenne d’un atelier). Éric Blandin précise que son atelier porc valorise très bien la paille produite sur l’exploitation. Et d’ajouter, «nous avons encore des bâtiments vides ; si on pouvait trouver des surfaces en céréales en plus en zone de montagne, on pourrait produire 200 porcs de plus par an. Le facteur limitant, c’est la paille».

Des garanties
Le savoir-faire, ils l’avaient acquis sur l’exploitation familiale. Les céréales, le Gaec est autosuffisant. Les surfaces né-cessaires au plan d’épandage sont là. Tout était réuni pour que les frères Blandin partent en Capelin. Et cette démarche les a aussi séduits car la coopérative offre des garanties en terme d’approvisionnement en porcelets, de débouchés en porcs charcutiers, de valorisation et bien sûr sur le plan sanitaire. «Rentrer des animaux de même origine, voire avec un même microbisme, est une garantie sanitaire» insiste M. Blandin.
Les porcs arrivent par bandes de 120 (environ 5 bandes par an), à 28 jours et 8 kg ; ils viennent de la maternité coopérative de Coste Chaude, voisine de quelques kilomètres. Après sevrage à 25-30 kg, ils sont engraissés durant 5,5 mois environ pour atteindre un poids carcasse de 95 à 100 kg, soit 125 kg de poids vif.
Côté rémunération, les prix sont fixés sur la base du cadran breton (avec un prix plancher à 1,20 €/kg carcasse) avec une plus-value traçabilité, une plus-value technique fonction de l’état d’engraissement, et plus-value qualité Capelin (+ 20 cts/kg si labellisé).
En terme de travail, les frères Blandin notent quelques temps forts à la livraison des porcelets, lors du transfert du post-sevrage à l’engraissement (bâtiments distincts), pour la vaccination et l’identification, et au départ des porcs charcutiers. Le reste du temps, c’est de la surveillance et 1,5 à 2h par jour pour l’alimentation, les soins… Le paillage prend un peu de temps car il est important d’avoir une litière toujours propre et sèche, de même que le nettoyage entre chaque bande. Au Gaec, on fabrique son aliment à la ferme ce qui prend aussi 1 jour par semaine.
Éric et David Blandin ont fait «le bon choix» en pariant sur 2 productions animales en adéquation sur leur exploitation. Avec le Capelin, ils élèvent leurs porcs dans de bonnes conditions pour un produit fini de qualité. Et à la CAPP, on continue de travailler pour diminuer le coût de la litière, diminuer voire stopper l’utilisation d’antibiotiques, améliorer le confort de travail des éleveurs, et communiquer auprès du grand public sur une production porcine respectueuse du bien-être animal et de l’environnement.

Capelins cherchent éleveurs…

C’est la CAPP (Coop agricole de producteurs de porcs) du groupe Altitude basée à Aurillac, qui est propriétaire de la marque Capelin. Cette coop compte aujourdhui 39 élevages (7 en Haute-Loire) dont la maternité collective de Coste-Chaude(*), 11 naisseurs-engraisseurs, 2 élevages en post-sevrage, 19 post-sevreurs engraisseurs et 6 engraisseurs.
La CAPP produit 45 000 porcs par an dont 12 000 Capelins.
«La coopérative souhaite se développer pour arriver à 50 à 55 000 porcs par an, avec un maximum de Capelins», explique le technicien Xavier Legrand. L’objectif reste raisonnable dans l’esprit coopératif de la CAPP qui veut «faire vivre une petite filière et soutenir ses producteurs». Les maîtres mots pour les deux techniciens, Xavier Legrand et Robert Molenat, sont d’ailleurs, «proximité, suivi, disponibilité». Ils assurent auprès des éleveurs, des conseils sur l’alimentation, la génétique, la démarche qualité, les projets bâtiments…
Des places sont à prendre ; contactez Xavier Legrand à la CAPP (x.legrand@groupealtitude.fr).

(*) La maternité collective de Coste-Chaude à Léotoing est née il y a plus de 30 ans. Elle compte 1 100 truies présentes et fait naître environ 26 000 porcelets par an, qui sont ensuite engraissés dans les élevages adhérents de la coop. La maternité emploie 6 salariés à temps plein.

Le Capelin

Le porc charcutier Capelin de la CAPP (Coop de producteurs de porcs du groupe Altitude), est une marque d’entreprise qui répond à un cahier des charges. Le Capelin est né et engraissé en zone de montagne, dans le Cantal et les départements limitrophes. Il est nourri à base de céréales produites  pour au moins 20 % en zone de montagne, avec un complément en fin d’engraissement à base de farine de châtaignes. Autre spécificité, les porcs sont obligatoirement engraissés sur paille, avec une surface de 1,2 m2 par porc. Ils sont abattus à l’abattoir Covial et transformés chez Teil ou Cantal Salaisons à Aurillac.
Le Capelin, une marque dans une filière complète de la naissance à la transformation.

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