Betteraviers
Campagne 2008 : une année « à part »
Dans le cadre de l’assemblée générale du syndicat betteravier des Limagnes , les planteurs tournent la page de la campagne 2008 jugée «moyenne» et abordent 2009 dans de meilleures conditions.

«La récolte betteravière 2008 n'entrera pas dans les annales de ces dernières campagnes !»: Jean-Claude Delsuc résume là, en une phrase, l'année betteravière des Limagnes, fortement perturbée par une météorologie capricieuse et la pression de la cercosporiose.
La faute à la météo
En effet, malgré des semis effectués dans de bonnes conditions, les gels successifs des premiers jours d'avril 2008 ont provoqué des dégâts importants sur une grande partie de la sole betteravière. 1 600 ha ont ainsi été ressemés en avril, soit 38 % de la surface totale. « Nous n'avions pas vu de tels ravages depuis 1991! » souligne Jean-Paul Philippon, directeur du Syndicat betteravier des Limagnes. Les pluies abondantes « quasi quotidiennes» qui ont succédé entre la mi-mai et le 20 juin ont fini d'asphyxier les parcelles ressemées...et favorisé le développement précoce de maladies, la cercosporiose en particulier. « Les attaques de cette maladie n'ont pas toujours été contrôlées et l'impact sur le rendement a été important », précise le directeur. Les prélèvements traditionnels du début août jusqu'au 15 septembre montraient d'ailleurs une nette faiblesse des rendements racines par rapport aux années précédentes.
Ces caprices du ciel, combinés aux maladies et aux difficultés de traitements, ont abouti à un rendement final de 75,6 T à 16 % de richesse avec un taux de tare terre de 24, 25 %, consécutif à l'excès d'eau sur certaines parcelles. «Ce rendement est un des plus faibles depuis 5 ans, il place la Limagne en queue des régions betteravières françaises » regrette Jean Claude Delsuc.
Valoriser le prix de la betterave
Malgré cette campagne jugée « à part », le président du syndicat reste irrémédiablement optimiste pour la production régionale. Il se réfère à l'acquisition du quota additionnel et à la mise en place d'un contrat éthanol entre la Sucrerie Bourdon et Cristal Union qui devraient permettre aux producteurs des Limagnes d'aborder la campagne 2009 avec plus de sérénité. « La betterave fait toujours partie du paysage des Limagnes et notre volonté est de maintenir sa culture dans notre région avec, pour objectif, la meilleure valorisation du prix». Jean-Claude Delsuc salue la motivation et la responsabilité des planteurs pour cette culture qui permet de maintenir la diversité des assolements dans les exploitations et de consolider le statut coopératif à travers le fonctionnement de l'usine. « Mais ce que nous attendons aujourd'hui c'est retrouver une valorisation de la culture, digne d'une culture spécialisée, pour pérenniser les exploitations de Limagne ».
En matière de prix, le président du Syndicat évoque la réforme de l'OCM Sucre qui en 2008 à contribué à un prix de betterave insuffisant. « Le marché du sucre est toujours aussi lourd, les prix n'évoluent pas, la cotisation de restructuration a plombé les comptes des entreprises sucrières et le prix de la betterave». Ceci étant, aujourd'hui la roue semble tourner en faveur d'un contexte plus clément, « les cours mondiaux du sucre se raffermissent, le prix de l'énergie a baissé de façon significative et la plaine betteravière est prometteuse. Si ces éléments perdurent, la campagne prochaine ne sera que meilleure » conclut Jean-Claude Delsuc.
La situation betteravière en Limagne
- Surfaces 2008 : 4200 ha
- Nombre de planteurs : 411
- Rendement : 75,6 tonnes à 16 % de richesse sucre / ha
- Rendement sucre : 11,6 tonnes /ha
- Tare totale : 24,25 %
- Production de sucre : 473 673 quintaux (520 041 qx en 2007)
- Production de pulpe : 64 229 tonnes commercialisées réparties entre les planteurs (31 %) et les non betteraviers (69 %).