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Biologie et lutte contre le campagnol

Emploi d’agents pathogènes ou recours à l’immunocontraception dans le cadre des régulations des populations de campagnol terrestre : état des connaissances actuelles et perspectives d’utilisation.

© Fredon du Languedoc-Roussillon

L’utilisation d’agents pathogènes afin de lutter collectivement contre les campagnols a été envisagée en France dès la fin du 19e siècle. Les premiers travaux ont été réalisés par le biologiste Jean Danysz, à l’Institut Pasteur sur un bacille de salmonelle à virulence atténuée (virus Danysz). Ce bacille est susceptible d’entraîner la mort des campagnols cinq à jours en moyenne après l’infection. Dans les années 1950, les travaux sont poursuivis par l’Institut Pasteur et l’Inra. Ils aboutissent néanmoins à un constat d’échec : les tests en laboratoire sont très satisfaisants mais les résultats lors des expérimentations sur le terrain sont très irréguliers. La virulence du pathogène n’est pas constante et les campagnols présentent aussi une vulnérabilité variable au bacille. Lors de la phase de basse densité, la propagation de la maladie est par ailleurs limitée par le nombre trop peu important d’individus présents, ce qui rend la lutte préventive difficile voire impossible. De plus, il a été constaté plusieurs cas de mortalité chez les animaux domestiques et chez l’homme (au moins un cas certifié en 1948). Progressivement, l’usage du virus Danysz est remplacé par l’utilisation de substances chimiques, plus pratiques d’emploi et aux résultats plus constants.
Lutte biologique et agents pathogènes
Dans les années 1960, des instituts de recherche anglo-saxons et nordiques ont réalisé des travaux de recherches sur des souches de salmonelles plus virulentes. Ces travaux ont été suspendus car les risques pour les expérimentateurs étaient trop importants. Quels sont les principaux obstacles à de nouvelles expérimentations de ce type ? Premièrement, le risque de transmission des pathogènes à l’homme ou aux autres espèces non cibles domestiques ou sauvages (mammifères ou oiseaux par exemple) qui partagent de nombreuses maladies : il faudrait trouver un pathogène spécifique du campagnol sans danger pour les autres espèces et génétiquement stable (pas de risques de mutation). C’est en phase de pullulation que les pathogènes se transmettent le plus facilement entre campagnols, mais à ce stade les prairies sont déjà dévastées et cette stratégie est en contradiction avec une lutte en basse densité. Par ailleurs, pathogènes et hôtes co-évoluent, la virulence du pathogène s’atténue et la résistance de l’hôte se renforce avec le temps. L’implémentation d’une méthode de lutte par agents pathogènes demanderait des efforts de recherche permanents pour ajuster régulièrement les souches microbiennes en fonction de la sensibilité des populations de rongeurs. La mise-en-oeuvre de cette méthode imposerait donc la présence sur le terrain d’un nombre important de techniciens supérieurs et d’agents de traitement très spécialisés (problème de coût). Vu les risques, l’Organisation mondiale de la santé et la commission des risques biotechnologiques de la commission Européenne ont clairement proscrit l’expérimentation de germes pathogènes pour le contrôle des populations d’animaux vertébrés.Depuis 2014, un programme de recherche étudie la question des organismes pathogènes, en tant que marqueurs de la phase de déclin des pullulations de campagnol terrestre. Une meilleure compréhension de cette phase permettrait aux éleveurs de mieux anticiper les phases de déclin et d’adapter leurs stratégies de prévention ou de compensation des dégâts (lutte raisonnée, régénération de prairies, etc.).

La suite dans le Réveil Lozère, page 14, édition du 10 décembre 2015, numéro 1337.

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