Récolte
Au bon fourrage…
Juin rime souvent avec foin et comme le montre le tableau ci-dessous, la récolte en foin est la méthode la moins onéreuse pour réaliser des stocks. Cette voie sèche consiste à ramener la teneur en eau du fourrage à moins de 15 %. À cette teneur, la plante est morte, ses enzymes sont devenues inactives et le développement des moisissures et bactéries est rendu impossible par le manque d’eau.
Juin rime souvent avec foin et comme le montre le tableau ci-dessous, la récolte en foin est la méthode la moins onéreuse pour réaliser des stocks. Cette voie sèche consiste à ramener la teneur en eau du fourrage à moins de 15 %. À cette teneur, la plante est morte, ses enzymes sont devenues inactives et le développement des moisissures et bactéries est rendu impossible par le manque d’eau.

Il est donc important de réaliser le maximum de stock en foin pour maîtriser ses coûts.
Pour jouer « valeur », coupez au bon stade…
Le stade de récolte des différentes espèces impacte grandement la valeur du fourrage récolté.
Plus ce stade est proche du début épiaison, plus la valeur sera élevée, mais le rendement sera limité. Le stade épiaison sur des ray-grass anglais sauvage se situe à 1 000°Cj en somme de température. Il sera de 1 100°Cj pour des dactyles ou fétuques élevées, et 1 400°Cj pour des prairies naturelles.
Les différents programmes ont permis d’établir que les valeurs des fourrages évoluent avec le stade : 15 % d’énergie et 30 % de protéine peuvent être perdues en 15 jours à partir du stade début épiaison. Plus la coupe s’éloigne de ce stade, plus la valeur diminue. Il est donc important de connaître les besoins des animaux à nourrir en hiver pour, avec des fenêtres météo favorables, anticiper les dates de fauche. En se référant au stade des végétaux ou à la somme de températures (CF : avertissement herbe), il est possible de prédéterminer la valeur approchante des fourrages.
Quelques conseils pour un séchage rapide
- Faucher dès le début d’une période favorable ;
- Le conditionnement accélère la vitesse de séchage-Faucher à 7 cm du sol qui accélère le séchage et la rapidité de repousse ;
- Faner énergiquement sitôt la fauche si la faneuse laisse un andain ;
- Préférez par la suite une vitesse réduite de travail des outils, associée à une vitesse d’avancée rapide qui préservera les feuilles notamment pour les légumineuses ;
- Réalisez des andains assez volumineux pour diminuer le temps de pressage (le pressage est la 2e opération après le fanage, qui occasionne le plus de perte de feuilles).
Le pâturage tournant, un choix gagnant !
La volatilité des prix dans un contexte international incertain, nous oblige à mieux valoriser l’existant. L’utilisation intensive de l’herbe par la mise en place d’un découpage adapté permet de réaliser des économies tout en optimisant les croissances des animaux.
Depuis 18 ans, la chambre d’agriculture de la Corrèze, accompagne les éleveurs pour adapter au mieux leur système de production. Si l’on regarde dans le détail, les marges de progrès sont nombreuses et les éleveurs ne feraient pas marche arrière.
Sur plusieurs exploitations corréziennes spécialisées en bovin viande, le pâturage tournant a permis de réaliser de nombreuses économies.
Les éleveurs nous disent avoir noté :
- Un gain en nombre de jours de pâturage (1 mois de gagné dont 15 jours au printemps) ;
- Une diminution des besoins en stock hivernaux (1 mois en moyenne) ;
- Une offre soutenue d’herbe de qualité ;
- Une diminution des consommations d’aliment broutard ;
- Une croissance des veaux similaire ;
- Une meilleure répartition de la fertilisation par les bouses ;
- Une diminution des apports d’engrais ;
- Une diminution des refus et des fauches de nettoyage ;
- Une diminution des besoins de surface au pâturage ;
- Une docilité accrue des animaux ;
- Une sérénité retrouvée par la planification du pâturage.
Des économies réalisables
Pour une exploitation, la mise en place du pâturage tournant peut permettre d’économiser beaucoup. Si l’on réduit les besoins de 1 mois d’affourragement, pour 50 UGB, l’économie sera de 50 x 13 kg x 30 jours = 19.5 tonnes !
Avec un prix de 100 € la tonne, l’économie approche 2 000 euros.
L’offre d’herbe jeune et riche aux animaux diminue aussi les besoins en complémentation des broutards. Il est même recommandé, d’alloter en séparant les mâles des femelles. Les femelles, avec un pâturage à 3 jours de temps de présence par paddock, ont des croissances avoisinant les 1 000 grammes de GMQ sans complémentation. Les mâles, toujours avec un pâturage à 3 jours, ont des consommations en aliment réduites : 120 kg pour des animaux de 320 kg de poids vif à la vente. Si l’on regarde la consommation moyenne chez des éleveurs ne pratiquant pas le pâturage tournant, la consommation d’aliment broutard approche les 500 kg par animal. L’économie est donc de 380 kg et avec un prix actuellement de 374 €/tonne cela représente 142 € par animal ! En fin d’année, le prix envisagé du même type d’aliment à 0.8UF et 25 % de MAT passerait à 420 €/tonne, soit une économie de 160 € par animal. Toujours pour une exploitation de 50 UGB, l’économie peut atteindre 40 (broutards vendus) x 160 € = 6 400,00 €.
Article réalisé dans le cadre du programme PRDA d’Actions Agroécologie « pour le développement de l’autonomie alimentaire » avec le soutien du Conseil Régional et de l’Europe.
Le stade de récolte des différentes espèces impacte grandement la valeur du fourrage récolté.