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Atteindre la bonne teneur en matière sèche

L’optimisation des récoltes de fourrage, avec l’expertise de la chambre d’agriculture.

Du foin en train de sécher
Du foin en train de sécher
© François d'Alteroche

En récoltant le fourrage avec un taux de matière sèche (MS) adapté, on lui assure une meilleure conservation et une meilleure appétence. Pour l’ensilage d’herbe, il faut rechercher un taux de MS compris entre 25 et 30 %. Au-dessus de 35 %, il y a un risque de tassement insuffisant de votre silo. L’air ne fait pas bon ménage avec une conservation optimale : l’acidification est insuffisante et des moisissures apparaissent. Pour l’enrubannage, le taux de MS doit être compris entre 50 et 60 %, soit de deux à quatre jours de séchage au champ en fonction de l’ensoleillement et du vent. Pour le foin, il faut rechercher une teneur d’au moins 85 % de MS, sinon le foin va chauffer et sa valeur alimentaire va chuter.

Comment évaluer la matière sèche de votre fourrage ?

Vous pouvez estimer le pourcentage de MS d’un fourrage en tordant une poignée d’herbe à la main. Si du jus s’écoule, cela veut dire qu’il est à moins de 25 %. En revanche, si vos doigts s’humidifient de quelques gouttes, il a atteint 30 %. Si vos doigts restent quasiment secs, il est a atteint 40 %. Si le fourrage est souple et mat comme le foin, il a atteint 50 %, mais si certaines feuilles deviennent cassantes, il a atteint 65 %. Et si le foin paraît sec sauf sous les andains, il est à 70-75 %. Enfin, si le fourrage est cassant et cède au bout de quelques torsions, il a atteint 80-85 %.

À quelles quantités s’attendre en termes de récolte ?

Les quantités de MS/ha produites par les parcelles dépendent d’un grand nombre de facteurs : le type de sols ; le climat de l’année (année sèche ou humide) ; les pratiques culturales ; le déprimage ; l’apport d’engrais et de matière organique ; la conduite en Bio ; le pâturage précoce ; la prairie permanente ou temporaire ; les espèces implantées.

Comment récolter un bon foin ?

En premier lieu, il ne faut pas hésiter à faucher dès la disparition de la rosée du matin. Puis, régler la hauteur de coupe à 7-8 cm pour améliorer la circulation de l’air. De plus, il ne faut pas épuiser les plantes et éviter surtout l’incorporation de terre. Ce que vous perdez en rendement immédiat, vous le regagnez en vitesse de repousse, surtout en été où l’herbe sur pied peut faire défaut. Il est important de faucher à une vitesse raisonnable, inférieure à 8 ou 10 km/h. Pour augmenter le débit de chantier, ne jouez pas sur la vitesse de fauche mais sur la largeur de coupe.
Sans oublier de faner juste après la fauche : l’objectif est que l’herbe reste le moins de temps possible au sol. Une plante fauchée continue à respirer pendant un certain temps, ce qui entraîne une perte de glucides solubles. Un séchage trop lent ou un lessivage par la pluie accentue cette perte. La vitesse de dessiccation de l’herbe est de plus en plus lente : dans les heures qui suivent la fauche, l’eau est évacuée rapidement par les stomates, puis la plante arrêtant de respirer et fermant ses stomates, l’évaporation est beaucoup plus lente. Enfin, il est intéressant de pré-andainer pour favoriser un séchage homogène.
Attention au stockage du foin en grange. La température interne de la balle reflète son taux d’humidité. Une température inférieure à 45°C est normale, indiquant l’absence de reprise de fermentation, et permet un stockage sécurisé. La mesure peut être effectuée deux jours après pressage par beau temps, ou après sept à dix jours en cas de conditions humides et de séchage prolongé au sol. Surveillez l’évolution de la température durant le stockage : un changement de couleur ou d’odeur, un tassement des bottes ou un dégagement de vapeur d’eau signalent une élévation de température.

 

En pratique

La chambre d’agriculture de Lozère propose des formations et des accompagnements individuels pour vous aider à réussir vos récoltes de fourrage. Pour plus d’informations, contactez l’équipe agronomie au 04 66 65 62 00.

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