Réforme PAC
Après les réactions, les éleveurs attendent les actions
« Les éleveurs de races à viandes du Grand Massif central » appellent à la cohésion au sein de la famille élevage pour faire appliquer les directives en faveur de la production.
Le 31 juillet dernier, « les éleveurs de races à viandes du Grand Massif central » ont appelé l’État français à agir en faveur de l’élevage en appliquant les réformes de la PAC. Patrick Bénézit, président de la section, a souligné l’importance du maintien des ICHN et de la PMTVA mais aussi la réévaluation des conditions du verdissement.
Accompagnés de Yannick Fialip, président de la section régionale laitière, et de Jacques Chazalet, président de la FRSEA Massif central, les trois responsables se montrent unis dans ce même combat.
Des mesures conservatrices
« On ne peut pas courir le 100 mètres en montagne à la même allure qu’en plaine » déclare Patrick Bénézit. La formule suffit à résumer le rôle des ICHN, dont les plafonds communautaires sont fixés à 450 euros en zones de montagne et 250 euros en zones de piémont et défavorisées. Des aides indispensables aux éleveurs et surtout aux producteurs laitiers comme l’explique Yannick Fialip. « Depuis 5 ans, les producteurs laitiers ont un revenu annuel inférieur à 20 000 euros. Si les ICHN sont réduites ou disparaissent, ce sera le coup de massue de trop. Nous risquons alors d’avoir une désertification de l’élevage laitier dans les zones de montagne et une concentration en plaine ». Des zones de montagnes alors désertées et qui ne seraient sauvées, selon les trois responsables, par aucune autre profession. « Les ICHN sont primordiales pour maintenir les élevages dans ces zones et la dynamique du territoire. Les éleveurs allaitants ont besoin des laitiers et inversement » commente Patrick Bénézit. Les représentants de l’élevage du Grand massif défendent aussi le maintien de la PMTVA. Cette aide couplée de 250 euros est un soutien essentiel à la profession, aujourd’hui malmenée par la concurrence et les contraintes administratives, d’après le président des éleveurs allaitant. « Le coût des intrants a explosé. Cela va faire six ans que les éleveurs allaitants du Massif central sont en difficulté. Malheureusement, nous sommes encore et toujours la compensation verte de la France. En nous interdisant de retourner 95 % de nos prairies, jusqu’en 2020, nous sommes privés d’une production économiquement durable. De plus, nous polluerions moins en produisant une tonne de paille sur notre exploitation qu’en la faisant venir de la Marne ! »