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« alt. 1886 », le nouvel étendard des viandes du Massif central

Portée par les éleveurs et les transformateurs du Massif central, la marque « alt. 1886, les viandes du Massif » a été officiellement lancée au Sommet de l’Élevage. Une énième marque ? Non, une marque qui a du sens, on vous explique pourquoi.

De gauche à droite : Benoît Julhes, Bruno Dufayet, Hervé Puigrenier, Philippe Dumas et Patrick Bénézit.
De gauche à droite : Benoît Julhes, Bruno Dufayet, Hervé Puigrenier, Philippe Dumas et Patrick Bénézit.
© SC

Salle comble, vendredi au Sommet de l’Élevage, pour le lancement de la marque « alt. 1886, les viandes du Massif ». Devant un parterre d’élus, de représentants de l’État¹, de responsables professionnels, d’acteurs économiques du grand Massif central, ont été dévoilés les contours d’une démarche qui se veut plus singulière qu’une simple marque². Dans un contexte de cours de la viande chaotiques, d’aléas climatiques à répétition, d’attaques sociétales souvent blessantes, mais conscients du rôle central joué par l’élevage et les filières agro- alimentaires sur les territoires du Massif central, en matière de création de richesses, d’emplois, d’environnement, d’aménagement du territoire, les professionnels du secteur de la viande se sont mobilisés et ont choisi de travailler ensemble pour imaginer un modèle économique vertueux valorisant leur production. « D’emblée, l’idée a été de mettre en avant l’élevage à l’herbe, l’ADN de notre territoire du grand Massif central qui constitue la plus grande prairie d’Europe », se souvient Bruno Dufayet, éleveur cantalien, président de la fédération nationale bovine (FNB), très investi dans le projet. Au fil des enquêtes consommateurs réalisées en partenariat avec l’ADIV, à l’authenticité de l’élevage à l’herbe s’est vite greffé le besoin d’offrir des garanties en matière de qualités organoleptiques des viandes, de bien-être animal et de rémunération des producteurs.

L’importance du collectif
Et puis, il a fallu convaincre. Les transformateurs, les abatteurs, les industriels, du bien-fondé d’une démarche en phase avec l’esprit des États généraux de l’alimentation dont l’ambition est résumée par Patrick Bénézit, président de la Copamac : « une juste rémunération pour tous les maillons de la filière ». « C’est la somme des actions de tous les acteurs de la filière bovine qui a fait la réussite du projet », estime Tony Cornelissen, président du Sidam, à l’origine du projet, avec la Copamac. Pas de valorisation sans éleveurs, pas de valorisation sans transformateurs et sans abatteurs. « Et pas de valorisation surtout sans adhésion du consommateur et partage de valeurs », précise Hervé Puigrenier, abatteur et transformateur dans l’Allier. Afin de mettre en musique toutes ces allégations, les acteurs des filières se sont engagés dans un projet de recherche et développement. Ce travail s’est concrétisé en septembre 2018 par la création de l’Association Valomac et le dépôt de la marque collective « alt. 1886 » pour la valorisation des viandes du Massif.

Quelles sont les garanties de la marque ?
« alt. 1886, les viandes du Massif » est donc une marque collective responsable et solidaire. Le cahier des charges, certifié par un organisme indépendant, repose sur des principes simples et précis. Des exploitations qui travaillent au rythme de la nature à travers l’adhésion à la charte des bonnes pratiques d’élevage. Il est nécessaire d’avoir au moins 75 % de la surface de l’exploitation en herbe, que la taille d’exploitation soit limitée à 100 vaches nourrices par travailleur, que l’alimentation des animaux soit sans OGM. Les animaux doivent être de race allaitante et les croisements issus de ces races. Au-delà de son engagement pour une production responsable, les acteurs de la marque « alt. 1886 » se sont engagés pour une juste répartition de la valeur ajoutée, c’est-à-dire la rémunération de chaque acteur selon ses coûts de production. Ce principe est inscrit à la fois dans le règlement d’usage de la marque, les statuts de l’association et dans les contrats tripartites.

Pourquoi 1886 ?
Au cœur du Massif central, il existe un point culminant, le Puy de Sancy qui culmine à 1886 m. « Par ce choix, les adhérents ont souhaité rendre ses lettres de noblesse à la consommation de viande bovine pour offrir un moment de plaisir et de convivialité au consommateur en répondant à ses exigences de saveur, d’authenticité et d’acte d’achat citoyen », explique Benoît Julhes, président du conseil d’administration de la nouvelle marque. Prochaine étape pour « alt. 1886, les viandes du Massif » : la commercialisation auprès des réseaux de distributions, des grandes surfaces essentiellement. « L’objectif est d’avoir des produits en rayon dès le printemps 2019 », poursuit Benoît Julhes, « avec des prévisions de commercialisation de l’ordre de 300 tonnes équivalent carcasse dès la première année pour arriver à 2 500 tonnes ec/an d’ici 2023 ».

1. Le projet est accompagné par des fonds issus de la convention de Massif central.
2. Les membres fondateurs de la marque sont : la Copamac-Sidam, la FRSEA Massif central, l’ARIA Auvergne Rhône-Alpes, Coop de France Auvergne Rhône-Alpes et Elvea Sud Massif central.

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