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Aléas climatiques : « le Gouvernement doit faire les bons choix et vite »

À l’heure de l’écriture des textes de la réforme de la politique de gestion des risques et où la sécheresse sévit un peu partout, la profession invite le Gouvernement à mettre les curseurs au bon endroit, faute de condamner notre souveraineté alimentaire.

Guillaume Redon, éleveur en Haute-Loire déplore une sécheresse inédite sur son secteur.
Guillaume Redon, éleveur en Haute-Loire déplore une sécheresse inédite sur son secteur.
© © AAdR

La multiplicité des aléas climatiques, leur fréquence, leur sévérité et leur généralisation menace les systèmes agricoles. Les sécheresses à répétition telles que nous les vivons depuis ces dernières années, et qui ont encore une fois entamé les rendements des récoltes 2022 dans tous les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes rend urgente la réforme de la politique de gestion des risques. Alors que le Gouvernement élabore actuellement les textes d’application de cette réforme, dans un communiqué de presse, la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes détaille les points essentiels pour garantir son efficience : « une activation de la solidarité nationale qui couvre la totalité de la perte dès que les seuils sont atteints, un seuil d’accès au fonds de solidarité nationale avec 30 % pour l’herbe et l’arboriculture et 50 % pour « les autres cultures », une application complète du règlement européen Omnibus (70 % de subvention dès 20 % de franchise pour un contrat à la nature de culture) pour toutes les productions ».

 

Accélérer le stockage de l’eau

Enfin, pour la profession, pas de développement de l’assurance sans changement de la règle actuelle de la moyenne olympique. L’adaptation au changement climatique se fera à ce prix. Imaginer les agriculteurs dotés d’une résilience exceptionnelle sans outils adaptés pour garantir leur capacité de production gage de souveraineté alimentaire pour la France, serait un leurre. C’est pourquoi alors que déjà la situation hydrique est plus que préoccupante dans bien des territoires, la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes milite pour la seule réponse qui vaille : « stocker de l’eau quand elle est disponible et l’utiliser pour assurer l’alimentation de nos concitoyens. L’agriculture doit être prioritaire pour l’accès à l’eau ! Sa fonction nourricière est à ce prix ! ».

Tous les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes concernés

Dans les faits, en l’absence de précipitations significatives, la situation se tend partout. Le Cantal vient de passer en quasi-totalité en zone de crise sécheresse, le niveau d’alerte le plus élevé (voir par ailleurs). Les éleveurs sont de plus en plus nombreux à « taper » dans les stocks. Les pâtures d’estives souffrent. Idem en Haute-Loire où la sécheresse s’aggrave. Presque tout le département est désormais en alerte renforcée, soit le troisième niveau d’alerte sur quatre. « Le déficit pluviométrique dépasse les 50 % pour ce mois de juillet », indique la préfecture de Haute-Loire dans son dernier communiqué. Sur le terrain, Guillaume Redon, éleveur ovin du côté de Saugues, explique nourrir son troupeau au râtelier ou en bâtiment depuis le 25 juillet. Dans la Drôme, presque tout le département est passé, la semaine dernière en niveau « crise », excepté le bassin situé le plus au Nord, celui de Valloire qui reste en alerte renforcée. Même situation dans la Loire, où alors que le département avait déjà été placé en état d’alerte à la fin du mois de juin, la préfecture a pris ce lundi 25 juillet de nouvelles mesures de restrictions sur l’usage de l’eau. Dans le Puy-de-Dôme, les zones Allier, Allier Aval, Morge, Allier Rive Gauche moyen, Sioule, Cher amont sont en vigilance, la zone Alagnon en alerte ; les zones Dore, Ance et Dordogne en alerte renforcée ; et la zone de l’Allier rive droite en crise. Dans l’Allier, le bassin-versant du Sichon est placé en crise. Dix communes sont concernées par l’arrêté préfectoral : « les débits constatés sur ce bassin sont particulièrement faibles », indique la préfecture. Une soixantaine de communes des bassins-versants de la Bouble et du Boublon, de l’Œil et de l’Aumance et du Cher en amont de Chambonchard ont été placées en alerte. Toutes les autres communes du département ont été placées en vigilance. En Ardèche, la préfecture a placé le Nord-Ardèche, en crise, lundi dernier. En Isère, les territoires de montagne (« les bassins versants ») sont en état de crise, leur état d’alerte a été relevé au niveau maximal vendredi dernier. C’est le cas du Vercors, de la Chartreuse/Guiers, de Belledonne, de l’Oisans/Bonne et aussi en Trièves/Matheysine. C’est aussi le cas des trois communes situées sur le bassin versant de la Galaure et de la Drôme des Collines, placées en niveau 4 sur 4 de crise pour les eaux superficielles (et niveau 3 sur 4 pour les eaux souterraines). Jeudi dernier, la préfecture de Haute-Savoie a placé le secteur du Chéran en niveau crise. Du jamais vu dans ce secteur. Le reste de la Haute-Savoie reste au niveau alerte renforcée, à l’exception de l’Arve amont, qui reste au niveau alerte. En Savoie, depuis le 5 juillet, 60 communes dont les 41 communes du territoire de la Communauté de communes Cœur de Savoie, ont été placées en situation d’alerte renforcée.

Vers un retour de la canicule

Au 28 juillet, 91 des 101 départements français ont d’ores et déjà pris des mesures de restrictions d’usage de l’eau par arrêté préfectoral. Pour Météo-France, ce mois de juillet « sera très probablement le plus sec jamais enregistré depuis 1958 ». « D’ici le 4 août, presque l’intégralité du pays pourrait connaître une sécheresse de classe « extrême » avec même un possible retour de la canicule », précisait récemment Serge Zaka, docteur en agro climatologie sur son compte Twitter. Une situation qui rend le stockage de l’eau…essentiel.

 

Vigilance, alerte, crise…Quelles conséquences ?

Vigilance (niveau 1) : les particuliers et professionnels concernés par un département en vigilance sont invités à faire des économies d’eau.

Alerte (niveau 2) : ce niveau implique la réduction des prélèvements à des fins agricole, l’interdiction de manœuvre de vanne et d’activités nautiques. Pour les particuliers, laver sa voiture ou arroser son jardin et les espaces verts sont interdits entre 11h et 18h.

Alerte renforcée (niveau 3) : ce deuxième niveau conserve la réduction des prélèvements à des fins agricoles, l’interdiction de manœuvre de vanne et d’activités nautiques. Le lavage des voitures, l’arrosage des jardins, des espaces verts et des golfs sont très limités ou même interdits.

Crise (niveau 4) : ce dernier niveau prévoit l’arrêt des prélèvements non prioritaires. Seuls les prélèvements concernant la santé, la sécurité civile, l’eau potable et la salubrité sont autorisés. Concrètement, les particuliers ont interdiction d’arroser leur jardin entre 8 et 20 heures, de remplir leur piscine, de nettoyer leur véhicule, les façades, les murs, les toits et les terrasses ou de mettre à niveau un plan d’eau.



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