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Alain Marleix
Alain Marleix - "Il y a un vrai péril sur la ruralité”

Pas plus le pacte de stabilité que la réforme des collectivités territoriales avancée par le gouvernement ne convainquent le député du Cantal.

Alain Marleix, député du Cantal.
Alain Marleix, député du Cantal.
© L'Union

“Le programme de stabilité proposé par le Premier ministre a été adopté. Quel est votre sentiment ? Alaix Marleix : “Le pacte de stabilité n’était pas encore voté qu’il était partiellement remis en cause sous la pression d’une partie de la majorité et qu’encore une fois, c’est le recours à l’emprunt qui était mis en avant plutôt que la rigueur dans les dépenses publiques qui sont les plus élevées d’Europe. Dans ces conditions, et alors que notre pays connaît déjà un endettement qui, joint à une fiscalité hors norme, étouffe la croissance et aggrave la situation de l’emploi, on ne peut pas faire confiance. C’est pourquoi j’ai voté non.”

 

D’autres mesures sont attendues avec l’annonce par Manuel Valls de la suppression des Départements en 2021 ? Qu’en pensez-vous ?
A. M. : “J’adhère complètement à l’initiative de Vincent Descœur (NDLR : l’Union du 12 avril) qui défend l’intérêt collectif du Département en danger car il y a un vrai péril sur la ruralité. En tant que ministre, j’ai porté la réforme votée par le parlement et qui créait le conseiller territorial : un système qui avait le mérite de préserver Départements et Régions, dans la complémentarité, et de diminuer considérablement le nombre de grands élus, donc des coûts de fonctionnement, de 8000 conseillers généraux et régionaux à 3 800 conseillers territoriaux. Sauf pour les communes, nous avions supprimé la clause de compétence générale, une des sources de dérive des collectivités. La gauche revenue au pouvoir a redonné la clause de compétence à tout le monde, puis le Président a dit qu’il fallait la supprimer. Drôle de gestion d’un dossier politique…”

 

Il ne s’agit pas de suppression géographique des Départements mais du Conseil général et l’objectif est de faire des économies…
A. M. : “C’est la même chose ! Le Département, c’est l’ADN de la République. C’est la gouvernance de proximité qui est aussi la moins coûteuse. On ne fera pas des économies en gérant à 200 km de distance le salage des routes, le social qui représente 35 % des dépenses du Département qui plus est, reste la collectivité préférée des Français… Et où en sera le gouvernement en 2021 pour supprimer les Départe-ments ? Ce sont des plans sur la comète.”

 

Et les nouvelles Régions ?
“Le projet du gouvernement est d’arriver à douze Régions et s’il le faut, autoritairement. Où l’Auvergne sera-t-elle placée ? Avec le Limousin, soit la pauvreté avec la pauvreté. Avec Rhône-Alpes ? Lyon défendra ainsi le Cantal ?”

 

Alors, on ne touche à rien ?
A. M. : “Nous avions fait un texte avec lequel on reviendra quand nous serons à nouveau au pouvoir : le conseiller territorial pour faire de vraies économies. Ce n’est pas la disparition de Régions qui va en faire. Les fonctionnaires territoriaux sont 1,7 million : nous sommes tous d’accord pour faire des économies, réduire des échelons. Mais qu’attend-on pour supprimer les Pays, créés expérimentalement en 1986. Et aussi les syndicats mixtes, alors qu’il y a les communautés de communes ? Il en existait encore 15 000 quand nous étions encore au pouvoir, qui coûtaient 16 milliards d’euros en fonctionnement… Ce sont là de vraies sources d’économies. On (le gouvernement) ne fait rien de cohérent. Que de la petite politique politicienne avec le découpage électoral scandaleux à l’image des cantons pour récupérer la majorité. Et qui sera victime de ce découpage des cantons, de l’augmentation du nombre de conseillers généraux avec un système de binôme incohérent qui n’existe nulle part au monde ? Ce sera la ruralité, avec ce qui se cache derrière : la réduction des services publics. Dans le Cantal, 15 chefs lieux de cantons sont rayés de la carte, ce sont des manières poutiniennes. N’importe quel gouvernement de droite aurait fait le quart du dixième de tout ça, il y aurait eu défilé avec écharpes tricolores. Quand le réveil interviendra, je crains qu’il ne soit trop tard pour le département. Alors, ma position, c’est un peu un cri d’alarme en voyant cette chape de plomb qui est mise parce que la ruralité ne vote pas “bien”...”

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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