Campagnols
Aide de la Région à la lutte collective
Le Président de Région en déplacement sur une exploitation à St Front (43) est venu constater la situation sanitaire catastrophique liée à la pullulation des ravageurs.
Le Président de Région en déplacement sur une exploitation à St Front (43) est venu constater la situation sanitaire catastrophique liée à la pullulation des ravageurs.
À l'initiative du syndicalisme, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez s'est rendu samedi 2 avril à St Front au Gaec des Bouines, chez Fabienne et Joël Demars, pour se rendre compte sur le terrain de la problématique campagnols ou rats taupiers. Et dès son arrivée, il a pu prendre la mesure de la situation. "Une catastrophe !".
Un paysage lunaire
La parcelle, d'ordinaire prairie de fauche, est désormais un champ de terre, parsemé de quelques mauvaises herbes (mouron, chiendent…), qui ne permettra pas la moindre récolte. "Un paysage lunaire", selon Yannick Fialip président de la Chambre 43. Et c'est la même chose sur tout le secteur ou presque. Fabienne et Joël Demars expliquent : "Sur 2020, on a chiffré la perte due aux campagnols à 50 000 €. On a perdu 70 000 litres de lait sur une production annuelle de 430 000 litres. On a dû acheter 100 tonnes de fourrages pour 20 000 € ; on a fait du sursemis pour 4 500 € avec le coût de l'entrepreneur".
Plusieurs agriculteurs du secteur du Mézenc, altiligériens et ardéchois, ont fait part de leur situation et surtout de leur désarroi face à ce fléau. Franck Chazallon est découragé : "On n'en peut plus. On a fait tout ce qu'on a pu (NDLR : C'est un agriculteur très investi dans la lutte par tous les moyens). Ça nous a usés physiquement, moralement et financièrement".
Côté ardéchois, idem : "On n'a jamais vu ça" souligne Dominique Laffont. "C'est décourageant. Tout ce qu'on entreprend n'a aucun effet. On n'en voit pas le bout" souffle Fabienne Demars. Et beaucoup de reconnaître avec lassitude : "on se fait sortir par les rats". Une phrase qui en dit long, car plusieurs éleveurs envisagent de quitter le métier si la situation ne s'éclaircit pas dès ce printemps. L'urgence c'est de trouver du fourrage pour nourrir les bêtes.
La Région s'engage
Laurent Wauquiez a annoncé quelques mesures qui devraient apporter un soutien direct aux exploitants et surtout une aide à la lutte collective, seule alternative pour tenter d'endiguer l'hémorragie. "C'est le modèle d'exploitations qu'on veut défendre" a souligné le président de Région. C'est pourquoi, il a affirmé un engagement fort de la Région pour une aide dirigée sur différents axes, pour les départements. Il a d'abord rappelé l'investissement dans le cadre de la Recherche avec l'INRA et Vetagrosup, avec 250 000 euros engagés depuis déjà 3 ans. "C'est de la recherche, ça avance…" dit-il.
Il annonce une aide exceptionnelle pour des achats de fourrages, une aide simple et rapide, jusqu'à 2 000 € (avec transparence) pour les exploitations dont le siège social est sur ce secteur. Pour encourager la lutte collective, la Région s'engage aussi à prendre en charge 500 € sur les 550 € de cotisations au FMSE (Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental) qui, lui, finance à hauteur de 75% produit et interventions.
La profession a insisté pour que la lutte soit collective et obligatoire. Pour cela, les élus, Laurent Wauquiez mais aussi Laurent Duplomb sénateur de Haute-Loire et Philippe Delabre conseiller départemental, insistent, pour demander au Préfet, en charge des dossiers sanitaires, de rendre cette lutte obligatoire. Pour cela, il faudra faire sauter quelques verrous notamment pour les agriculteurs bio, afin que tous puissent traiter. Tous les participants se sont engagés à aller dans ce sens.
Enfin, le président Wauquiez a aussi précisé que la Région aidait à hauteur de 25 000 € à financer la surveillance au travers de la FREDON et des FDGDON, et il demande aux départements touchés par la problématique, Haute-Loire, Ardèche mais aussi Cantal et Puy-de-Dôme, de faire de même.