Agrilocal pour mieux rayonner
Vendredi 7 septembre, le conseiller départemental de Maurs, en charge du dossier agricole, s’est rendu sur une exploitation laitière à Prunet.
Le matin, Cédric Faure représentait le Conseil départemental à la session de la Chambre d’agriculture. En charge du dossier agricole, il était l’après-midi sur une exploitation de Prunet en Châtaigneraie, pour recueillir le témoignage du Gaec Cantournet-Bertrand, qui transforme à la ferme et commercialise notamment via Agrilocal, la plate-forme départementale de diffusion des produits locaux auprès des collectivités. “Si aujourd’hui Agrilocal 15 fonctionne bien, des marges de progression sont possibles, notamment en travaillant davantage avec les écoles communales et les collèges”, admet le conseiller départemental de Maurs, à quelques jours des rencontres programmées entre producteurs et décideurs, le 26 septembre. Il indique aussi qu’un rapprochement avec le Puy-de-Dôme devrait permettre d’insuffler un nouveau dynamisme. “Nous n’avons qu’une personne pour travailler sur ce dossier, quand nos voisins du 63 en ont une dizaine.” De quoi envisager une promotion commune sur de grands salons, comme à Paris ou Cournon, et de proposer sur un même catalogue des productions issues des deux départements. Cédric Faure convient qu’il n’est pas question de n’avoir que de l’Agrilocal dans son carnet de commandes, mais que nouer un partenariat garantit des livraisons une à deux fois par semaine, à même de sécuriser un minimum ses ventes. C’est exactement la philosophie adoptée par Edwige Cantournet et Nicolas Bertrand, qui livrent notamment l’école de Saint-Mamet.
40 000 litres en fromages
À Lascarrau de Prunet, lui s’occupe plutôt de la partie élevage : 60 holsteins sur 83 hectares, 430 000 litres de lait. Elle, est davantage présente sur la transformation : 40 000 litres(1) qui deviennent des bleus fermiers au lait cru, de la tome de montagne, des yaourts nature ou aromatisés, du fromage blanc... “L’idée était d’apporter une plus-value à l’exploitation, au moment de mon installation(2), il y a deux ans”, explique Edwige. Un investissement de 200 000 euros - avec une part d’autoconstruction pour limiter la facture - a donc été consenti pour créer un laboratoire. Le retour sur investissement ne se fait pas attendre, puisque la valeur du litre transformé est doublée, par rapport à celle du lait blanc. Un regret ? Ne pas avoir vu assez grand ! Car il est difficile de suivre une demande en yaourts qui explose, alors qu’ils sont mis en pot seulement six par six, comme révélé au cours de la visite. Les syndicats agricoles FDSEA et JA, présents lors de cette rencontre, ont souligné les bienfaits des circuits courts... à condition que la restauration hors foyer joue le jeu ! Sans ambigüité, ils ont rappelé combien leur visite inopinée dans les cuisines de l’hôpital d’Aurillac avait changé les comportements. Ils savent aussi “l’effet yoyo” qui tend à, de nouveau, passer commande de produits étrangers à l’origine douteuse. C’est pourquoi ils envisagent de nouvelles actions “origine des produits”.
Contexte
Les responsables syndicaux ont profité de cette rencontre de terrain pour brosser le contexte agricole global. Joël Piganiol, président de la FDSEA, a insisté sur la sécheresse qui a frappé le département cet été et pour laquelle ils ont demandé l’ouverture d’un dossier d’indemnisation, ainsi que la “présence probable du loup”. Denis Boudou, secrétaire général des Jeunes agriculteurs, rappelait un prix du lait inférieur aux attentes et relevait le manque de paille, dont une partie des volumes produits en France finit dans les méthaniseurs.
(1) Le reste des volumes de lait produits sont livrés à Lactalis.
(2) Son compagnon, Nicolas Bertrand, a rejoint plus tard le Gaec, au moment du départ en retraite du père d’Edwige.