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Accélérer le déploiement de l’énergie solaire avec la démarche «Place au soleil»

Le 28 juin, le ministère de la Transition écologique et solidaire a présenté les conclusions du groupe de réflexion sur l’énergie solaire.

En 2017, la Haute-Loire disposait de 56 mégawatts (MW) raccordés.
En 2017, la Haute-Loire disposait de 56 mégawatts (MW) raccordés.
© © HLP

La  loi  de  transition  énergétique  pour  la  croissance verte  s’est  fixée  l’objectif  d’atteindre  32% d’électricité renouvelable dans le mix énergétique en 2030. Pour répondre à cet objectif, le ministère s’appuie sur plusieurs groupes de réflexions dans les domaines de l’éolien, de la méthanisation et du solaire. Constitué en avril dernier, le groupe de travail sur l’énergie solaire a rendu ses conclusions présentées le 28 juin par le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu.
À cette occasion le gouvernement a lancé la démarche «Place au Soleil» qui se veut être une mobilisation générale pour le photovoltaïque et le solaire thermique en France. En ce qui concerne l’agriculture, 3 mesures de soutien ont été annoncées (voir encadré).
L’énergie solaire tient une place importante dans le monde agricole ; d’après l’Ademe,  les exploitations agricoles accueillent déjà 13% des installations de solaire photovoltaïque et 3% des installations de solaire thermique en France. D’autre part, près  de  15 000  installations  agricoles  sont  impliquées  dans  le  développement  du  solaire photovoltaïque. En 2017, la Haute-Loire disposait de 56 mégawatts (MW) raccordés (une puissance identique à celle du Puy-de-Dôme et inférieure à celle du Cantal avec 136 MW).
Les exploitations agricoles qui souhaitent se lancer dans l’aventure du photovoltaïque ont le choix entre différentes formules que nous détaille Ugo Batel conseiller énergies renouvelables à la Chambre d’agriculture de Haute-Loire.

Les agriculteurs propriétaires de centrales
Lorsque les agriculteurs sont propriétaires de leur centrale photovoltaïque, ils peuvent être soumis à deux systèmes selon la puissance de leur installation : l’obligation d’achat ou l’appel d’offres. 
Jusqu’à 100 KW, les centrales sont soumises à obligation d’achat. «Les tarifs de rachat de l’électricité varient en fonction de la puissance. De 0 à 3 KW, l’électricité est rachetée 20,05 centimes d’€/KWh ; de 3 à 9 KW : 17,26 c€/KWh ; de 9 à 36 KW : 12,07c€/KWh ; de 36 à 100 KW : 11,24 c€/KWh. Notons que ces tarifs ont tendance à évoluer à la baisse (- 0,05 % par trimestre) tous les trimestres. Ces tarifs évolutifs concernent toutes les personnes qui n’ont pas encore signé de contrat de rachat avec Enedis (le transporteur d’électricité). À partir du moment où l’agriculteur signe un contrat, le tarif est bloqué pour une durée de 20 ans» explique Ugo Batel.
Au delà d’une puissance de 100 KW, les installations sont soumises à la procédure d’appel d’offres. Or, d’après le conseiller, «plus les centrales sont puissantes, moins le tarif d’achat de l’électricité est intéressant ; en revanche, le coût du watt installé est inférieur (1€/Wc installés pour une centrale 100 KW contre 3€/Wc installés pour une 3KW) et la rentabilité meilleure».

Mise à disposition de parcelles
Les agriculteurs peuvent également choisir de mettre à disposition une de leur parcelle sur laquelle un développeur photovoltaïque propose de construire un bâtiment équipé de panneaux. Dans ce cas, le développeur, propriétaire de l’électricité, se charge de la vendre et en retour l’agriculteur peut utiliser gratuitement le bâtiment qui deviendra au bout de 30 ans sa propriété.  Dans ce système-là, Ugo Batel conseille de rester vigilant sur le contenu du bail qui lie l’agriculteur au développeur.

Mise à disposition de toitures
Un exploitant agricole peut décider de mettre à disposition d’un développeur, une ou plusieurs toitures de ses propres bâtiments. Dans ce cas, le développeur finance l’installation photovoltaïque et perçoit le revenu de l’installation contre un loyer (compris entre 2 et 3 € le m2/an) payé à l’agriculteur. Lors de la rédaction du bail, il faut «vérifier qui va assumer la charge d’entretien de la centrale, qui va payer l’assurance et le coût du raccordement et s’interroger sur le devenir des panneaux au bout de 20-30 ans...» souligne le conseiller.

L’auto-consommation
Très en vogue, l’auto-consommation de l’électricité produite sur la ferme est aussi une possibilité qui s’offre aux exploitants agricoles. «Être autonome en électricité sur son exploitation est pertinent à condition d’obtenir une bonne rentabilité sur l’investissement. Une installation photovoltaïque en auto-consommation peut être rentable à partir du moment où elle a été dimensionnée aux besoins de l’exploitation. Le but est d’obtenir un taux d’auto-consommation le plus élevé possible en vue d’éviter la vente d’électricité (rachetée à bas coût)».
Le photovoltaïque pour l’auto-consommation n’est de surcroît pas adapté à toutes les productions. «L’auto-consommation est davantage adaptée à des activités de séchage de fourrages, d’arboriculture, de maraîchage, d’ateliers de transformation plutôt qu’à un système de traite classique, qui induit 2 pics de consommation à des moments de la journée où la production n’est pas optimale».
C’est pourquoi, Ugo Batel conseille au préalable la réalisation d’une étude détaillée du profil de consommation électrique de son exploitation ; une étude que la Chambre d’agriculture propose. Notons que la démarche «Place au soleil» prévoit également des mesures pour le développement du photovoltaïque et du solaire chez les particuliers, les collectivités, institutions publiques et les entreprises.

Plus de renseignements auprès de la Chambre d’agriculture
de Haute-Loire et sur www.
ecologique-solidaire.gouv.fr

 

Tarifs en baisse
Depuis 2009 (date à laquelle le photovoltaïque s’est développé en Hte-Loire), le prix de rachat de l’électricité a été divisé par 5 à l’échelle nationale. Dans le même temps, le prix du matériel (panneaux photovoltaïques) a été divisé par 4. Cette évolution impacte donc la rentabilité des installations.

3 mesures
Mesure 1 : Augmentation  de  30  %  des  volumes  d’appels  d’offres pour  l’agrivoltaïsme,  qui permet une synergie entre production solaire et production agricole, grâce à un pilotage dynamique des panneaux solaires sur des serres solaires et pour les autres projets innovants. 
Mesure 2 : Augmentation de 50% du volume de l’appel d’offres de photovoltaïque sur les toitures où les toits agricoles s’arrogent 50% des volumes attribués (gamme moyenne 100 – 500 kWc).
Mesure 3 : Développer une communication sur l’intérêt du solaire thermique vers le milieu agricole.

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