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Syndicalisme
64e congrès de la FNSEA : resserrer les rangs

C’est dans une ambiance plutôt morose qu’a débuté le congrès, le mardi 30 mars à Auxerre. Il fait suite à une année très difficile pour l’agriculture française et pour les exploitants.

La délégation du Limousin au congrès de la FNSEA.
La délégation du Limousin au congrès de la FNSEA.
© D.R.

Trois jours durant, départements et régions ont pu s’exprimer sur les difficultés de l’année écoulée et leurs craintes pour l’année à venir. Tous les sujets d’actualité et les actions menées en 2009 ont été passés en revue. Pour 2010, la FNSEA a souhaité réaffirmer ses fondamentaux et s’interroger avec les participants au congrès sur ses modes de fonctionnement et ses actions. Invité du congrès, l’industriel et homme d’affaires Vincent Bolloré a retracé son parcours et donné sa vision de l’agriculture actuelle et à venir. Des représentants agricoles européens se sont exprimés sur la PAC 2013, le budget, les outils de régulation, le développement des interprofessions, etc.

 

Des agriculteurs maussades pour un huis clos…

Le congrès a débuté par un huis clos durant lequel les participants ont pu exprimer leurs points de vue sur les actions menées l’an passé, rendre compte des ressentis des agriculteurs et interpeller la FNSEA sur les combats à mener en 2010.

 

Un plan Sarkozy « insuffisant », « inadapté », des agriculteurs qui « manquent de confiance en l’avenir », des adhérents « découragés », une année 2010 qui s’annonce difficile, le constat est le même dans toutes les régions. Des questions qui posent ou vont poser problème dans les mois à venir sont évoquées, parmi lesquelles les contraintes environnementales toujours plus fortes et leur popularité auprès du grand public, les distorsions de concurrence intra-européennes, le sort des zones défavorisées, la contractualisation.

 

Des inquiétudes sur l’action de la FNSEA se font sentir parmi les adhérents. Les représentants des départements parlent de leurs craintes que la FNSEA ne porte pas assez fort leur désespoir ou encore un manque de distance avec le pouvoir en place. Des remarques sont également faites sur un manque de communication claire et réactive de la part de FNSEA. Il faut des revendications et un message forts, des mesures claires pour « redorer le blason du syndicalisme ». Il est aussi essentiel de redonner de l’importance à l’animation de terrain et d’être à l’écoute des fédérations départementales.

 

Hyper vigilance pour 2010

Avant d’inviter les participants à s’interroger sur les axes de travail pour l’avenir, les secrétaires généraux ont présenté le rapport d’activité 2009. Outre les avancées obtenues dans les dossiers photovoltaïques et BCAE, la FNSEA a évoqué son travail sur la fiscalité et la mise en route de l’Observatoire des prix et des marges, obtenu en 2008. Bien entendu, la forte mobilisation du 16 octobre a été au centre de l’intervention de même que la crise laitière. A ce sujet, les secrétaires ont rappelé que si l’accord était peut être insuffisant, le prix obtenu était malgré tout supérieur de 10 à 15 % à celui des autres pays de l’Union européenne. La baisse des charges, la stabilisation des revenus sur le long terme et les évolutions à obtenir sur le statut de l’entreprise agricole ont été définies comme actions prioritaires pour l’année à venir.

 

Selon la FNSEA, 2010 doit être une année d’hyper vigilance, tournée vers l’avenir. L’année 2009 a été extrêmement délicate. La crise et l’évolution très rapide du contexte, nécessitant de s’adapter en permanence, ont conduit la FNSEA à s’interroger sur sa stratégie. Le congrès est l’occasion pour les responsables de réaffirmer les fondamentaux du syndicalisme, en premier lieu la défense de tous les paysans. Aujourd’hui, la FNSEA se veut un syndicat démocratique, fédérateur et responsable qui souhaite être un acteur incontournable dans l’organisation économique, sociale et juridique de la profession. La solidarité est également une valeur essentielle à défendre. Concernant le fonctionnement de la Fédération et les modes d’action à adopter pour un syndicalisme d’avenir, la salle a pu s’exprimer largement. Celle-ci a attiré l’attention des responsables sur plusieurs points, en particulier sur la nécessité de rester « connecté » avec les fédérations départementales et de se concerter. La FNSEA doit porter et incarner un véritable projet commun à tous et compris par tous.

 

Vincent Bolloré : « Vous avez un travail à faire en matière de communication »

L’industriel Vincent Bolloré est intervenu lors du congrès à la demande de Jean-Michel Lemétayer. Il est revenu sur son parcours et ses valeurs. Son message aux agriculteurs s’est voulu rassurant : l’agriculture va devenir un enjeu mondial et c’est à présent qu’il faut investir dans ce secteur. Interpellé par la salle au sujet de ses relations avec Nicolas Sarkozy ou encore sur ses plantations de palmier à huile, l’homme d’affaires a fourni des réponses et s’est dit prêt à soutenir l’agriculture par exemple au travers d’un film sur le rôle que joue l’agriculture en matière de préservation de l’environnement. Pour lui, l’agriculture souffre d’un cruel déficit d’image auprès du grand public et il est plus que nécessaire de communiquer. Si le parcours de l’homme et son talent de communicant ont été salués par la salle, sa vision en termes de solutions pour l’agriculture de demain a probablement laissé perplexe plus d’un participant.

Le Limousin au congrès

Le Limousin était largement représenté au congrès au travers des trois présidents des FDSEA de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne ainsi que des représentants des sections et animateurs des FDSEA. Ils n'ont d'ailleurs pas manqué de participer aux débats. Philippe Monteil a en particulier tenu à rappeler à la FNSEA qu'il sera toujours plus profitable à un syndicat de privilégier le terrain aux représentants institutionnels ou politiques. Il a également fait remonter au président de la FNSEA la détresse des agriculteurs creusois face à la crise actuelle ainsi que leurs doutes quant à l'avenir et le poids de ce secteur en terminant par un appel à une vraie action syndicale avec des lignes claires, une indépendance totale permettant d'exercer la mission de contre pouvoir qui incombe à la FNSEA. Pour la FDSEA de la Corrèze, Tony Cornelissen a déploré le manque de communication à grande échelle de la FNSEA, suggérant la création d'émissions sur la TNT.

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