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Sécurité électrique : faites contrôler vos installations régulièrement

Mieux vaut prévenir l’incendie avec un contrôle périodique de ses réseaux électriques que subir un sinistre qui peut longuement pénaliser son activité.

Demandée dans certains contrats d'assurance, la thermographie des organes électriques détecte les échauffements anormaux
Demandée dans certains contrats d'assurance, la thermographie des organes électriques détecte les échauffements anormaux
© P. Le Douarin

« Depuis que j’ai construit ce bâtiment et que j’ai des salariés – en l’occurrence trois – je fais réaliser une vérification annuelle de mes installations électriques, explique Arnaud Cornillet, producteur d’œufs à Landéhen (22). C’est devenu automatique, comme le passage du dératiseur et le contrôle du transformateur électrique. »

Il faut bien une journée à François Sort, contrôleur chez Ar Control (22), pour diagnostiquer en détail tout le réseau électrique d’Arnaud : les armoires, les moteurs, l’éclairage et même chaque prise. Rien ne doit lui échapper. Le technicien s’intéresse en particulier à la continuité électrique des prises de terre (pour éviter les risques d’électrocution), teste le bon fonctionnement des différentiels et thermographie les installations avec sa caméra.

 

 
Sur cette image, un câble s'échauffe beaucoup plus que les autres, signalant une anomalie à corriger
Sur cette image, un câble s'échauffe beaucoup plus que les autres, signalant une anomalie à corriger © Ar Control

 

« Pointé sur un organe électrique (disjoncteur, différentiel, gros moteur…), cet appareil mesure la puissance de la lumière émise (la luminance) par les éléments qui le composent. Il la convertit en température et restitue une image colorée dépendant de la température, résume le technicien. Ce n’est pas le niveau absolu de température qui nous alerte, mais les différences importantes entre des composants, par exemple des fils proches. » Le desserrement d’une connexion conduit à un échauffement qui peut faire fondre l’isolant du fil et dégénérer en sinistre, notamment un incendie.

Vieillissement naturel des circuits

« Nous trouvons assez souvent des non-conformités, souligne François Sort. C’est normal, puisque les installations vieillissent et s’usent. On s’inquiète quand les anomalies sont nombreuses et qu’elles se répètent d’année en année. »

Le rôle du contrôleur se limite à un constat qui peut ne pas être suivi de mesures correctives. « En cas de sinistre, la première réaction de l’expert de l’assurance sera de demander notre rapport de contrôle et les suites qui ont été données. »

L’expertise est aussi limitée à l’analyse du risque d’incendie. La vérification de la sélectivité des réseaux, permettant un maintien partiel du fonctionnement électrique en cas de panne, ne fait pas partie de ses attributions. « Normalement, les électriciens d’élevage y font très attention, d’autant que les assurances ont établi leurs propres règles. La sélectivité est seulement vérifiée dans les lieux recevant du public. »

Côté réglementation, les règles ICPE instaurent une vérification tous les cinq ans et le Code du travail l’impose tous les ans si des salariés sont présents. Plutôt focalisés par le passé sur les contrôles environnementaux et sanitaires, les inspecteurs des DDPP semblent de plus en plus attentifs au risque incendie. « Depuis trois-quatre ans, les contrôles sont beaucoup plus pointilleux dans notre département, note Arnaud Cornillet. Vérifier les mesures de prévention d’incendie fait désormais partie de leur check-list. » Donc, mieux vaut être à jour.

Fournir le Q18 et le Q19

Le déclenchement de la visite n’est pas automatique. Le vérificateur n’intervient qu’à la demande de l’éleveur et remet son rapport à lui seul. « Dans presque tous les cas, cette intervention est réalisée parce que l’assureur en a fait la demande. »

Les contrats d’assurance stipulent souvent la fourniture de justificatifs de contrôles pour couvrir le risque d’incendie. En demandant les formulaires Q18 et le Q19, l’assureur veut avoir un avis extérieur sur l’état des installations, surtout lorsque les biens assurés dépassent une valeur importante.

Le document Q18 à fournir tous les ans est une synthèse du rapport de la visite détaillée des installations électriques.

Quant au document Q19, souvent demandé tous les trois ans, c’est le rapport de la thermographie du système électrique.

Réaliser ces vérifications peut donner lieu à des réductions de cotisations, qui compensent le coût d’un contrôle. « Au final, tout le monde a intérêt à ces contrôles, résume François Josse, coassocié d’AR Control : l’assureur qui réduit potentiellement le nombre de sinistres avec des poulaillers contrôlés et l’éleveur qui aura un état actualisé de ses installations pour mieux les entretenir. »

 

Le gaz est moins contrôlé

 

 
Les contrôles d'installations gazeuses sont moins nombreux, alors qu'elles restent la principale cause d'incendie
Les contrôles d'installations gazeuses sont moins nombreux, alors qu'elles restent la principale cause d'incendie © P. Le Douarin

 

Si le gaz est encore la principale cause d’incendie (70 % chez Groupama Loire Bretagne), il est paradoxalement peu contrôlé. « Pour cent bâtiments avicoles visités, on nous demande de vérifier le gaz dans cinq cas environ », constate Philippe Fraslin, coassocié d’Ar control. Il l’explique par des assureurs peut-être moins exigeants sur cette partie et par le bon niveau technique des installateurs en gaz. C’est ce que confirme Patrick Bernard, assureur à Châteaulin (29). » Depuis les années 90, les installations de chauffage ont fait des progrès énormes, tant sur les équipements de chauffage que sur les connexions ou les fixations des appareils. Aujourd’hui, notre principale préoccupation, c’est la prévention électrique. »

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