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Ramassage des volailles : dix ans de partenariat gagnant-gagnant dans le Sud-Ouest

Depuis 2011, Sud-Ouest Agri Services (Soas) a développé un service d’attrapage des volailles professionnel, sécurisé et fiable pour les éleveurs de la coopérative Maïsadour.

En route pour un chantier d’attrapage, vêtus de tenues professionnelles et d’équipements de protection individuelle.
En route pour un chantier d’attrapage, vêtus de tenues professionnelles et d’équipements de protection individuelle.
© Soas

Le métier de ramasseur attrapeur est un maillon essentiel de la filière volailles, mais souvent décrié et précaire. Depuis plus de 10 ans, l’entreprise Sud-Ouest Agri Services (Soas) a réussi à montrer que cette activité peut être fiable, sécurisée et vraiment professionnelle. À Saint-Sever dans les Landes, la bonne coordination entre l’éleveur, Soas, le transporteur et l’abattoir garantit une volaille de qualité.

Lire aussi : aider les équipes de ramassage à intégrer la biosécurité

Protéger les salariés et garantir les enlèvements

« Nous avons professionnalisé le métier pour fournir un attrapage de qualité aux éleveurs et à l’abattoir des Fermiers Landais et garantir des équipes complètes sur les chantiers afin d’éviter les retards de livraison à l’abattoir, explique Pascal Azam, directeur adjoint du Pôle animal chez Maïsadour, à l’origine de la création de Soas, à parts égales avec le transporteur Avilog. Les contrats de travail ont été élaborés avec la MSA et la Direction départementale de l’emploi du travail et des solidarités (ex-Dirrecte). Ils garantissent un service respectueux de la réglementation du travail. »

 

 
Les attrapeurs se rendent sur les chantiers dans des véhicules professionnels homologués, récents et entretenus.
Les attrapeurs se rendent sur les chantiers dans des véhicules professionnels homologués, récents et entretenus. © Soas

 

Soas se distingue des autres prestataires locaux pour gérer ses équipes. La rémunération de ses salariés inclut intégralement les temps de trajet et d’attente vers et entre les chantiers d’attrapage. Le salaire mensuel s’élève à 1,25 fois le Smic, en comptant une prime de panier et le tarif de nuit. Tous sont protégés par un contrat de travail hebdomadaire de 35 heures (trajets et attentes compris) et conduits dans les élevages avec des véhicules professionnels homologués, récents et entretenus. Ici pas d’à peu près, tout est prévu et organisé.

 

 
Soas veille à la protection de ses salariés.
Soas veille à la protection de ses salariés. © Soas

 

Vingt-cinq salariés, de 20 à 56 ans (un manager et quatre équipes de six attrapeurs) travaillent la nuit du dimanche soir au jeudi soir et parfois le vendredi soir. En moyenne, une équipe réalise deux chantiers par nuit, trois quand ce sont de petits élevages.

Une main-d’œuvre fidélisée et plus efficace

Soas a ainsi réussi à fidéliser sa main-d’œuvre et certains salariés sont là depuis le début. Tous sont régulièrement formés à la sécurité, biosécurité et au bien-être animal. Les attrapeurs sont initiés aux aspects physiologiques, anatomiques et comportementaux spécifiques des volailles. La manipulation des animaux s’effectue ainsi précisément et avec soin.

 

 
Contrairement à cette équipe intervenant en Bretagne, l'équipe landais de Soas est équipée des pieds à la tête, notamment en masques et lampe frontale. (archive compte tenu de l'épizootie d'influenza aviaire en cours lors du reportage )
Contrairement à cette équipe intervenant en Bretagne, l'équipe landais de Soas est équipée des pieds à la tête, notamment en masques et lampe frontale. (archive compte tenu de l'épizootie d'influenza aviaire en cours lors du reportage ) © P. Le Douarin

 

« Nous fonctionnons en équipes constituées. Nous nous connaissons entre collègues ce qui favorise l’entraide notamment vis-à-vis des nouveaux. Nous faisons en sorte que les équipes restent les mêmes donc le travail est plus efficace », précise Nicolas Dieulle, manager de Soas.

Kevin Tresonne, éleveur de poulets et pintades label rouge à Hauriet dans les Landes depuis trois ans, en témoigne : « Je ne m’occupe de rien. Soas fournit un attrapage de qualité avec un vrai respect du bien-être animal. J’ai été ramasseur et chauffeur, donc je connais le métier et sa pénibilité. Je préfère payer un peu plus cher car les équipes sont bien formées et les chefs d’équipe veillent attentivement au bon déroulement du chantier. Il y a donc moins de poulets déclassés par l’abattoir ».

 

 
Damien Dubroca, chef d’équipe, veille au bon déroulement de chaque chantier
Damien Dubroca, chef d’équipe, veille au bon déroulement de chaque chantier © Soas

 

Damien Dubroca, chef d’équipe, ajoute : « Nous connaissons notre planning suffisamment à l’avance ce qui permet de mieux concilier la vie personnelle et la vie professionnelle. C’est bien mieux que l’intérim car nous sommes sûrs d’avoir un revenu mensuel stable et du travail ! Enfin, nous sommes bien équipés en EPI (gilets fluo, masques anti-poussières, lunettes, chaussures de sécurité, casquette et gants) et nos tenues de travail sont lavées par l’employeur. Ce n’est pas du tout le cas ailleurs ».

Un projet d’équipe en Périgord

La prestation de Sud-Ouest Agri Services est proposée aux 300 éleveurs de volailles de Maïsadour. Le coût est supérieur de quatre centimes par volaille par rapport aux autres sociétés. Mais il est supporté par la coopérative et l’abattoir des Fermiers Landais quand l’éleveur paie, de son côté, huit centimes par volaille.

Ainsi, 9 millions de volailles sont attrapées chaque année par les équipes de Soas. La prestation est réalisée dans les Landes, le Gers, les Pyrénées-Atlantiques, un peu en Gironde et dans le Lot-et-Garonne. Une réflexion est lancée pour créer une structure équivalente destinée aux 110 éleveurs adhérents périgourdins de la coopérative.

« Notre entreprise est la preuve qu’il est possible de faire les choses bien en matière d’attrapage de volailles ! conclut Pascal Azam. Les éleveurs n’ont plus à se soucier de trouver la main-d’œuvre et l’abattoir est assuré d’être approvisionné. Surtout, le droit du travail est respecté et nos salariés bénéficient d’un emploi pérenne. »

Une organisation ciselée et rigoureuse

Pour chaque chantier, un cahier des charges est établi entre l’éleveur, le transporteur et Soas. Il encadre l’ensemble de la prestation et coordonne tous les intervenants.

Les tournées organisées et optimisées par Soas assurent à tous les intervenants un attrapage au jour et à l’heure prévus.

Une semaine avant le ramassage : un pré-planning est élaboré avec le service d’ordonnancement de l’abattoir, selon le prévisionnel de l’éleveur et les poids de ses volailles communiqués le mercredi.

La veille de l’attrapage : en fin de matinée, l’abattoir fournit un planning précis au transporteur qui le transmet à Soas. Le matin du jour J, l’ordonnancement confirme définitivement le planning au transporteur. L’information est immédiatement transmise au producteur et à Soas. Son manager cale l’horaire et l’organisation de son équipe d’attrapeurs avec l’éleveur.

Le jour J : le manager et le chef d’équipe fixent ensemble tous les détails (heure du rendez-vous, trajet, horaires, effectifs mobilisés). L’éleveur présent n’a rien à gérer. Il se concentre sur la préparation du ou des bâtiments et sur ses animaux.

 

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