L’Italie s'installe sur le segment des vins rosés haut de gamme
Le dernier Observatoire mondial du rosé portant sur les données de 2019 montre que la production italienne de vins rosés est en forte baisse, alors que le prix à la bouteille lui, est en hausse. La botte devient ainsi le principal concurrent de la France sur le marché des rosés tranquilles haut de gamme.
Le dernier Observatoire mondial du rosé portant sur les données de 2019 montre que la production italienne de vins rosés est en forte baisse, alors que le prix à la bouteille lui, est en hausse. La botte devient ainsi le principal concurrent de la France sur le marché des rosés tranquilles haut de gamme.
En dix ans, l’Italie a pratiquement divisé par deux sa part dans la production mondiale de vin rosé tranquille, passant de 19% en 2009 à 10% en 2019. C’est ce que révèle le dernier Observatoire mondial du rosé conduit par le Comité Interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) et FranceAgriMer. Avec 2,193 millions d’hectolitres (Mhl) produits en 2019, l’Italie est le 4ème producteur mondial de rosé tranquille derrière la France (7,074 Mhl, soit 34% de la production mondiale), l’Espagne (4,907 Mhl, 23% de la production mondiale) et les États-Unis (3,447 Mhl, 17% de la production mondiale).
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Un prix moyen à l’exportation en hausse
L’export constitue le principal relais de croissance des vins rosés italiens. En effet, le marché intérieur ne concentre que 5% de la consommation mondiale, en baisse de 1% par rapport à la moyenne 2007-2011. Alors qu’il y a 10 ans l’Italie était à l’origine de 38 % des volumes mondiaux exportés, elle ne représente aujourd’hui plus que 15% des volumes exportés. En revanche, la botte génère 21% de la valeur totale des rosés exportés, soit la seconde place du podium derrière la France, qui génère 34% de la valeur totale des exportations. D’après les chiffres fournis par les douanes, le prix moyen des vins rosés au départ de l’Italie est de 2,10 €/75cl, contre 3,70€/75cl en France. L’Espagne, premier exportateur mondial de vin rosé, a investi le créneau laissé vacant par l’Italie. « Une part importante de ses exportations est orientée vers les vins entrée de gamme commercialisés en vrac », peut-on lire dans l’Observatoire. Le prix moyen des rosés espagnols départ pays est de 0,70 €/75cl .
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Un potentiel de croissance encore important aux États-Unis
La France doit-elle se sentir menacée par cette montée en gamme de l’Italie ? Pas nécessairement, selon Brice Amato, responsable du service Études & Analyses de marchés au CIVP. « La consommation de rosé aux États-Unis est en constante augmentation depuis 15 ans. Or, elle est seulement de 1,3 litre /habitant par an là où en France on en consomme chaque année 15,1 litres /habitant. Ce n’est pas encore un marché mature », explique Brice Amato. Avec 23% de la valeur totale des importations pour seulement 9% des volumes importés, les États-Unis sont le premier importateur mondial de vins rosés haut de gamme. Des opportunités tant pour la France que pour l’Italie existent donc bel et bien.
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Des tensions toujours plus fortes sur l’approvisionnement
Mais la vigilance est de mise, car des tensions toujours plus fortes sur l’approvisionnement se font sentir, dues à une demande bien supérieure à l’offre, notamment dans l’Hexagone. « Les marchés sont de plus en plus concentrés autour des pays traditionnellement consommateurs de rosés », pointe Brice Amato. Pour preuve, la part des plus petits pays consommateurs de rosé dans la consommation mondiale est passée de 28% à 23% en dix ans.