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Lait bio : Biolait veut doubler son nombre d'adhérents

Même si la conjoncture pèse sur le prix, le groupement Biolait maintient son cap d’une collecte bio sur tout le territoire. Il veut se positionner comme premier acteur de la filière laitière bio en doublant son nombre d’adhérents à l’horizon 2050.

De gauche à droite, Ludovic Massard, administrateur de Biolait et éleveur à Buléon (56) ; Martial Chesnais, éleveur à Piré sur Seiche (35) ; Yves Sauvaget, ...
De gauche à droite, Ludovic Massard, administrateur de Biolait et éleveur à Buléon (56) ; Martial Chesnais, éleveur à Piré sur Seiche (35) ; Yves Sauvaget, administrateur et éleveur à Saint Ovin (50).
© Cécile Julien

Malgré les turbulences que traverse la filière laitière bio, Biolait reste droit dans ses bottes. « Depuis trente ans, notre projet est toujours le même, assure Yves Sauvaget, administrateur du collectif et éleveur dans la Manche. La bio pour tous et partout. Ce qui veut dire que nous collectons tous les producteurs qui se retrouvent dans notre projet, où qu’ils soient, quel que soit leur litrage. Même avec la baisse actuelle de la demande, nous n’avons arrêté aucune tournée de collecte ».

Retrouvez l'interview de Nathalie Delagnes, présidente de Biolait : « Biolait ne peut pas être réduit à un prix »

Les ambitions de Biolait, qui représente déjà un quart de la collecte, de se positionner comme premier acteur de la filière ne sont pas remis en cause par la conjoncture délicate. Lors de leur assemblée générale des 3 et 4 avril, les adhérents ont entériné le projet Biolait Horizon 2050 qui affiche l’ambition de doubler le nombre d’adhérents. « Notre modèle apporte des réponses à l’agriculture française et répond aux objectifs de doubler la part du bio, de maintenir la production laitière sur tous les territoires, affirme Yves Sauvaget.

Un prix du lait bio chez Biolait de 482 €/1000 l

Mais les difficultés aux rayons bio ont contraint, en 2023, le groupement de  déclasser 30% de sa collecte. « Quand la demande en produits laitiers bio augmentait de plus de 10% par an, nous valorisions tout notre lait en bio. Aujourd’hui, ce n’est plus atteignable, alors on va vers d’autres cahiers des charges, lait de pâturage, sans OGM. 10 à 15% de notre collecte part également sur le marché spot. En 2022, on a dû encadrer les volumes au printemps », détaille Ludovic Massard, lui-aussi administrateur et éleveur dans le Morbihan.

Ces difficultés de valorisation et un coût de collecte élevé ont pesé sur le prix payé aux producteurs, qui était de 482 €/1000 l sur 2023. Le prix d’acompte de 2024 est annoncé en baisse de 10€. « Nous rajusterons en cours d’année selon les marchés », assure Ludovic Massard. Pour réduire ses coûts de collecte, le groupement n’est pas fermé à des accords de collecte sur certains territoires, mais son cahier des charges « plutôt exigeant» complique les choses.

Se mobiliser pour la relance du bio

« Nous avons besoin du soutien de la puissance publique pour atteindre des conditions favorables et motivantes qui le permettront », soutient Yves Sauvaget. Ce soutien pourrait commencer par la possibilité d’accéder à des programmes opérationnels pour gérer l’excès de collecte.

Pour se rapprocher des consommateurs, Biolait demande à ses clients d’apposer son logo « Il Lait Là » et organise des animations en magasins. Le groupement demande le respect des 20% de produits bio dans la restauration hors domicile. Part qui n’atteindrait actuellement que 8%.

En parallèle, Biolait voudrait que les bonnes pratiques de ses adhérents soient mieux reconnues, avec un budget suffisant dans la prochaine PAC et le déploiement des MAEC et des Paiements pour services environnementaux (PSE) sur tout le territoire. Le groupement accompagne ses adhérents dans la valorisation économique de leurs pratiques, stockage de carbone, biodiversité, en s’ouvrant aux collectivités, aux industriels.

Biolait en chiffres

• 1200 points de collecte, 2 100 adhérents répartis sur 74 départements

• -170 producteurs en deux ans : la moitié suite à des cessations d’activité, la moitié pour changement de collecteurs, essentiellement pour passage en conventionnel

• 270 millions de litres collectés en 2023 (290 en 2022)

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