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Une serre multichapelle pour diversifier les cultures

Maraîcher en agriculture biologique, Jean-Jacques Turc voit sa récente serre multichapelle double paroi comme un moyen de sécuriser ses cultures, mais aussi de les diversifier pour envisager une nouvelle orientation commerciale.

Jean-Jacques Turc était céréalier et éleveur de volailles mais les déboires de la grippe aviaire l’ont conduit à se convertir au maraîchage. Ainsi, il est même devenu agriculteur bio en rachetant une exploitation maraîchère à Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne), il y a six ans. L’exploitation en culture biologique depuis des dizaines d’années comptait déjà 8 000 m2 de tunnel 9,30 m et 1 ha de serre double paroi.

« Je voulais du volume »

Mais avec l’option de produire toute l’année, d'assurer l’emploi à quatre permanents et une trentaine de saisonniers, de sécuriser ses productions face aux intempéries notamment la grêle fréquente dans la vallée du Lot et d'améliorer la qualité sanitaire des cultures, Jean-Jacques Turc a construit une serre (Richel) multichapelle double paroi gonflable (DPG) de 19 000 m2 et de 5 m sous chéneau. « Je voulais du volume pour une meilleure maîtrise du climat et des maladies », témoigne le producteur. Pourtant, celui-ci a fait une concession en enfonçant les plots de béton de 30 cm dans le sol afin de disposer de la totalité de la surface pour les cultures à plat, notamment la salade ou le poireau en hiver.

La multichapelle facilite également les interventions et la mécanisation des cultures. Jean-Jacques Turc a ainsi investi dans une planteuse à salade et une récolteuse de jeunes pousses. La structure est divisée en quatre blocs équivalents permettant les rotations indispensables en AB et un corridor central de 1 000 m2 pour la fabrication des plants. Les cultures estivales sont en alternance la tomate, le poivron, le concombre et une solarisation du sol qui vient après une culture de poireau primeur. L’hiver, les modules sont occupés par des légumes feuilles : salades, mâche, épinard, radis.

Un système très modulable

Cette nouvelle construction est équipée d’aérothermes assurant un maintien hors gel des cultures à 2°C. « C’est une sécurité qui nous permet également de débuter la récolte dès le début de matinée sans attendre le dégel des cultures », précise Jean-Jacques Turc. Conscient de l’importance de la gestion climatique dans la maîtrise des maladies notamment le mildiou sur concombre, la serre est également équipée de quatre brasseurs d’air par module afin d’homogénéiser le climat et de faciliter la déshumidification. Le tout est piloté par un ordinateur climatique. « Les plantes sont dans un meilleur environnement pour pousser mais aussi pour les salariés, qui préfèrent travailler dans cette serre », assure le professionnel.

Jean-Jacques Turc a également prévu un système de ferti-irrigation très modulable, chapelle par chapelle, afin de pouvoir davantage diversifier ses cultures. Commercialisant pour l’heure ses productions par l’intermédiaire de diverses structures de vente, il pourrait réorienter sa stratégie commerciale vers de la vente directe qui nécessiterait une plus grande diversité de légumes. Pour cela, la reconstruction d’une multichapelle DPG en lieu et place des anciennes structures est envisagée, mais le projet est actuellement en suspens vu les augmentations récentes du prix des matières premières et leur impact sur le coût de la construction. Son dernier investissement s’est élevé à 360 000 euros à l’hectare qu’il a financé sur dix ans par un prêt bancaire et sans subventions.

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