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A l'Ouest, les revenus des éleveurs caprins stabilisés en 2022

Les résultats technico-économiques des 45 exploitations caprines suivies dans le réseau Inosys Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Bretagne montrent une stabilisation des revenus en 2022. 

En 2022, le troupeau moyen des livreurs spécialisés du réseau Inosys du Grand Ouest est stable à 366 chèvres, tout comme la production laitière à 952 litres par chèvre. La marge brute de l’atelier caprin 2022, représentant la différence entre le produit et les charges opérationnelles consacrées à l’atelier caprin, reste similaire à celle de 2021. Le prix du lait passe de 762€ à 823€/1000 litres. Ainsi, cette augmentation parvient à compenser la hausse du coût de l’alimentation et plus particulièrement des concentrés. La quantité de concentrés distribuée aux chèvres reste élevée (550 kg/chèvre soit 576 g/l) mais diminue tout de même de 50 g/litre, dans un contexte de forte augmentation du concentré, avec un coût alimentaire qui passe de 298 à 351€/chèvre. La marge brute est de 445 €/chèvre et 467 €/1000 litres. Pour autant l’efficacité technique reste dégradée, 51% de marge brute sur produit (pour un objectif de 60%).

L’augmentation de l’excédent brut d’exploitation en 2022 est portée par les grandes cultures et l’atelier bovin viande

Lire aussi : Les écarts de revenus se sont creusés en 2022 entre élevages caprins

En moyenne, l’excédent brut d’exploitation (EBE) a augmenté de près de 6 700 € (+8 %) par unité de main d’œuvre (UMO) exploitant, porté par les grandes cultures et surtout par l’atelier bovin viande. Les exploitations caprins et bovins viande sont celles qui enregistrent la plus grosse augmentation en passant de 61 700 €/UMO exploitant en 2021 à 91 100 €/UMO en 2022 grâce à une conjoncture viande favorable. Les exploitations caprins et cultures de vente ont également vu leur EBE s’améliorer de près de 3 700 €/UMO exploitant grâce aux cultures de vente. L’EBE des caprins livreurs spécialisés reste stable à 65 100€/UMO

Le ratio EBE sur Produit Brut (PB), qui permet d’évaluer l’efficacité technique de l’exploitation, diminue en 2022 et passe sous les 30% pour les livreurs spécialisés et les caprins et culture de vente. Ces moyennes cachent cependant des différences importantes entre systèmes et entre exploitations. En effet, les systèmes livreurs bio et les systèmes mixtes, voient leurs ratios EBE/PB augmenter à 36%.

En moyenne, sur les exploitations du réseau, le taux d’endettement (annuités des emprunts LMT/EBE) augmente pour les livreurs spécialisés à hauteur de 38 % (+10%) et pour les caprins et cultures de vente (+7%), tous les systèmes se retrouvent autour de 40% d’annuités/EBE. 

Des variations de revenus hétérogènes en fonction des systèmes

Lire aussi : Revenus 2021 contrastés entre éleveurs caprins

Dans les fermes du réseau, en 2022, 63% des exploitations dégagent un revenu supérieur à 30 000 €/UMO, 39% un revenu supérieur à 50 000 €/UMO.

La conjoncture viande, porteuse en 2022, contrairement à 2021, a permis une augmentation du revenu les caprins livreurs et bovin viande. Ce sont les livreurs spécialisés qui ont la plus forte baisse de revenu lié principalement au poste alimentation.

 

Livreur bio

(6 exploitations)

Livreur et Bovin viande

(6 exploitations)

Livreur et Culture de Vente

(10 exploitations)

Livreur spécialisé

(10 exploitations)

Mixtes Lait et fromage

(4 exploitations)

Revenu disponible/UMO exploitant67 800 €57 300 €66 600 €40 800 €

 

53 900 €

2022/2021+ 4 %+ 66 %-6%-11%+6 %

 

La rémunération de l’atelier caprin devrait s’améliorer en 2023

En 2022, les livreurs conventionnels se rémunèrent à hauteur de 2,1 Smic/UMO exploitant (soit -0,4 Smic/UMO/2021).

L’Ipampa, à son maximum en 2022, s’est stabilisée en 2023, en parallèle le Smic et les fermages ont connu une forte hausse. Dans le même temps, le lait a augmenté de 100 €/1000L en moyenne sur 2023. La production laitière est restée stable. En conséquence, la rémunération réelle du travail est estimée à la hausse pour atteindre 2,7 Smic/UMO exploitant.

Les conseillers caprins du réseau Inosys Nouvelle Aquitaine, Pays de Loire, Bretagne

Plus d'infos sur idele.fr/inosys-reseaux-elevage

 

2022, une année chaude avec de fortes hausses des coûts de production 

2021 avait permis de reconstituer les stocks de fourrages mais leur qualité était hétérogène. Utilisés en premier en 2022, les bons fourrages avaient permis des bons démarrages de lactation à l’automne 2021 et au début 2022. Mais au printemps, la production s’est ralentie avec la fin des stocks des fourrages de bonne qualité. Conjuguée à une météo chaude et sèche, la productivité des chèvres a été pénalisée. Avec la hausse du prix des concentrés, certains éleveurs ont aussi diminué les quantités distribuées.

L’année 2022 a été marquée par l’augmentation du prix moyen du lait (+ 6%) par rapport à 2021 et une forte hausse de l’indice Ipampa (+ 20%). Côté cultures de vente, on observe une légère baisse des rendements dans les zones intermédiaires avec des prix qui restent assez hauts. La collecte de lait 2022 a connu un léger rebond suite à la baisse de 2021 (+1%/2021).

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