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« En Haute-Loire, l'agriculture c'est notre ADN »

La présidente du Département, Marie-Agnès Petit, évoque la belle aventure 2024 du Salon International 
de l'agriculture à Paris et détaille les grands projets et les sujets de préoccupation du conseil Départemental.

"L'agriculture, c'est un levier économique important car c'est de l'emploi, de l'aménagement du territoire, de la préservation des paysages,  du tourisme et du social. C'est donc un enjeu hyper important" :  Marie-Agnès Petit.
"L'agriculture, c'est un levier économique important car c'est de l'emploi, de l'aménagement du territoire, de la préservation des paysages, du tourisme et du social. C'est donc un enjeu hyper important" : Marie-Agnès Petit.
© © HLP

Le Salon International de l'Agriculture 2024 vient de fermer ses portes, quel bilan tirez-vous de cet événement ?


Marie-Agnès Petit : Ce salon a été pour nous (le Département, la Chambre d'agriculture et le comité de promotion des produits agricoles et agroalimentaires), une vraie réussite toujours avec cette volonté de faire ensemble à laquelle je tiens beaucoup et qui était très attendu de nos partenaires agricoles. Cette collaboration fructueuse entre nos 3 structures a permis de mettre en valeur le savoir-faire de nos éleveurs, producteurs fermiers et artisans.
Je tiens à saluer les performances exceptionnelles de nos éleveurs Montbéliard et la haute qualité génétique de leurs troupeaux ; ils ont décroché plusieurs médailles d'or, c'est une belle prouesse et une fierté pour notre département. La Haute-Loire est une terre d'élevage dotée d'une agriculture dynamique et de vrais savoir-faire en matière d'élevage. Je suis fière aussi lorsque je regarde le nombre de prix attribués à nos producteurs fermiers et artisans dans le cadre du CGA.
Le stand Haute-Loire offrait une belle vitrine qui s'est encore plus révélée cette année. Plus grand, plus aéré, plus accueillant et coloré, le stand a permis à la Haute-Loire de s'afficher et de rayonner. Et en termes de tourisme, nous avons mis en valeur les pépites de la Haute-Loire « ce secret le mieux gardé d'Auvergne ».
Au salon à Paris, j'ai tenu à aller saluer tous les acteurs agricoles de notre département, c'est pour moi le témoignage de notre soutien et de notre respect à l'égard de leur engagement dans ce noble métier d'agriculteur.
 

Qu'est-il prévu pour l'édition 2025 ?


M.A Petit : L'an prochain nous repartirons sur les mêmes bases avec un stand Haute-Loire et de mon côté le souhait d'entraîner mes collègues de l'Auvergne en vue d'arborer la bannière Auvergne sous le grand parasol 
Auvergne Rhône-Alpes.
 

Ce 60e salon a été marqué par la colère des agriculteurs, quelle est votre analyse sur la situation actuelle ?


On peut relater les raisons de la colère qui couve depuis plusieurs années et quelques mois avec l'opération « On marche sur la tête » qui n'a pas eu d'échos dans la tête de nos responsables politiques ; la colère est donc montée puis s'est exprimée. J'apporte tout mon soutien à ces agriculteurs qui ont revendiqué notamment une meilleure rémunération (en mettant en avant les spécificités des zones de montagne), la simplification des normes, les nombreux contrôles intempestifs... L'expression de la colère des agriculteurs après les annonces du Premier Ministre est révélatrice que nos responsables politiques nationaux doivent encore acquérir les clés de la compréhension des systèmes agricoles pour pouvoir apporter des réponses. Nos agriculteurs attendent du concret. Et je compte sur la responsabilité des élus du gouvernement pour comprendre ce système agricole et ainsi faire en sorte que demain, nous ayons encore des agriculteurs qui nous permettent de manger. Car le défi sera bien là !
En Haute-Loire, l'agriculture c'est notre ADN. C'est un levier économique important car l'agriculture c'est de l'emploi, de l'aménagement du territoire, la préservation des paysages, du tourisme et du social. C'est donc un enjeu hyper important !
 

Quelle réponse le Département peut-il apporter à la détresse des agriculteurs ?


M.A Petit : Avant même que la colère agricole s'exprime, nous avons désigné un conseiller départemental délégué à l'agriculture (Mikael Vacher) puis mis en place un programme d'aide revu et chiffré pour la mandature à hauteur de 6 millions d'euros contre 3 millions précédemment. Ce programme permet de soutenir nos exploitations et de répondre aux enjeux qui attendent les agriculteurs dans les domaines de l'eau, de la transmission et de la souveraineté alimentaire. Le Département propose aussi un appui social pour les agriculteurs en difficulté. À ce sujet, j'ai demandé à ce que soit appliqué le plus rapidement possible (fin 2024) le projet de loi pour la justice sur l'élargissement des compétences des tribunaux de commerce à l'ensemble des procédures collectives, y compris agricoles. Le Département a aussi mis en place un PAEC (Plan Agri-environnemental et climatique) qui se décline en MAEC, au moment même où l'État se désengage financièrement de ces mesures ; ce plan est en cours de démarrage. Nous travaillons aussi sur une agence d'attractivité au sein de laquelle l'agriculture aura forcément un rôle majeur et nous sommes également engagés dans nos laboratoires d'analyses avec le GIP Terana.
Même si le nombre d'éleveurs diminue lentement et régulièrement depuis 1985, nous avons su garder un tissu d'industries agroalimentaires conséquent ainsi que nos 3 abattoirs, et je rappelle d'ailleurs que le Département est au rendez-vous de la rénovation de celui de Brioude.
 

Quels sont les dossiers qui mobilisent à l'heure actuelle les services du Département ?


M.A Petit : Nous allons démarrer de gros chantiers à Bas-en-Basset et Langeac où deux ponts montrent des signes de fragilité importants. Nous devons les reconstruire ; ces travaux qui devraient prendre plusieurs années (2 ans pour celui de Langeac et 5 ans pour celui de Bas) induisent un investissement de 40 millions d'euros sans aucune aide prévue à ce jour de la part de l'État ni de la Région.
Nous allons aussi reconstruire le village de vacances des Estables pour un investissement total de 17 millions d'euros cette fois-ci avec des aides État et Région. Nous conduisons des travaux dans les 22 collèges publics et 18 privés que compte le département et nous y consacrons 10 millions d'euros de plus que précédemment.
Nous travaillons aussi sur un schéma départemental des solidarités qui intervient dans les domaines suivants : la protection de l'enfance (avec un nombre d'enfants à accompagner chaque année en augmentation), les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les bénéficiaires du RSA. 4 postes qui représentent plus de 60 % de notre budget et pour lequel l'État compense si peu.
 

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