55 installations aidées en 2023 en Haute-Loire

Mardi 12 mars, acteurs et partenaires de l'installation en agriculture en compagnie de jeunes de l'ISVT étaient réunis sur le Gaec du Collet II dans le village de Charbonnier à Landos. Cette exploitation a récemment accueilli un nouvel associé hors cadre familial afin de remplacer un départ à la retraite au sein de la famille Monteil. « Un bel exemple de l'avenir de la transmission agricole » selon le nouveau président des JA de Haute-Loire, Julien Duplomb. De nombreux agriculteurs issus de la génération du baby boom s'apprêtent en effet à quitter leur exploitation, or, « un tiers d'entre eux n'ont pas de repreneurs » prévient Josiane Méjean, conseillère Installation-Transmission au PAI (Point Accueil Installation). Dans cette situation, le recours aux hors cadre est une nécessité ; des voisins, des connaissances ou de la famille proche pourraient être intéressés par une installation. C'est justement ce qu'il s'est passé à Charbonnier, où Aurélien Vidal, voisin et ami de longue date de florian Monteil et tout aussi passionné que lui par l'agriculture, a franchi le pas de l'installation (voir dans cette page).
 

45 136 € : montant moyen de la DJA en 2023

 
Ce temps d'échange visait à présenter les chiffres de l'installation aidée pour le département en 2023, une année transitoire en raison de la mise en place de la nouvelle programmation des aides à l'installation et d'un changement d'interlocuteur puisque c'est désormais la Région AuRa qui gère les demandes d'aides (DJA). « Le principe de cette nouvelle programmation reste le même avec des conditions pour accéder à la demande, une base pour tous (qui a été réévaluée) et des modulations sous conditions. Le dépôt se fait désormais en ligne sur le portail des aides régionales. L'instruction est réalisée par la Région, un comité d'étude des projets donne un avis de professionnel et la validation juridique ou l'ajournement est effectué par deux commissions régionales » explique Floralie Martin, coordinatrice installation-Transmission à la Chambre d'agriculture. En zone de montagne, le montant de base de la DJA s'élève à 32 000 € auquel peuvent s'ajouter d'autres montants dans certains cas (+6 000 € pour une démarche de progrès ; +6 000 € selon la formation et l'expérience  ; +6 000 € à 12 000 € suivant le coût de reprise ou de modernisation). En 2023, ce sont 55 dossiers DJA qui ont été déposés et validés avec un montant moyen de 45 136 €, soit un total de 2,4 millions d'euros pour les 55 DJA attribuées.
Les conseillères Chambre d'agriculture ont dévoilé le profil 2023 de ces installations : 36 % sont hors cadre familial, 16 % sont des femmes, l'âge moyen est de 27 ans, 60 % en Gaec et 38 % en individuel et 25 % en agriculture bio ou conversion. Côté production, les jeunes optent majoritairement pour les bovins lait (31 installations), bovins viande (14), légumineuses (11), autres céréales et oléoprotéagineux (11 %), ovins viande (9), volailles (7), autres fruits (2), porcs (2)...
 

Des outils au service de l'installation-transmission

Pour gérer au mieux l'installation en Haute-Loire, les conseillères du PAI font appel à différents outils : le PAI (Point Accueil Installation), le PPP (Plan de Professionnalisation Personnalisé), la formation 21 heures, le RDI (Répertoire Départ Installation), le stage Test (18 stages en 2023), le PAT (Point Accueil Transmission).
En 2023, le PAI a accueilli 185 porteurs de projets dont 53 % étaient prêts à s'engager dans un parcours d'installation avec DJA et ont été par la suite orientés vers le PPP (Plan de Professionnalisation personnalisé) et la formation 21 heures. Notons que 54 % des porteurs de projet sont d'origine agricole, 34 % sont des femmes et 25 % souhaitent s'installer en agriculture bio. 
 

RDI, PAT

En 2023, 45 porteurs de projets (et 143 prises de contacts) et 15 « nouveaux » cédants (dont 9 en reprise d'exploitations et 6 en recherche d'associés) étaient inscrits au RDI. Quant au Point Accueil Transmission, 3 journées collectives cédants ont été organisées ainsi que 62 entretiens individuels à l'occasion de permanences à Brioude, Saugues et Yssingeaux ainsi qu’une formation « transmettre mon exploitation agricole ».
Les acteurs de l'installation ont tracé les perspectives de l'installation pour 2024. Pour Anthony Fayolle, responsable installation à la Chambre d'agriculture, « l'enjeu de demain, c'est la transmission et l'accompagnement des exploitations qui vont se libérer. L'important c'est que l'on arrive à immerger le plus possible les jeunes sur les exploitations via des dispositifs comme le stage test... ». 
« On est toujours à mi-chemin entre la qualité du service apporté et la simplification du processus pour que le jeune qui s'installe puisse vivre de son métier. Malgré les retards de paiement, je pense que la DJA va dans ce sens-là. Il y a encore beaucoup de travail à faire sur la transmission. Certes les jeunes peuvent avoir des travers mais il faut aussi que les cédants acceptent de céder à une personne en dehors du cadre familial » a expliqué Julien Duplomb.