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Récolte française de blé tendre 2022 à 33,3 Mt, selon Agritel

L’Hexagone ne pourra exporter maximum "que" 10,5 Mt de blé tendre sur les pays-tiers lors de la campagne commerciale 2022/2023, explique Nathan Cordier, analyste d’Agritel, lors d’un webinaire organisé par le CIC (Conseil International des Céréales) le 8 juin.

© stanvpetersen-Pixabay

La récolte française de blé tendre pour la campagne commerciale 2022/2023 atteindrait 33,3 Mt, a indiqué l’analyste du cabinet de conseil et d’analyse Agritel Nathan Cordier, lors d’une conférence organisé par le CIC (Conseil International des Céréaes) à Londres le 8 juin. En 2021/2022, elle atteignait 35,5 Mt, selon les données des services statistiques du ministère de l’agriculture (Agreste).

 

Lire aussi : Le blocage des ports limite l’export de grains ukrainiens à 2 Mt par mois

 

Les rendements 2022 sont espérés à 6,8 t/ha par l’analyste. « Les cultures ont souffert du déficit hydrique ces dernières semaines. Et même s’il pleuvait en juin, cela s’avérerait trop tard pour certains secteurs, dont le potentiel est déjà affecté », justifie Nathan Cordier. Il ajoute que les assolements français 2021 pour la récolte 2022 (et commercialisation pour 2022/2023) sont estimés à un niveau proche de l’an dernier, soit 4,9 Mha, alors qu’Agreste les estime à 4,76 Mha dans son rapport du 8 juin.

Les expéditions hexagonales de blé tendre 2022/2023 ne pourront excéder 10,5 Mt, selon Nathan Cordier : « si nous parvenions à ce niveau, les stocks de fin de campagne 2022/2023 tomberaient à un niveau très bas, soit 2,2-2,3 Mt ».

Des coûts de production de blé tendre français à 230-250 €/t

Les coûts de production de blé tendre français sont évalués à 230-250 €/t par Agritel, à cause de la hausse des fertilisants notamment. Mais « les marges restent très élevées, à un plus haut depuis des années, puisque les producteurs perçoivent des prix de ventes de 320 €/t en moyenne sur la prochaine récolte », tempère Nathan Cordier. Ce constat s’applique également pour les producteurs européens, incitant l’analyste à tabler sur une hausse des assolements dans l'UE en 2022/2023.

Néanmoins, les intervenants du webinaire jugent le marché mondial du blé tendre tendu pour 2022/2023. Non pas parce que les récoltes sont attendues comme mauvaises, « mais parce qu’on ne sait pas quelle quantité sera disponible à l’export. La guerre en Ukraine bloque des volumes, des pays décident de restreindre leurs exportations… », relève Alexander Karavaytsev, économiste du CIC.

Nathan Cordier évoque une certaine destruction de la demande de la nutrition animale en Europe en blé tendre, notamment en raison de la grippe aviaire qui a spécialement frappé les élevages de volailles dans l'Hexagone, et les marges des producteurs de porcs sont mauvaises. « Mais cela ne libérera pas beaucoup de volumes pour l'exportation », tempère-t-il.

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