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Moissonneuses-batteuses - Les 10 points à contrôler avant la saison

Une moissonneuse-batteuse est une véritable usine sur roues. Son entretien d’avant saison est primordial pour limiter les temps d’immobilisation liés à des défauts de maintenance.

La récolte approche et il est temps de préparer la moissonneuse-batteuse. Cette machine demande une attention particulière avant la saison, surtout si vous n’avez pas eu la possibilité de la nettoyer correctement avant le remisage. À la sortie de l’hivernage, il est important de vérifier que les rongeurs n’aient pas élu domicile à l’intérieur et qu’ils n’aient pas fait un festin avec les différents câbles électriques. Pour la partie électronique, un contrôle visuel est à réaliser dans les moindres recoins, assorti d’une vérification des codes de diagnostic. Bien sûr, le moteur thermique, le circuit hydraulique et les différents boîtiers d’entraînement sont à vidanger et les filtres à remplacer selon les préconisations du constructeur. À défaut du renouvellement de l’huile, un contrôle du niveau s’avère nécessaire régulièrement. Si les vidanges ont été réalisées avant le remisage, il reste incontournable de refaire le tour des différents boîtiers lors de la reprise, car un joint spi peut, par exemple, rendre l’âme durant la période de non-utilisation. Pour éviter les mauvaises surprises durant la saison, certains constructeurs recommandent d’ailleurs de vérifier chaque jour le niveau d’huile du gros boîtier flasqué en bout de moteur thermique, qui transmet la puissance aux pompes hydrauliques et aux organes mécaniques.

Une caméra thermique pour détecter les roulements fatigués

Il faut aussi penser à tous les graisseurs, sans apporter de graisse en excès. En effet, la poussière mélangée à la graisse se transforme en pâte à roder qui peut conduire à l’usure prématurée des roulements et pièces en mouvement. Les courroies demandent également une attention particulière. Il est important de s’assurer de leur bon état et de leur tension, souvent définie par des piges repères sur les ressorts tendeurs. Celles craquelées ou trop lâches sont obligatoirement à remplacer. Après avoir fait le tour de l’ensemble des points listés ci-après, la mise en route de la moissonneuse-batteuse est l’ultime contrôle. L’engagement des différents organes permet d’identifier des vibrations anormales et l’usure de roulements. L’investissement d’environ 200 euros dans une caméra thermique peut se révéler très judicieux pour détecter tout roulement dégradé qui a tendance à surchauffer. C’est un outil idéal pour prévenir les risques d’incendie. Par ailleurs, si la moissonneuse-batteuse est appelée à récolter différentes cultures, il faut s’assurer d’avoir toutes les pièces nécessaires à la conversion avant d’attaquer la saison. Et avant de prendre la route, il convient de vérifier que tout l’éclairage est bien fonctionnel.

Le graissage s’opère en respectant les intervalles prescrits et sans excès, afin d’éviter que la graisse en trop se charge de poussière et se transforme en pâte à ...

 

1 - Transmission et trains roulants

Le serrage des roues et la pression des pneumatiques sont les premières opérations à réaliser. Sur les machines équipées de chenilles, la bande de roulement en caoutchouc doit être correctement alignée et tendue. Il faut s’assurer de l’absence de fuite sur l’ensemble du circuit de la transmission hydrostatique. Tout flexible à la protection extérieure détériorée est à remplacer, car la tresse métallique rouille au contact de l’air et expose à des risques d’éclatement du tuyau. Cette remarque est aussi valable pour l’ensemble des flexibles présents sur la moissonneuse-batteuse.

Le serrage des roues, le contrôle de la pression des pneumatiques et la vérification d’absence de fuite hydraulique sont des points incontournables à réaliser avant ...

2 - Plateforme de coupe

Le contrôle de l’état général de la plateforme de coupe permet de vérifier le niveau d’usure des patins inférieurs, des diviseurs et éventuellement des releveurs. Le boîtier entraînant le lamier se vidange ou non selon les marques. Il faut s’assurer de l’absence de jeu au niveau de la bielle assurant le mouvement alternatif des sections et de l’état de la courroie transmettant la puissance. Les sections et les doigts abîmés ou manquants sont à remplacer, comme les peignes des rabatteurs. Au niveau de la vis d’alimentation, les doigts escamotables sont à changer s’ils sont tordus ou cassés. Il peut parfois être nécessaire de rajuster le racleur situé derrière la vis, qui vient affleurer les spires pour éviter l’enroulement de la récolte autour du tube. Les coupes à tapis demandent d’en ajuster la tension et de régler leurs racleurs. Enfin, le graissage du ou des cardans entraînant la coupe est important. Il sert aussi à détecter une éventuelle dégradation des croisillons, qui peut être source d’immobilisation en pleine récolte. Souvent oublié, le chariot de transport mérite un minimum d’attention, afin de s’assurer que ses feux fonctionnent et que ses pneus sont en bon état et bien gonflés, surtout qu’ils supportent des coupes de plus en plus lourdes. Il doit aussi être équipé d’un panneau « convoi agricole » bien visible et lisible.

La coupe mérite une vérification complète passant par le lamier à sections, les rabatteurs et les doigts escamotables de la vis d’alimentation.

3 - Convoyeur

L’une des premières actions au niveau du convoyeur est de vider le bac à pierres, une opération à renouveler tous les jours en saison, ou plus selon les terres. Les chaînes sont à tendre en respectant les préconisations. Lors de ce réglage, il faut au préalable remplacer les barrettes tordues ou abîmées. S’assurer également que toutes les barrettes sont bien boulonnées, car si l’une d’elles se détache, elle peut entraîner une casse conséquente en passant dans toute la moissonneuse-batteuse, du système de battage au broyeur, avant que le chauffeur ait le temps de stopper le fonctionnement. Si cet incident survient, il est important de bien vérifier qu’aucun organe n’a été dégradé sur tout le parcours de la récolte. En plus d’abîmer les battes et le contre-batteur, par exemple, il arrive que la barrette crée un impact sous la trémie et mette la tôle en contact avec la vis de fond. Cet incident peut entraîner une conséquence assez grave, telle que perçage ultérieur de la trémie par le frottement de la vis en rotation.

Sur le convoyeur, il est important de contrôler la tension des chaînes et le bon serrage des boulons maintenant les barrettes.

4 - Système de battage

- > Machines conventionnelles

Le batteur, le tire-paille, le ou les séparateurs rotatifs, ainsi que le tambour réceptionnant la récolte en bout de convoyeur (accélérateur de préséparation APS chez Claas par exemple) sont à vérifier. Leurs battes, plots ou tôles doivent être en bon état et bien fixés, pour éviter toute perte, inexorablement synonyme de casse. Sur le batteur, en cas de remplacement d’une batte, il est important de changer simultanément celle opposée, afin de préserver l’équilibre dynamique. C’est la raison pour laquelle les constructeurs et équipementiers vendent généralement les battes par paire. Attention à bien remplacer les battes par des modèles identiques. En cas d’erreur, la succession de trois battes gauches, par exemple, conduit à une déviation du flux de récolte vers un côté, qui se traduit par un chargement inégal des grilles, entraînant la perte de grains. Le contre-batteur et les contre-séparateurs sont à contrôler et à nettoyer. Dans certains cas, il arrive que la partie avant du contre-batteur soit obstruée par de la terre et, dans ce cas, la moissonneuse-batteuse perd en performance, puisque sa surface de battage est réduite.

Les battes se remplacent par paire, en changeant simultanément celle opposée, afin de garantir l’’équilibre dynamique du batteur.

- > Machines à rotor axial

Sur les moissonneuses-batteuses dites axiales, il est nécessaire de vidanger les boîtiers d’entraînement du ou des rotors longitudinaux. Certaines comme les CR de New Holland disposent d’un silentbloc entre chaque boîtier et le rotor, dont le bon état est à vérifier. Les battes et/ou plots sont à contrôler, comme la propreté et l’intégrité des corbeilles.

Comme le contre-batteur et les contre-séparateurs des moissonneuses-batteuses conventionnelles, les corbeilles des machines à rotor doivent être maintenues propres et en ...

5 - Secoueurs ou rotors

Les roulements et paliers des secoueurs, ainsi que leurs mécanismes d’entraînement sont à vérifier.

Les secoueurs, qui réceptionnent la récolte sortant du système de battage, sont animés par des vilebrequins. Ils sont équipés de paliers en bois ou de roulements, dont l’état est à contrôler. Il peut être utile de s’assurer, sur les machines battant du maïs, que les secoueurs à fond fermé ne sont pas obstrués par les résidus de récolte.

Sur les moissonneuses-batteuses hybrides équipées d’un ou deux rotors de séparation à la place des secoueurs, la vidange et le niveau d’huile des boîtiers sont à réaliser régulièrement, selon les préconisations du constructeur.

6 - La table de préparation

Le système de nettoyage démarre à la table de préparation (ou de réception) qui collecte le grain et les menues pailles traversant le contre-batteur et les contre-séparateurs, ainsi que la matière provenant des secoueurs. Cet organe assure un premier tri par densité et doit être maintenu propre. Il se compose de vis sans fin sur certaines machines, mais il est majoritairement constitué d’une partie mobile aux mouvements de va-et-vient. De nombreux constructeurs ont équipé les tables de préparation classiques d’inserts amovibles en matériau composite, qui se retirent facilement par l’avant de la machine, afin d’en faciliter le nettoyage. Il est important de les enlever régulièrement durant la campagne, et avant l’hivernage, pour les maintenir propres et éviter qu’ils se trouvent bloqués par les dépôts de matière.

Les éléments de la table de préparation sont à retirer régulièrement, afin de les nettoyer et d’éviter qu’ils grippent dans leur logement.

7 - Le caisson de nettoyage

Il est déjà arrivé qu’un agriculteur moissonne plusieurs hectares avec les grilles fermées, alors qu’elles apparaissaient ouvertes sur l’ordinateur de bord. Par conséquent, le mécanisme de réglage électrique des grilles demande un étalonnage, afin de garantir que l’information affichée en cabine corresponde bien à la réalité. Cette opération est l’occasion de vérifier que les moteurs électriques fonctionnent bien et que les bielles de réglages ne sont pas grippées. Il faut aussi, dans le cas de grilles en deux parties, que les niveaux d’ouverture soient bien les mêmes à gauche comme à droite. Également, les cribles utilisés doivent être adaptés à la culture récoltée. Ceci peut paraître anecdotique, mais des utilisateurs ne se rendent compte qu’en fin de saison qu’ils ont battu les céréales avec les grilles à maïs. Sur les machines à caisson autonivelant, il peut être judicieux de s’assurer que le système fonctionne bien. Sur certaines moissonneuses, ce dispositif peut rester bloqué en position inclinée lors du demi-tour dans les parcelles en dévers, causant d’inévitables pertes dues à la mauvaise répartition transversale de la récolte sur les grilles.

Avec le système de réglage électrique des grilles, il faut s’assurer que la valeur d’ouverture indiquée en cabine est identique à celle mesurée à l’arrière.

8 - Élévateurs à grain et à ôtons

Les chaînes des élévateurs s’usent et sont donc à vérifier. Si elles sont mal tendues, les palettes des élévateurs frottent sur les parois et causent la casse de grains. Il ne faut bien sûr pas oublier de refermer les trappes situées à l’embase des élévateurs. Le circuit de grain propre se termine à la trémie, dans laquelle il convient d’effectuer un contrôle visuel pour détecter toute anomalie.

Un contrôle de l’intérieur de la trémie est indispensable pour vérifier que tous les éléments sont bien en place.

9 - Broyeur et éparpilleurs de menues pailles

Travailler avec des couteaux de broyeur bien tranchants est important. D’une part, cela garantit un travail de qualité. D’autre part, cela agit sur la consommation de carburant, car des couteaux émoussés absorbent davantage de puissance. Pour éviter que les contre-couteaux se trouvent bloqués par les dépôts de matières, certains constructeurs recommandent d’actionner leur support tous les jours.

Intervenant à l’arrière, il faut en profiter pour vérifier l’état des éparpilleurs de menues pailles et s’assurer que leurs déflecteurs demeurent en bon état et que ceux ajustables par des moteurs électriques sont bien mobiles.

Les couteaux du broyeur doivent être bien tranchants, afin d’éviter la surconsommation de puissance et de carburant.

10 - Cabine

Le confort de conduite est essentiel. Il passe par un entretien de la filtration de la cabine. Des filtres encrassés ralentissent la circulation de l’air et abaissent les performances de la climatisation. Lors de cette intervention, il ne faudra pas oublier de nettoyer le hublot qui permet de visualiser la récolte dans la trémie. Pour cette opération, certains d’entre vous pesteront de devoir entrer dans la trémie pour accéder à cette fameuse vitre. La présence dans la cabine est l’occasion de préparer les systèmes de cartographie et d’autoguidage. Enfin, pour passer une bonne et longue journée, comme le rappelle un constructeur, il ne faut pas oublier de remplir la glacière !

Le nettoyage régulier des filtres de cabine garantit un fonctionnement optimal de la ventilation et de la climatisation.

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