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Plan de relance national
Négoce agricole : des aides gouvernementales oui, mais défiscalisées pour les entreprises

La Fédération du négoce agricole (FNA) demande que les aides de l’Etat concernant le plan de relance national soient défiscalisées pour les entreprises de négoce pour que 100 € versés se traduisent bien par une réalité de soutien de 100 €.

Antoine Pissier, président de la Fédération du négoce agricole (FNA).
© FNA

Dans le cadre du plan de relance national et de son volet agricole porté par le ministère de l’Agriculture et les interprofessions agricoles (notamment Intercéréales), la Fédération du négoce agricole (FNA) a remis, le 6 octobre, à la conseillère du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, qui l’a transmise au cabinet de Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, « une première liste de 110 projets représentant 126 M€ d’investissements, envisagés par les entreprises du négoce agricole », selon un communiqué du syndicat professionnel, en date 13 octobre. « C’est un premier jet mais il y en aura d’autres car beaucoup d’entreprises n’ont pas encore répondu », précise Antoine Pissier, président de la FNA.

Compétitivité économique et transition écologique au programme

Ces projets d’investissements répondent aux problématiques de la « compétitivité économique en zone rurale » et de la « transition écologique », voire de la « cohésion nationale », détaille Antoine Pissier. Ils sont divers et variés.

Ainsi, pour accompagner les agriculteurs à produire autrement, une des solutions alternatives concerne le stockage de grains sans insecticide, avec une réflexion sur les groupes froids afin d’assurer une ventilation réfrigérée de la marchandise. « Si ce process évite l’utilisation d’insecticides de stockage, l’envers de la médaille est qu’il est plus énergivore et de fait plus onéreux : il consomme deux fois plus d’énergie qu’une ventilation classique, basée sur la température ambiante », reconnaît le président de la FNA. Mais avec le réchauffement climatique, cette solution présente des atouts indéniables pour la bonne conservation des grains sans insecticide. « Et si nous pouvons être aidés pour développer à grande échelle cette innovation, c’est une bonne chose », souligne Antoine Pissier.

L’investissement dans la modernisation des silos existants et la construction de nouvelles capacités de stockage doit, par ailleurs, permettre d’abriter davantage de marchandises, de les mettre en vente tout au long de la campagne et ainsi « devenir maître de leur commercialisation ».

Un autre sujet d’investissement concerne, en lien avec les interprofessions, la création de partenariat avec des industriels, afin de répondre aux multiples attentes des consommateurs. « Il s’agit de développer des filières de proximité de type bio, HVE (Haute valeur environnementale), CRC (Cultures raisonnées contrôlées), etc. », explique le président de la FNA.

Une autre thématique, « qui ressort moins mais qui est très importante », est le recrutement et la formation, dans un secteur agri agro où il est « difficile de trouver du monde à embaucher dans nos métiers ».

Enfin, la digitalisation est un sujet de réflexion répandu dans les entreprises du négoce. « Le Covid-19 aidant, nous nous sommes rendus compte que nous pouvions dématérialiser beaucoup de choses, tout en conservant les relations humaines. De fait, les échanges entre les personnes, les notions de proximité, de partenariat et de convivialité sont une richesse du monde agricole. Nous aurons toujours besoin de nous rencontrer », insiste Antoine Pissier. Cependant, « la dématérialisation des factures et de l’information va permettre de gagner du temps et de l’argent, et les utiliser autrement ».

Un différentiel de traitement au sein du secteur agricole

« Ce n’est pas parce qu’il y a un plan de relance que les entreprises du négoce agricole investissent. Sans investissement, elles ne pourraient rester compétitives. Cependant, pour investir, il faut avoir confiance en l’avenir, suffisamment de visibilité et un environnement économique et politique stable. Dans le contexte actuel, l’accompagnement de l’Etat peut être l’élément déclencheur pour investir davantage », affirme le président de la FNA.

Cependant, le syndicat souhaiterait que les aides versées par le gouvernement ne conduisent pas à un différentiel de concurrence entre la coopération et le négoce agricole, comme dans le cas de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S). « La C3S qui devait s’arrêter en 2017 continue d’être payée par les négociants mais non par les coopératives », déplore Antoine Pissier. C’est pourquoi le président de la FNA a demandé, dans un communiqué en date du 13 octobre, que « les aides versées aux entreprises soient exonérées d’impôt sur les sociétés ». Rappelons que, « compte tenu des règles auxquelles les entreprises sont soumises, une aide de 100 € se traduit par un soutien réel de 72 à 85 €, déduction faite de la part d’impôt sur les sociétés (15 ou 28 %) payées sur cette même aide publique... », détaille la FNA. Et ce, contrairement aux coopératives, pour lesquelles 100 € versées se traduisent par une réalité de soutien de 100 €.

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