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Marché à terme : A3 Marchés a ouvert son premier segment de marché

La nouvelle place financière, issue de la fusion des deux marchés à terme agricoles de l’Argentine, a créé son premier segment de marché. Si les cotations agricoles ne sont pas directement concernées par cette initiative, leur évolution est attendue au tournant.

L’équipe commerciale de l’Association argentines de coopératives agricoles (ACA), interrogée lors du congrès AAPRESID de Buenos Aires en août dernier : de gauche à droite, Facundo Betti, responsable commercial de la Zone Noyau ; Lorenzo Gallego, du pôle contrats à terme ; et Marilina Zanguitu, responsable des grands comptes.
L’équipe commerciale de l’Association argentines de coopératives agricoles (ACA), interrogée lors du congrès AAPRESID de Buenos Aires en août dernier : de gauche à droite, Facundo Betti, responsable commercial de la Zone Noyau ; Lorenzo Gallego, du pôle contrats à terme ; et Marilina Zanguitu, responsable des grands comptes.
© Marc-Henry André

Le 7 juillet 2025, la nouvelle entité A3 Mercados (A3 Marchés), qui intègre les marchés à terme agricoles centenaires du Matba et du Rofex, a fait sa première action concrète. Son troisième membre fondateur, le Marché électronique ouvert (MAE), a migré de plateforme opérationnelle et changé le nom de son principal segment. Son marché de négociation garantie de titres – bons et actions – s’appelle dorénavant Tiva, acronyme de Titres Valeurs. « Une autre nouveauté est la participation d’algorythmes-traders », ajoute Gonzalo Gallego, le chef produits d’A3 Marchés.

Une information obtenue en exclusivité pour La Dépêche Le petit meunier après trois mois d’insistance auprès de l’attachée de presse d’A3 Marchés, qui redouble de prudence en ces jours décisifs pour son avenir.

Pour rappel, A3 Marchés est née le 5 mars dernier de la fusion du Matbab et du Rofex, unis depuis 2019, avec le MAE. Les marchés agricoles de l’Argentine s’intégrent ainsi à un marché des capitaux national qui vit une ouverture internationale sans précédent sous l’ère du président de la République ultra-libéral, Javier Milei.

Lire aussi : Marchés à terme : vers un contrat soja sud-américain unique

Des mini-contrats à terme de soja

Le vieux rêve argentin de voir participer des investisseurs de tous horizons sur les marchés agricoles, comme c’est le cas sur le CBOT (Chicago Board of Trade), prend corps.

A3 Marchés émet d’ailleurs des « mini-contrats » à terme de 10 tonnes de fèves de soja, pour séduire les fermiers de petite envergure… et ratisser plus large encore, ces contrats étant dépourvus de clause de livraison en physique.

De fortes attentes de la part des potentiels usagers

De grands usagers de ces marchés à terme nous ont fait part de leurs attentes, suite à leur fusion et intégration à un acteur comme le MAE.

Le premier stockeur du pays avec 27 millions de tonnes (Mt) de grains par an dont entre 9 et 10 Mt exportées, l'Association des coopératives argentines (ACA) a indiqué à La Dépêche Le petit meunier : « Nous utilisons les marchés à terme pour couvrir nos prix de vente en l’absence d’offre sur le marché physique. On vend environ 10 % des récoltes de nos adhérents sur la place d’A3 Marchés ». Soit près de 2,7 Mt de grains par an, tout de même !

« C’est essentiellement du soja et du blé, car ce contrat reconnu par tous offre l’avantage qu’on peut le livrer à notre guise soit à Rosario, soit à 500 km plus au sud, vers Quequén, en fonction du meilleur coût logistique », précise Facuno Betti, agent commercial d’ACA.

Pour lui, il y a d’autres opportunités à saisir sur les marchés à terme. « Le 7 août, le prix forward du blé décembre 2025 était à 195-197 dollars la tonne sur le marché spot, tandis que la même position était à 200-203 dollars la tonne sur A3 Marchés », dit-il.

Une coopérative française peut sécuriser ses prix d’achat de soja en souscrivant un contrat à terme sur la place argentine.

« De meilleures conditions sont désormais réunies pour qu’une coopérative française, par exemple, puisse blinder ses prix d’achat de grains de soja en souscrivant un contrat à terme sur la place argentine », juge Diego de la Puente, analyste marché chez Novitas.

« La situation finira de se débloquer en fin d’année, lorsque le président Javier Milei garantira par décret, comme il l’a annoncé, la libre circulation des devises effectuée par les sociétés vers et hors de l’Argentine », prédit un autre analyste argentin, Jorge Domínguez.

« Aux États-Unis, rappelle Diego de la Puente, c’est le Chicago Mercantil Exchange (CME) qui avait jadis absorbé le Chicago Board of Trade (CBOT), pas l’inverse. En Argentine, c’est le MAE qui a intégré le Matba-Rofex, et c’est le MAE qui a ouvert le bal sous l’ère d’A3 Marchés, il y a seulement cinquante jours.

Rédaction Réussir

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