COTidienne

Marché des céréales du 27 novembre 2025 - Peu d’évolution sur les prix européens des céréales en l’absence des marchés à terme états-uniens

Les prix du blé et du maïs cotés sur Euronext n’ont quasiment pas évolué entre le 26 et le 27 novembre, faute de direction insufflée par le CBOT, fermé jeudi pour Thanksgiving. L’activité a été de toute façon limitée sur le marché à terme européen. La pression baissière en blé reste d’actualité, avec les révisions en hausse successives des récoltes chez les exportateurs. Tout d’abord, le Comité de gestion des cultures arables de la Commission européenne a enrichi de 800 000 t son estimation de la production européenne de blé tendre, et de 800 000 t également celle de maïs. Sur le marché mondial, l’activité à l’export reste dynamique, avec un récent achat du TMO turc de 300 000 t de blé meunier russe, dans des tractations privées hors appel d’offres. La Tunisie a pour sa part procédé à un achat de 75 000 t hier.

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En Argentine, la Bourse de Buenos Aires a augmenté de 1,5 Mt sa prévision pour la moisson de blé, la portant à un niveau record. Les moissons de blé avancent et les semis de maïs sont en progression dans le pays.

En Russie, une enquête d’Interfax a mis en lumière la probable baisse de la récolte de blé en 2026. La synthèse des prévisions de différents analystes la place entre 85,5 et 88 Mt, contre 88,4 à 88,5 Mt cette année. Les experts d’Ikar, ProZerno et l’analyste indépendant Alexander Korbat s’attendent à une baisse des surfaces emblavées en céréales à paille, les prix bas en 2025-2026 dissuadant les agriculteurs de semer du blé au profit des oléagineux, pour lesquels la marge est meilleure. Selon Alexander Korbat, le recul devrait être particulièrement prononcé en blé de printemps, dont les rendements sont moins élevés que ceux du blé d’hiver.

En Ukraine, les exportations de céréales sont toujours à la peine. La compagnie ferroviaire nationale a annoncé la hausse de ses tarifs d’affrètement des wagons céréaliers. Selon Graintrade, ceci devrait augmenter les prix et limiter les livraisons vers les ports et l’exportation. Du côté du maïs, la récolte tardive a causé une forte humidité des grains, freinant encore les livraisons.

Au Canada, l’expert Jerry Klassen de Resilient Capital a rapporté à Glacier Farm Media la hausse des prix de blé et d’orge, grâce à un programme d’exportations soutenu. Selon lui, la récolte d’orge devrait se situer aux alentours de 9,2 Mt contre 8,23 Mt pour l’estimation de StatCan datant de septembre. Les agriculteurs sont tentés de vendre leur orge brassicole aux fabricants d’aliment pour animaux, faute d'un marché de la bière porteur.

En Chine, le marché à terme du Dalian reflète à la hausse les inquiétudes sur la qualité de la récolte dans les régions du nord du pays. 

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Sur les marchés physiques français, les prix du blé tendre, du blé dur et de l’orge fourragère n’ont pas évolué. Ceux du maïs ont cédé 0,50 €/t, dans le sillage du marché à terme. En orge, les prix restent élevés en France, grâce à la bonne demande à l’exportation, l'origine mer Noire étant en retrait cette année. En ce qui concerne la récolte 2026, Céré’Obs a publié ce matin les derniers chiffres de conditions de culture et avancée des stades de développement en céréales à paille. Les conditions de culture sont très bon pour l’instant. Les stades de semis en céréales à paille et de récolte de maïs quant à eux sont légèrement en avance sur l’an passé.

Sur le plan politique, les différentes associations professionnelles des grandes cultures (AGPM, AGPB, CGB, FOP, UNPT, la Coopération agricole et NégoA) ont communiqué sur leur déception face aux mesures prévues par le ministère pour endiguer les effets du MACF (Mesure d’ajustement carbone aux frontières) sur les prix des engrais. Le rendez-vous qui a eu lieu hier au ministère ne les a pas convaincus.

Fondamentaux :

• Union européenne, blé tendre, production : 134,2 Mt en 2025-2026 contre 133,4 Mt pour la précédente estimation (source : Commission européenne)
• Union européenne, orge, production : 55,6 Mt en 2025-2026 contre 55,9 Mt pour la précédente estimation (source : Commission européenne)
• Union européenne, maïs, production : 57,6 Mt en 2025-2026 contre 56,8 Mt pour la précédente estimation (source : Commission européenne)
• Argentine, blé, production : 25,5 Mt en 2025-2026 contre 24 Mt pour la précédente estimation (source : Bourse de Buenos Aires)
• Argentine, blé, récolte : avancée à 33,9 % (source : Bourse de Buenos Aires)
• Argentine, maïs, semis : avancés à 39,3 % (source : Bourse de Buenos Aires)
• Russie, blé, production : entre 85,5 et 88 Mt en 2026-2027 contre 88,4 à 88,5 Mt en 2025-2026 (source : enquête Interfax)
• Russie, blé, production : 86 à 91 Mt en 2026-2027, autour de 88,5 Mt (source : IKAR)
• Russie, orge, production : 19,2 Mt en 2026-2027 (source : IKAR)
• Russie, maïs, production : 15,8 Mt en 2026-2027 (source : IKAR)

Commerce international :

• Tunisie, orge, achat : 75 000 t sur un appel d’offres initial de 125 000 t, prix compris entre 268,4 et 269,6 $/t C&F (source : Argus Media)
• Turquie, blé meunier, achat : 300 000 t pour livraison fin 2025 (source : privée)