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Une récolte plus sereine avec le trieur optique de pommes de terre

Faute de main-d’œuvre, la SCEA du Château est passée au trieur optique de pommes de terre. Un investissement vecteur de sérénité, de débit de chantier élevé et de qualité de travail constante.

« Le trieur optique m’apporte du confort et de la souplesse à la récolte. » Agriculteur en SCEA à Auzebosc, en Seine-Maritime, Arnaud Lecouteux a entamé sa récolte 2022 de façon plus sereine. Ce producteur de pommes de terre, qui stocke l’intégralité de sa production sur l’exploitation, est en effet équipé d’un trieur optique Downs CropVision depuis cette année. « Le débit que me propose cette machine peut faire penser que je suis peut-être suréquipé, mais je n’avais plus le choix », précise l’agriculteur. Depuis plusieurs années, Arnaud Lecouteux fait en effet face à une pénurie chronique de main-d’œuvre saisonnière pour l’opération de tri des pommes de terre, ceci malgré une organisation de travail par demi-journée de 6 heures (pour ne pas avoir de trop longues journées de travail) et une exigence très modérée sur la productivité. « L’année dernière, lors des deux mois de récolte, nous avons enregistré de multiples démissions sur les quatre postes (deux le matin, deux l’après-midi) de tri, déplore Arnaud Lecouteux. Et souvent sans préavis. On commençait une journée de récolte et on se retrouvait avec aucune personne pour trier les pommes de terre. » La SCEA a dû faire appel à de la main-d’œuvre polonaise, qu’il a fallu loger, pour terminer la campagne.

Investir dans l’équipement pour compenser le manque de main-d’œuvre

Cette situation critique a fait remettre en question la stratégie d’équipement. « À défaut de main-d’œuvre, j’ai fait le choix d’acheter gros et large », résume Arnaud Lecouteux. Les deux arracheuses traînées ont laissé place à une automotrice Dewulf Kwatro trois rangs d’occasion, ce qui se prête bien à la planteuse de six rangs. La SCEA a intégré le trieur optique Downs CropVision dans un déterreur avec une capacité de trémie 20 tonnes. « Lorsque le chauffeur commence à vidanger la benne de 24 tonnes, il n’attend que 5 minutes, le temps que les trois premiers palox soient remplis avant de repartir, apprécie Arnaud. Dans la précédente organisation, le conducteur devait rester une demi-heure. La trémie de 12 tonnes sur l’automotrice, comparativement aux trémies cumulant 7 à 8 tonnes d’autonomie sur les deux précédentes machines, donne de la souplesse au champ. Au final, les capacités des trémies à la réception et sur l’automotrice me permettent de faire l’économie d’un ensemble tracteur-benne avec son chauffeur. Et j’économise un deuxième conducteur à la récolte (une machine au lieu de deux). »

Quatorze mois de salaire économisés avec le trieur optique

Mais la principale économie de main-d’œuvre réside dans le trieur optique CropVision. L’appareil propose une qualité de tri sans comparaison avec les opérateurs manuels, qui de plus est constante tout au long de la journée. « Avant, à quatre, on passait 35 tonnes par heure en flux tendu. Aujourd’hui, on passe 50 tonnes à deux sans se stresser, apprécie Arnaud Lecouteux. Pour obtenir la même qualité de tri à ce rythme, il faudrait être huit, me faisait remarquer récemment l’un de mes salariés. » C’est désormais le cariste en charge des palox qui est le facteur limitant de la chaîne. Un deuxième opérateur devient nécessaire pour dépasser les 40 tonnes par heure.

La SCEA a fait le choix d’amortir l’ensemble déterreur-trieur sur huit ans. « En économisant quatorze mois de salaire sur le tri, mon retour sur investissement sur le trieur (Ndlr 130 000 à 170 000 euros selon les équipements) s’opérera dès la cinquième année », estime Arnaud Lecouteux.

Un outil qui transforme la filière

Pour le producteur de pommes de terre, le trieur lui offre une garantie quant à la qualité de la production qu’il expédie. « Avant, quand un camion était refusé parce que l’échantillonnage avait été marqué par un taux de pourries trop important, je ne pouvais rien dire et je devais payer un transport pour rien. Aujourd’hui, je peux qualifier l’intégralité de l’expédition et contester plus facilement un éventuel refus. »

Le tri optique change en effet les habitudes dans la filière pommes de terre. « Dans certaines régions, des industriels rentrent directement les pommes de terre passées par le trieur CropVision sur la chaîne de transformation, poursuit Guillaume Planchon, directeur commercial de Downs. De même, certains acheteurs spécialisés ajoutent 20 euros la tonne au prix d’achat pour les pommes de terre triées par le trieur optique. »

Les pommes de terre sont bennées dans la trémie du déterreur, qui les monte progressivement vers un convoyeur de présentation, deux modules de déterrage et un double séparateur de mottes. Le séparateur de mottes permet d’éliminer 90 % des mottes et cailloux contenus dans le sous-calibre. Les pommes de terre de petits calibres sont récupérées et remises dans le circuit en amont du trieur optique, via un convoyeur de type Ring. Dans le trieur optique, les tubercules arrivent sur des spires en rotation, dans une chambre éclairée et close, qui font tourner les pommes de terre sur elles-mêmes : chacune est photographiée entre 40 et 50 fois. Le système d’intelligence artificielle analyse l’ensemble de ces informations et classe chaque pomme de terre. Pendant la phase d’analyse, les pommes de terre sont conduites sur le système de tri à proprement parler. Celui-ci se compose de doigts mobiles, pilotés par l’intelligence artificielle du robot. En bout de convoyeur, les doigts laissent passer les pommes de terre de première classe ou dévient la trajectoire des pommes de terre de deuxième classe et les pierres et mottes restantes, vers deux circuits distincts. Le CropVision est capable de distinguer les pommes de terre intactes et de bonnes qualités, des difformes, coupées, gâtées, crevassées, pourries ou vertes. Un terminal tactile couleur affiche les curseurs pour les différentes qualités de pommes de terre, que l’opérateur ajuste à sa guise : il peut ainsi être plus ou moins sévère sur chaque catégorie de pommes de terre. Sur l’exploitation d’Arnaud Lecouteux, les pommes de terre de première classe sont conduites vers un remplisseur de palox, les secondes classes (coupées, difformes et vertes) vers un palox sur le côté de la machine : elles serviront d’alimentation pour le bétail.

 

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