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Presse à balles rondes – Réduire les temps morts

Les phases de liage et d’éjection constituent des temps morts lors de la confection des balles rondes. Les constructeurs se sont évertués, ces dernières années, à rendre leurs presses plus rapides

Les arrêts toutes les minutes pour le liage et l’éjection des balles constituent le principal frein au débit de chantier. L’une des solutions serait d’investir dans des presses à balles rondes en continu comme la Fastbale de Vicon ou l’Ultima de Krone. Mais du fait de leurs coûts d’achat et d’utilisation élevés, elles s‘adressent aux entreprises réalisant de grandes quantités de balles par an.

Sur les machines plus classiques, les constructeurs ont rivalisé de solutions pour réduire les temps morts au liage et à l’éjection. Lors de l’amorçage du liage, le filet est aujourd’hui découpé sur toute la largeur et maintenu tendu en position. Fini le filet qui débute en cordon et qui met un demi-tour à se plaquer sur toute la largeur de balle. Outre le gain de filet, il s’agit d’un gain de temps en économisant un demi-tour.

Le temps du liage est aussi dépendant de la vitesse de rotation de la chambre. Plus la chambre tourne vite, moins il faudra de temps pour apposer les 2,5 à 3 tours de filet. Pour David Leroyer de Kubota-Vicon, le nombre de tours de filet, et donc le temps de liage, est aussi à considérer en fonction de la qualité du filet. « Deux tours peuvent suffire avec un filet haut de gamme, quand il en faudra trois avec un filet plus économique pour s’assurer que la balle ne risque pas d’exploser. » Pour François-Régis Matthieu, coordinateur marketing chez Claas, « bien étirer latéralement le filet pour qu’il recouvre les bords constitue également un moyen d’économiser du filet et donc de gagner du temps au liage ».

Une ouverture/fermeture plus rapide de la porte

L’autre phase critique consiste à l’évacuation de la balle. Plusieurs constructeurs ont fait évoluer le mécanisme d’ouverture et de fermeture des portes. « L’utilisation de vérins double effet permet d’avoir une vitesse de descente de la porte plus importante », affirme Jean-Eudes Simon de la société Sterenn, qui importe McHale en France. Augmenter le débit hydraulique de ces vérins réduit les temps de cycle, mais peut rendre plus brutal les fins de course, tant en ouverture qu’en fermeture. Pour amortir ces fins de course, McHale dispose de tampons en caoutchouc. John Deere, Kuhn, Krone ou encore Claas proposent des systèmes qui, à débit d’huile constant, réduisent la vitesse d’allongement ou de rentrée du vérin en fin de course.

Avec le lancement en 2011 de la série 900, à laquelle ont succédé les V451R et V461R, John Deere a créé une rupture en proposant un concept différent de porte. « Composé d’une toile, cette « porte » ne pèse que 220 kg contre près d’une tonne sur des portes classiques, explique Nathanaël Duc, chef produit presse John Deere, à l’usine d’Arc-les-Gray. Il n’y a donc pas d’à-coups, ce qui est déroutant pour les chauffeurs de presse qui attendent la petite secousse de la fermeture de porte pour repartir. » Qui plus est, la porte des 900 et V400R s’escamotent verticalement et non vers l’arrière. Il n’est donc pas utile d’attendre que la balle se soit suffisamment éloignée. Résultat : la porte s’ouvre et se ferme en moins de quatre secondes.

Des capteurs pour s’assurer de l’éjection de la balle

Pour s’assurer de l’éjection de la balle et donc être plus réactif pour la fermeture de la porte, plusieurs constructeurs proposent un capteur sur l’éjecteur. Cela évite les accidents, notamment avec les fourrages très humides qui peuvent rester collés à l’intérieur de la chambre. Certains constructeurs s’aident d’un des rouleaux d’alimentation à l’entrée de la chambre pour faire sortir la balle. Sur les 900 et V400R de John Deere, les deux côtés de la chambre de pressage s’écartent, ce qui aide à libérer la balle.

L’automatisation de la séquence liage-éjection semble également être une solution d’optimisation. « La version Confort de nos presses permet d’automatiser toute la séquence du liage à la fermeture de la porte, explique François-Régis Matthieu. C’est un gain de confort en plus de l’optimisation des temps de chaque phase. »

Vers l’automatisation du liage et de l’éjection

Avec les presses et les tracteurs Isobus compatibles TIM (tractor implement managment – gestion du tracteur par l’outil), l’automatisme va plus loin, la presse pouvant piloter le tracteur. « Quand la balle atteint un certain pourcentage de son diamètre maximal (paramétrable par le chauffeur), le système Intellisense commence à ralentir le tracteur à transmission à variation continue, puis le stoppe dès que la balle a atteint la taille voulue, explique Philippe Miroux, responsable produits presse chez New Holland. Le liage puis l’ouverture et la fermeture de la porte s’activent automatiquement, avant d’informer le chauffeur qu’il peut redémarrer pour une autre balle. La législation nous interdit d’automatiser cette dernière étape. » L’Intellisense est aussi paramétrable dans le nombre d’actions automatisées. Pour les pentes, notamment, le pilotage de l’ouverture et de la fermeture de la porte peut rester manuel, afin de ne pas déposer la balle n’importe où.

En instantané, les automatismes ne génèrent pas forcément de gain de temps. « Pour éviter certaines erreurs, les capteurs rebouclent, c’est-à-dire qu’ils revérifient qu’une opération est bien réalisée, explique Nathanaël Duc. Il peut y avoir une seconde entre le moment où le couteau coupe le filet et l’amorçage de l’ouverture de la porte. Alors qu’un chauffeur enchaîne direct dès qu’il entend le bruit du couteau. » Mais le gain de temps s’effectue sur la journée. « Un chauffeur ne va pas avoir la même vigilance en début et en fin d’une longue journée de travail, poursuit Philippe Miroux. Il sera plus rapide que l’automatisme en début de journée, moins en fin d’après-midi. Au final, sur toute la durée, l’automatisme permet de gagner du temps et surtout d’éviter les fausses manipulations, synonymes de casses. »

Gagner du temps en consommant plus de ficelle

Bien que de moins en moins plébiscité, le liage ficelle trouve toujours ses adeptes. « Pour un bon liage, il est nécessaire de réaliser 16 à 20 tours, explique Julien Claudon, responsable marketing produit Krone. Selon que la machine déroule 1, 2 ou 4 ficelles en même temps, la durée du cycle ne sera pas la même. » Avec deux ficelles, le nombre de tours sera réduit de moitié (8 à 10). En revanche, dérouler quatre ficelles ne divisent pas par quatre le nombre de tours. « Il faut un minimum de 5-6 tours pour que liage tienne bien, poursuit Julien Claudon. Au final, il faut donc 20 à 24 tours de ficelle. On gagne du temps, mais on consomme plus. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Concernant le liage film, la majorité des constructeurs qui le proposent forment une « corde » d’entrée et de sortie de liage. Ils sont en effet confrontés à des problèmes de glissement du film entre les rouleaux et la matière. Rassembler toute la largeur du film en une corde épaisse pallie ce problème de glissement. Seul Krone semble avoir trouvé la parade en coupant et en déposant le film sur toute la largeur, gagnant en quantité de film (un tour) et en temps de liage.

 

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