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« Nous valorisons la polyvalence de la table d’épandage en intercuma »

À Beaufou en Vendée, la Cuma Les juniors partage son épandeur à fumier équipé d’une pesée et d’une table d’épandage avec une quinzaine d’exploitations en intercuma, pour épandre avec précision fumiers, fientes, compost et digestat solide.

« Grâce à l’intercuma, depuis 2011, nous avons pu accéder à un épandeur de grosse capacité équipé d’un système de pesée et d’une table d’épandage. Cet appareil, répondait surtout aux contraintes liées aux fumiers de volailles et aux fumiers de bovins liquides. D’autres Cuma nous ont rejoints ensuite pour épandre du compost, des fientes et du digestat solide issu d’une station de méthanisation », retrace Mathieu Voineau, associé du Gaec Le trio à Beaufou en Vendée et responsable de l’activité épandage dans l’intercuma. « Nous sommes désormais une quinzaine d’adhérents répartis dans six Cuma différentes, sachant que deux des principales exploitations représentent près de la moitié des 6 000 unités d’azote épandues par an avec cet outil. L’intercuma peut encore accueillir de nouveaux entrants, car il reste de la marge pour valoriser tout le potentiel de ce gros épandeur. » Lors du dernier renouvellement en 2019 moyennant un investissement de 60 000 euros, l’intercuma a choisi un appareil Rolland Rollforce 7322 doté d’une caisse étroite de 22 mètres cubes reposant sur un essieu tandem suiveur chaussé de pneus de 600 mm de large (23.1 R26).

20 tonnes de fumier épandues avec un 150 chevaux

« Avec sa caisse de 7,30 mètres de long, il impressionne, mais il n’est finalement pas trop tirant dans les champs. En fumier de volailles ou en compost, la charge varie entre 6 et 9 tonnes, un tracteur de 130 chevaux suffit. En fumier de bovins en revanche, il faut au moins 150 chevaux, car on arrive à atteindre les 20 tonnes. Certains des adhérents utilisent des tracteurs jusqu’à 250 chevaux, mais c’est utile uniquement pour rouler vite sur la route. » Mathieu Voineau apprécie l’essieu tandem. « Les gros pneus gonflés à 3,5-4 bars ne marquent pas trop et rendent l’épandeur assez roulant. L’essieu suiveur facilite aussi les manœuvres, notamment à l’entrée des parcelles où l’épandeur se montre même plus maniable qu’un modèle à longue caisse et simple essieu. »

9 à 18 mètres de largeur d’épandage

Mais le gros point fort de cet épandeur réside dans sa table d’épandage. « La conception du Rollforce offre une polyvalence que l’on n’avait pas pu atteindre avec notre précédent appareil doté aussi d’une table. Les deux démêleurs arrivent à passer tous les produits, même les fumiers pailleux, grâce notamment à la porte guillotine qui régule bien le flux. Il nous reste deux vieux épandeurs à hérissons verticaux dans la Cuma que l’on garde pour le fumier de bovins, mais ils sont de moins en moins utilisés. Un des adhérents, éleveur de chèvres, leur préfère même l’épandeur à table, qui défait beaucoup mieux le fumier. » Les deux disques de 930 mm de diamètre équipés de quatre pales assurent de grandes largeurs de travail, comme le confirme Mathieu Voineau : « en compost sec et en fumier de volaille avec des doses qui descendent jusqu’à 1 tonne par hectare, on atteint 9 mètres, en roulant à une vitesse de 7 à 12 km/h, suivant les tonnages épandus et la pratique des adhérents. En fumier de bovins, la largeur est doublée pour atteindre 18 mètres. Mais cette fois-ci pour obtenir une dose de 25-30 t/ha, la vitesse se limite à 4,5-5 km/h. C’est la seule limite par rapport à un modèle à hérissons verticaux. En revanche, on se rattrape sur la largeur de travail et cela a d’autres avantages : on limite le tassement en réduisant le nombre de passages, on n’a pas besoin d’un gros tracteur pour aller vite et comme on peut se laisser une fourrière très large où l’on n’épand qu’à la fin de la parcelle, le tracteur et l’outil restent propres. »

Une pesée volumétrique qui manque de précision

La précision d’épandage est obtenue aussi grâce au système DPAE et à la pesée. « À chaque chargement, on connaît le poids exact dans la caisse. À nous ensuite de bien ajuster la vitesse du tapis et d’avancer à la bonne vitesse. Mais même si l’on peut facilement jouer sur la hauteur de porte pour avoir une répartition régulière jusqu’à la fin de l’épandeur, il est parfois difficile de maintenir avec précision la dose épandue. Pour les faibles tonnages, comme avec le digestat solide épandu à 1,5-2 t/ha, on aurait à gagner de prendre la pesée dynamique qui est désormais disponible sur cet épandeur, estime l’éleveur. Mais l’écart tarifaire est assez dissuasif. Peut-être que la solution intermédiaire présentée au dernier Sima, dont l’électronique tient compte du comportement du produit dans la caisse pour piloter la hauteur de porte et la vitesse du tapis, serait le bon compromis. »

L’entretien moins contraignant que le planning

« L’adhérent le plus éloigné de notre ferme se situe à 15 kilomètres et il faut réussir à coordonner des utilisateurs issus de différentes Cuma, avertit Mathieu Voineau. En tant que responsable de cet appareil, je dois reconnaître que l’organisation du planning n’est pas toujours facile, la majorité de l’activité se concentrant au printemps pour les apports sur prairies et dérobés. C’est moins chargé l’été pour les épandages sur chaumes. »

L’autre point important d’une utilisation en intercuma est le suivi de l’entretien. « C’est plus facile à gérer que le planning ! En trois saisons, on a uniquement changé des couteaux sur les hérissons et des barrettes sur le tapis. Il suffit par ailleurs de vidanger les deux boîtiers de transmission une fois par an et de s’occuper régulièrement des graisseurs qui sont peu nombreux et bien regroupés. » L’épandeur est aussi équipé d’une centrale hydraulique pour éviter les problèmes de pollution d’huile ou d’incompatibilité avec certains tracteurs. « Il n’y a que deux distributeurs à brancher pour l’essieu suiveur et la flèche hydraulique. »

En chiffres

15 adhérents pour un épandeur en intercuma

22 m3 de capacité

25,8 t de PTAC (17,3 t de charge utile sur route)

370 épandeurs par an

60 000 euros HT d’investissement en 2019

8 ans d’amortissement

2 euros par unité épandue, soit 10 à 12 euros par épandeur

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