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Les ensileuses sur tracteur, une alternative aux automotrices

Portées ou semi-portées, les ensileuses non automotrices présentent certains arguments qui séduisent quelques grosses exploitations.

Avec la montée en puissance des tracteurs dans les exploitations et les Cuma, certains agriculteurs réfléchissent à s’équiper d’ensileuses portées ou semi-portées. " En France, ce type de machine constitue un marché de niche qui reste stable malgré un coût de récolte à l’hectare bien inférieur à celui d’une automotrice ", explique Eric Yöder de Pöttinger. S’il n’y a pas de région en France plus adepte de ces machines, elles intéressent en majorité des grosses exploitations, qui, en plus de valoriser la puissance de traction disponible sur l’exploitation, cherchent à récolter à la maturité optimale et donc à ne pas être dépendants du planning de la Cuma ou de l’ETA, poursuit Didier Duret de Kemper.

Quatre principaux acteurs sur le marché français

En France, Kemper, Kongskilde (JF), Kuhn et Pöttinger commercialisent quelques unités chaque année. Selon les modèles et les marques, ces machines sont dédiées uniquement à l’herbe ou au maïs, ou peuvent recevoir un bec ou un pick-up interchangeable pour pouvoir récolter les deux types de fourrages. " Mais on voit apparaître des demandes pour d’autres cultures, comme des céréales immatures, du méteil, du miscanthus, de la canne à sucre ou la partie végétative de la culture d’ananas après récolte des fruits ", s’amuse Didier Duret. Le marché se compose de machines traînées travaillant en décalé, voire en ligne (à l’herbe), et de machines portées. Selon les modèles, elles peuvent prendre place à l’avant du tracteur, à l’arrière en poste inversé et/ou en position latérale. En termes de position de conduite, les machines pour les tracteurs à poste inversé ou les versions tractées offrent la meilleure visibilité sur le ramassage.

Pour le maïs, si Kuhn propose un bec traditionnel, Kemper et Pöttinger disposent d’un système rotatif. Kongskilde a supprimé du catalogue les becs à maïs et les coupes directes, les ensileuses n’étant proposées que pour l’herbe. Seuls Pöttinger et les C 2200 et C 3000 de Kemper jouent la polyvalence herbe et maïs.

Un choix de longueurs de coupe plus ou moins limité

L’alimentation est réalisée par des rouleaux pouvant, selon les modèles, recevoir un détecteur de métaux. Le nombre de vitesses varie de 2 à 4 selon les machines. En ne laissant qu’un couteau sur deux ou sur trois, les constructeurs parviennent à proposer une plage de longueurs de coupe relativement importante. Mais la plupart des machines offrent un choix de longueurs de coupe assez limité. Si cela ne pose pas de souci pour l’herbe, ce n’est pas le cas pour le maïs, les longueurs de coupe proposées étant souvent limitées à 6 mm, en décalage avec la tendance actuelle des coupes longues.

Pour le hachage, la grande majorité des constructeurs proposent des volants à 10 ou 12 couteaux, l’axe de rotation étant perpendiculaire au flux. Seul, Kongskilde propose un rotor à 24, 32 ou 40 couteaux semblable à celui des ensileuses, la différence avec ces dernières tenant dans le sens de rotation (vers le haut), pour limiter les surfaces de frottement et donc le besoin de puissance.

Pour éclater les grains, les machines à volant peuvent recevoir une ou deux tôles à friction. " Avec ce système, nous touchons déjà 70 à 80 % des grains, explique Didier Duret. Sur la C 3000, nous proposons en option un vrai éclateur à disques, pour atteindre tous les grains."

Quant à l’éjection, les modèles frontaux (avant ou poste inversé) proposent la meilleure position de la goulotte, facilitant le remplissage des remorques.

Rapide sur la route

Autre argument des ensileuses non automotrices, la vitesse de transport. Les modèles portés et certaines traînées peuvent circuler à 40 km/h quand les automotrices sont limitées à 25 km/h.

Côté tarif, ces machines se montrent compétitives face aux automotrices. Compter entre 30 000 et 60 000 euros pour un modèle quatre rangs porté. Si le débit de chantier n’est pas celui d’une automotrice, "il atteint en instantané 40 tonnes à l’heure dans du maïs à 30 % de matière sèche avec une machine deux rangs et le double en quatre rangs", explique Jean-Marie Roos de Kuhn. Ces machines contribuent également à davantage rentabiliser le tracteur de forte puissance de l’exploitation.

 

Mathieu Valla, entrepreneur de travaux agricoles, Le Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire

"Une prestation compétitive face aux automotrices"

« Pour l’ensilage, je collabore avec l’ETA Chapat Frères à Rosières. Nous travaillions avec trois ensileuses automotrices pour récolter l’herbe et 400 hectares de maïs par an. Mais face une concurrence nombreuse et aux frais d’entretien, l’une des automotrices a été vendue et remplacée, pour 66 000 euros, par une ensileuse portée Lacotec LH2 d’occasion en Suisse que je dédie à l’herbe. Elle affichait 450 hectares de maïs au compteur en trois campagnes. Équipée d’un pick-up Claas, elle est attelée au Fendt 828 (280 ch) doté d’un poste inversé. Facturée 155 euros/h pour des débits de chantier de 2 à 2,5 ha/h, la prestation m’a permis d’être compétitif par rapport aux automotrices du coin (90 euros/ha). Le débit de chantier n’est pas trop élevé, ce qu’un certain nombre d’agriculteurs apprécient, car ils ont le temps d’assurer le transport et de tasser correctement. Dans certaines exploitations, l’automotrice passait la moitié du temps à attendre, notamment quand j’andaine sur 16 mètres de large précédemment.

Avec sa goulotte pivotant sur 360 degrés et son volant hacheur de 1,20 m de diamètre, assurant la coupe et la soufflerie, c’est aussi la seule suffisamment puissante pour remplir les grosses remorques.

La combinaison avec le Fendt va très bien, car sa transmission à variation continue est très réactive en termes d’avancement quand on encaisse un gros paquet. De plus, l’ensileuse est Isobus et offre la possibilité de moduler en continu la longueur de coupe depuis le terminal.

Enfin, un point non négligeable, je me déplace à 40 km/h sur la route. »

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