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Le machinisme agricole manque de bras et ça ne va pas s’arranger !

Le commerce et la maintenance des équipements agricoles peinent à recruter et auront besoin de 11 000 à 18 000 nouveaux salariés d’ici à 2030. Le renouvellement des générations s’impose aussi dans l’agroéquipement.

Le secteur du commerce et de la maintenance des équipements agricoles rencontre déjà des tensions de recrutement, avec 1500 postes vacants à l’heure actuelle sur un effectif global de 37 000 salariés. Et selon les scénarios de développement, le secteur aura besoin de recruter entre 11 000 et 18 000 nouveaux salariés à l’horizon 2030 du fait notamment de nombreux départs en retraite (pour 100 à 7000 créations d’emplois).

Tels sont les résultats d’une étude nationale menée par un consortium d’acteurs de la filière (1) dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt national « Compétences et métiers d’avenir » du plan France 2030 rendue publique le 2 mars au salon de l’Agriculture.

Conférence de présentation de l’étude sur les besoins en recrutement du machinisme agricole sur le salon de l’Agriculture le 2 mars
© Nathalie Marchand

Un manque cruel de candidats

« Sur 232 personnes, nous avons 20 postes non pourvus », témoigne sur le salon Maxime Baumann, directeur marketing et communication du groupe Agrorhin qui pointe « un manque cruel de candidats et un turnover important sur le marché ». Pour remédier à ce problème le concessionnaire travaille à promouvoir sa marque employeur et se dit prêt à aller chercher des personnes en dehors du secteur, « on est prêts à les former de A à Z », assure le représentant d’Agrorhin.
 

Quels métiers porteurs ?

L’étude menée par le cabinet Terre d’avance pointe les trois métiers sur lesquels les besoins de recrutement vont le plus peser :

  • Des techniciens pour les activités de maintenance, avec des profils devant progressivement se spécialiser dans le GPS, la robotique, les nouvelles motorisations
  • Des technico-commerciaux avec une demande de bagage technique croissante pour conseiller et accompagner les clients
  • Des formateurs et des conseillers techniques, pour soutenir les postes précédents

De nouveaux métiers se développeront d’ici à 2030, comme des datas scientists à même de traiter les nombreuses données issues des appareils connectés, et des postes spécialisés robotique et électronique embarquée.

La spécialisation est indispensable

« La spécialisation est indispensable. Les technico-commerciaux vont devoir développer des compétences en agronomie. Du côté des constructeurs, on doit mettre en place des besoins en agronomie, on va aussi intégrer de plus en plus de « savoir-être », de personnes ayant des capacités relationnelles », commente Guillaume Archambault, directeur formation chez John Deere France.
 

Une offre de formation qui doit évoluer

Face à ces constats, l’étude menée par le consortium estime que l’offre de formation doit évoluer :

  • Sur le plan quantitatif, « car le nombre de personnes formées est inférieur aux besoins de recrutement, notamment sur les niveaux bac pro et BTS qui comptent respectivement 757 et 635 sortant » pour des besoins estimés au minimum à 1550 postes.
     
  • Sur le plan qualitatif, avec la nécessité à court terme de renforcer le socle de compétences techniques de base (mécanique, circuits électriques, électronique et hydraulique), de développer les compétences dans la relation clients ou le management, d’améliorer la compréhension des principes agronomiques de demain ou encore de sécuriser un socle de compétences numériques.
     
  • Avec la construction de parcours de formation complets « pour éviter les ruptures de parcours et les réorientations hors filière ».
     

Le manque d’enseignements spécialisés comme frein

Mais pour renforcer l’offre en formation, l’étude pointe comme frein majeur le « manque d’enseignants spécialisés dans les cursus agroéquipements » et des enseignants « touchés par les évolutions de compétences techniques du secteur ».

Pour ce deuxième point, « nous sommes prêts à accueillir des enseignants ou à organiser des visioconférences pendant leurs cours pour montrer les évolutions techniques », avance Rémy Naudet, directeur formation promotion support produit chez Claas.

Cette étude va désormais se déployer dans une seconde phase à travers différents ateliers de travail qui vont se réunir courant 2023 pour mettre en place des solutions concrètes et les expérimenter sur des territoires pilotes.

(1) Campus des métiers et des qualifications, Aprodema, Axema, Agrorhin, Rev’Agro, Claas et Johne Deere

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