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Labour : Une charrue adaptée à ses besoins

Le choix des équipements de charrue s’effectue en fonction de nombreux critères, dont la nature des sols et le type de labour souhaité.

Il n’y a pas de charrue universelle : tel est le leitmotiv des constructeurs de charrues. À chaque région, ses besoins. De nombreux critères entrent en jeu dans le choix des différents types d’équipements sur une charrue. Précédent cultural et volumes de résidus végétaux influent sur le choix de la rasette. Climatologie et nature du sol (limon, argile, sable et pierres) jouent un rôle dans le type de versoir. Mais le choix du versoir dépend également des caractéristiques du tracteur et du type de labour voulu : dressé ou couché, profond ou superficiel.

La rasette gère les résidus

La grande majorité des constructeurs proposent des rasettes universelles. Passe-partout, elles ne conviennent pas cependant à toutes les situations, notamment en présence de volumes importants de résidus végétaux ou de fumier. Pour les gros volumes de résidus végétaux, comme derrière un couvert végétal développé ou un maïs grain, les rasettes sont beaucoup plus hautes que des versions universelles, afin que les résidus végétaux soient pris dans leur intégralité et enfouis rapidement. Pour la polyculture, les rasettes disposent de versoirs un peu plus hauts et plus larges pour enfouir la fumure organique.

Conçue pour enfouir profondément les résidus végétaux, la rasette à versoir hélicoïdal est plébiscitée pour le labour derrière une prairie ou un couvert.

Pour éviter tout risque de bourrage, certains maïsiculteurs abandonnent carrément les rasettes et greffent un déflecteur au-dessus du versoir de corps.

Les versoirs se déclinent en grandes familles

Les constructeurs proposent généralement un panel important de versoirs, que l’on peut cependant classer en quelques grandes familles.

Le versoir américain est un petit corps très plat, que l’on retrouve notamment dans la Marne. Il est adapté aux sols très légers, peu profonds, avec peu de tenue, scalpant la terre et la retournant rapidement. Sa conception limite la remontée de pierres.

Peu tirant, le versoir hélicoïdal est adapté au labour d’hiver, dressé. Il assure un retournement progressif et vient déposer la terre tout en douceur, laissant un cordon moulé et ajouré à la base, sur lequel les alternances de gel et dégel vont agir.

À l’inverse, le versoir cylindrique est plus tirant et réalise un retournement brusque adapté au labour jeté, typiquement au printemps et en été. Il se reconnaît notamment à son extrémité tronquée.

Entre les deux, le versoir hélico-cylindrique se compose d’une partie cylindrique à l’avant et d’une partie hélicoïdale à l’arrière. C’est un versoir un peu passe-partout, mais qui ne convient pas forcément à toutes les terres.

Dans le cas de terres amoureuses et collantes, le versoir à clairevoie permet de réduire la surface de contact terre-acier. Il s’avère donc peu tirant comparativement aux autres versoirs. Le clairevoie assure également un travail d’émiettement du sol.

Autre paramètre à prendre en compte, la longueur des versoirs impacte la qualité du labour dans les dévers.

Les matériaux, entre usure et résistance aux chocs

Chez certains constructeurs, plusieurs qualités d’acier sont disponibles. Les aciers les plus résistants à l’usure sont aussi les plus cassants, notamment à proximité des fixations de boulon. Ils sont donc déconseillés en sols pierreux, exception faite des systèmes sans trous de boulon.

Pour les sols très collants, les versoirs en plastique offrent une résistance moindre à la traction, mais sont plus sensibles à l’usure. Certains combinent acier et plastique sur les versoirs clairevoie.

Le soc

Selon la nature des sols, différentes configurations de socs sont proposées. Dans les terres peu usantes, les socs simples ou en bec de canard suffisent. En revanche, sur des terres qui émoussent davantage, une pointe amovible ou réversible ou encore un carrelet sont plus appropriés. Ce dernier présente l’avantage d’avoir une longévité plus importante, du fait de sa longueur et de la possibilité de le déplacer au fur et à mesure qu’il use, mais il peut avoir tendance à remonter les pierres.

Le choix de la sécurité

Selon la nature pierreuse du sol, le choix de la sécurité diffère. Dans les sols faiblement pierreux et selon la tolérance de l’opérateur, une sécurité à boulon suffit. On en distingue deux types, ceux à cisaillement et ceux à traction. Les sécurités à boulon par cisaillement tendent à prendre un peu de jeu au niveau des trous avec la répétition des déclenchements de sécurité, ce qui accentue les risques de rupture. Les versions à traction imposent un bon serrage des boulons avec écrous et contre-écrous, à défaut de quoi le filet des trous risque de s’arracher.

Plusieurs positions sont proposées pour ces boulons de sécurité. Au milieu de l’étançon, avec l’âge ces boulons offrent au corps un débattement moindre que lorsqu’ils sont placés à l’articulation de l’étançon.

Pour les sols plus pierreux, les sécurités non-stop permettent d’escamoter le corps et de le remettre en place aussitôt l’obstacle passé. Les non-stop mécaniques sont simples d’entretien, tandis que les non-stop hydrauliques ont l’avantage de pouvoir moduler la pression de déclenchement.

La question du tracteur

Autre paramètre à prendre en compte : le tracteur. S’il est chaussé large, un versoir et un soc larges offrent un bon dégagement, évitant d’empiéter sur le labour. À défaut , les constructeurs proposent une lame sur le dernier corps pour élargir la raie. Conçu à l’origine pour les pneus larges, le versoir losange est aujourd’hui supplanté par les versoirs à grand dégagement de fond de raie.

Le gabarit et la capacité de levée du tracteur impactent aussi le choix des charrues portées. Une distance entre pointes de 100 ou 110 cm est préférable à 90 cm dans des grands volumes de résidus, mais augmente le porte-à-faux, donc les besoins de levage.

Avec l’avènement de roues de tracteur de diamètre de plus en plus grand, la hauteur globale de la charrue, donc la distance pointe-âge doit être revue à la hausse, de façon à toujours avoir les bras de relevage du tracteur légèrement plongeants vers l’avant pour une bonne traction et une meilleure gestion de la profondeur de travail.

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