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La coupure de rangs appliquée aux bineuses

Les bineuses voient leur niveau de précision encore progresser avec l’adoption du relevage indépendant de leurs éléments, qui permet de respecter davantage la culture en place tout en détruisant un maximum d’adventices.

Le binage, une des pistes pour réduire l’utilisation des produits phyto, est incontournable en agriculture biologique. Il s’inscrit généralement dans un itinéraire technique faisant appel à d’autres outils de désherbage mécanique, à l’instar de la herse étrille ou de la houe rotative. Son action détruit les mauvaises herbes ou ralentit leur croissance, afin que la culture en place prenne le dessus. Parmi les dernières évolutions apportées sur les bineuses, le relevage indépendant des éléments renforce la précision dans les interventions. Il permet de travailler quasi 100 % de la surface, tout en préservant les plants cultivés en fourrières . Il réduit ainsi au maximum les zones favorables au développement des adventices. Ce procédé est particulièrement plébiscité par les agriculteurs bio et dans le maraîchage de plein champ, où l’optimisation de chaque mètre carré compte. Il est d’autant plus justifié dans les parcelles biscornues. Autre intérêt apprécié par les ETA et les Cuma , la possibilité d’ajuster facilement le nombre de rangs de la bineuse à celui du semoir. Cette fonctionnalité, disponible par exemple chez Kongskilde depuis 2013, se retrouve aujourd’hui chez de nombreux fabricants de bineuses. Elle se commercialise aussi en tant qu’accessoire pour équiper des modèles déjà en service, à l’instar du système Sat’Bine développé par Vantage avec Hydrokit et présenté au Sima 2019.

750 à 1 000 euros de surcoût par rang

L’architecture du mécanisme se révèle assez simple sur le plan mécanique, car elle fait appel à un vérin hydraulique solidaire du parallélogramme reliant chaque élément bineur au châssis. L’amplitude de levée dépend de la conception et varie entre les marques. « Nos unités de binage restent parallèles au

sol et remontent sur une hauteur de 20 cm. Nous considérons que ce dégagement suffit pour passer au-dessus des pieds de maïs sans les dégrader », précise Charles Adenot de la société Carré. Jérémy Gorget, de Vantage Atlantique Méditerranée, constate, lui, que le basculement à la verticale permet à ses clients d’intervenir dans des cultures plus développées et de réaliser un passage supplémentaire. Dans sa version la plus basique, le relevage des éléments se contrôle manuellement pour passer, par exemple, de 12 à 8 rangs ou pour gérer visuellement les pointes et les fourrières. Plus précise, la gestion automatique fonctionne comme le système de coupure de tronçons par GPS sur les pulvérisateurs ou la gestion de débrayage des rangs sur un semoir monograine. Elle demande de recourir à un tracteur équipé d’un système d’autoguidage par GPS et impose de surcroît la correction par signal RTK à la précision centimétrique. Son utilisation est en revanche très simple. « Avec le relevage individuel automatique, il faut d’abord réaliser les contours du champ avant de travailler en bande. L’électronique reconnaît les surfaces travaillées et pilote le soulèvement des éléments bineurs », indique Thierry Mauxion de Kongskilde. « Le chauffeur gagne en confort de conduite et n’a, par exemple, plus à actionner le relevage du tracteur lors des manœuvres en bout de champ, car tous les éléments se relèvent automatiquement », renchérit Jérémy Gorget. Ce genre d’équipement représente en revanche un surcoût important, de 6 000 à 12 000 euros, selon les marques, pour une bineuse de 8 rangs, soit de 750 à 1 000 euros par rang. Ce montant ne tient pas compte de la nécessité de disposer de l’autoguidage sur le tracteur, une option allant de 15 000 à 20 000 euros. A cela, il faut ajouter l’abonnement allant de 600 à 1 000 euros/an pour accéder au signal de correction RTK. « Les agriculteurs investissant dans le relevage automatique sont généralement déjà utilisateurs d’un système de guidage. L’intégration de cette fonctionnalité constitue une étape supplémentaire dans la valorisation de leur matériel d’agriculture de précision et participe à améliorer la rentabilité de leur exploitation », reconnaît Jérémy Gorget.

 

Le binage se prépare dès le semis

La réussite du binage demande d’intervenir sur un terrain ressuyé et par beau temps, afin que les mauvaises herbes déracinées soient grillées par le soleil. Les fenêtres météo idéales sont alors plutôt restreintes et imposent donc d’utiliser du matériel performant. L’intégration de dispositifs d’assistance électronique sur les bineuses permet d’allier bon débit de chantier et confort de conduite. Le guidage automatique, géré par caméra ou par GPS à partir d’un signal de correction RTK à la précision centimétrique, est aujourd’hui proposé par la plupart des constructeurs. Il permet de sarcler au plus près des rangs et ouvre la voie à des interventions sur des cultures implantées avec de faibles interlignes, tels que 15 cm en céréales. L’utilisation de ces assistances demande cependant de respecter quelques règles. « L’attention apportée à la qualité de semis est primordiale. Il est préconisé de retenir un semoir et une bineuse comptant le même nombre de rangs avec le pilotage par caméra. Avec la correction par GPS RTK, le recours à des outils de largeur différente n’est pas gênante. Il est en revanche important de vérifier que les éléments semeurs et les organes de binage respectent strictement les mêmes écartements sur le châssis et sont parfaitement centrés par rapport à l’axe du tracteur », indique Caroline Desbourdes d’Arvalis – Institut du végétal. Cette spécialiste en agriculture de précision conseille également d’utiliser le même tracteur équipé du GPS RTK pour le semis et le binage et de travailler à la même allure, afin de profiter des mêmes réactions du système d’autoguidage.

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