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« Jusqu’à six heures gagnées par semaine avec le paillage automatisé »

Éleveurs de bovins viande dans les Landes, Éric et Alex Hontang participent depuis deux ans au développement du système de paillage robotisé Clean Pulse de la société Dussau Distribution. Cet équipement fonctionnant sans émettre de poussière améliore nettement leurs conditions de travail.

« Comme de nombreuses exploitations, nous rencontrons des difficultés à recruter des salariés. Tout équipement réduisant le temps de travail et l’astreinte quotidienne est donc bienvenu », souligne Éric Hontang, installé en Gaec avec son fils Alex à Samadet dans les Landes. Chez cet éleveur sélectionneur de blondes d’Aquitaine et de Bazadaises, les mères pâturent généralement huit mois par an, mais les animaux à l’engraissement restent, eux, toujours dans les bâtiments et demandent un paillage quotidien. Le Gaec dispose également d’un atelier hors-sol de 11 000 poules pondeuses, qui est exigeant techniquement et particulièrement gourmand en main-d’œuvre. Les associés n’ont donc pas hésité longtemps lorsque la société Dussau Distribution les a sollicités en 2019 pour accueillir, sur leur exploitation, un prototype du système de paillage robotisé Clean Pulse et participer à sa mise au point.

Pas besoin de renforcer les charpentes

Commercialisée depuis le printemps 2021, la solution du constructeur landais fonctionne de manière pneumatique. Au Gaec Hontang, elle utilise une unité centrale accueillant une balle (stockage multiballe disponible) et propulsant la paille via une soufflerie. La matière sous pression est transportée par des canalisations vers une tête diffuseuse soit motorisée, soit manuelle (tuyau avec télécommande). Un mécanisme de coupe permet d’agir sur la longueur des brins et un extracteur collecte la poussière. Le module d’épandage, alimenté par un tuyau souple agencé en spirale, se déplace à l’aide d’un rail accroché sous le faîtage de la stabulation. Comme il pèse moins de 100 kilos, son montage ne nécessite pas de renforcer la charpente. Dans cet élevage, le dispositif dessert deux stabulations libres de 400 et 600 mètres carrés, ainsi qu’un box de post-sevrage de 50 mètres carrés. Comme ces trois bâtiments sont distincts, des canalisations enterrées en Inox, de 10 et 15 mètres de long, assurent le transfert de paille pulsée depuis l’unité de stockage vers les deux plus grands, tandis que l’alimentation du box est réalisée en aérien.

Les zones de paillage paramétrables

Dans les deux stabulations, l’épandage est confié au robot Sentinel. La paille est appliquée par un tube diffuseur animé par un moteur électrique, qui balaye de façon pendulaire l’aire de couchage de 10 ou 12 mètres de large. La zone de travail est programmable, afin de ne pas envoyer de matière dans les abreuvoirs ou de contourner un râtelier, par exemple. Les éleveurs ont, en revanche, opté pour le paillage du box en mode manuel, car la surface est limitée et l’opération n’a lieu qu’en général tous les trois jours. « Nous travaillions auparavant avec une pailleuse portée, qui mobilisait un tracteur de 120 chevaux et une personne tous les jours durant une heure. Cette solution s’avérait contraignante, car elle demandait de descendre à plusieurs reprises de la cabine pour ouvrir les barrières, afin de passer derrière les animaux bloqués aux cornadis. Avec le système Clean Pulse, nous sommes dispensés de ces tâches contraignantes et consacrons davantage de temps au suivi du troupeau. Il nous suffit de lancer le paillage lorsque les bovins sont immobilisés à l’auge. La seule obligation est de recharger une balle chaque jour dans le stockeur, mais cela va changer avec l’arrivée prochaine du système multiballe. »

Un paillage sans bruit et sans poussière

Les éleveurs estiment économiser cinq à six heures de main-d’œuvre par semaine avec le système Dussau Distribution. « En plus du confort et du gain de temps, le dispositif fonctionne sans bruit et sans poussière. C’est plus sain pour nous et pour les animaux. » L’éleveur n’utilisait d’ailleurs plus la pailleuse sur tracteur pour le box de post-sevrage, à cause de la poussière et des risques de blesser les veaux avec les projections de pierres. « Depuis que nous possédons le système Dussau, nous sommes moins embêtés par les pathologies respiratoires. De plus, ayant souffert d’une pneumopathie il y a deux ans, je suis particulièrement attentif aux équipements n’émettant pas de poussière », précise Éric Hontang. Les pierres restent en revanche transportées dans le flux de paille, mais s’avèrent sans danger pour les animaux, selon l’éleveur. « Elles tombent sous l’effet de la gravité sans être projetées violemment comme c’était le cas avec la turbine de la pailleuse. » Après avoir accueilli le prototype du robot de paillage durant deux ans, les associés finalisent actuellement leur dossier d’aides PCAE dans le but de financer l’acquisition de la version commercialisée, qui intègre notamment un extracteur de pierres.

Le Gaec Hontang en chiffres

72 ha de SAU
35 ha de prairies
25 ha de maïs conso
ha de maïs ensilage
7 ha de triticale
45 mères blondes d’Aquitaine et leur suite
5 mères bazadaises et leur suite
11 000 poules pondeuses

Moins de paille consommée et des animaux plus propres

 

 
Les éleveurs apprécient le robot de paillage Sentinel de Dussau distribution pour son fonctionnement sans dégagement de poussière.
Les éleveurs apprécient le robot de paillage Sentinel de Dussau distribution pour son fonctionnement sans dégagement de poussière. © Dussau Distribution

Le robot Clean Pulse de Dussau Distribution assure une répartition uniforme de la paille sur toute la surface de couchage. Cette caractéristique constitue un réel avantage pour le Gaec Hontang, qui estime économiser 25 % de paille par rapport à l’application avec la pailleuse sur tracteur. Comme l’utilisation du système automatisé est plus confortable, Éric et Alex Hontang paillent tous les jours, alors qu’auparavant ils avaient parfois tendance à intervenir tous les deux jours, pour limiter l’astreinte. La fréquence quotidienne se ressent sur l’état du troupeau, car les animaux sont plus propres. Les associés signalent par ailleurs qu’avec leur équipement automatisé, il n’est pas nécessaire de savoir conduire un tracteur pour pailler, un critère intéressant pour se faire remplacer.

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