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Pulvérisateur Horsch Leeb 6 GS, 6 000 l, 36 m : Une stabilité à toute épreuve

Nous avons essayé, en avril dernier, le pulvérisateur traîné Horsch Leeb 6 GS. Par mesure de sécurité, tous les tests ont été réalisés à l’eau claire. Voici nos impressions après plusieurs hectares passés sous la rampe.

Sorti en 2013, le pulvérisateur traîné de Horsch a d’abord fait ses preuves en Allemagne, son pays d’origine avant d’arriver en France à l’été 2014, une fois homologué.

Le modèle 6 GS essayé s’inscrit comme un pulvé haut de gamme, en atteste son prix catalogue approchant les 150 000 euros avec les options. Carter inox sous toute la longueur du pulvérisateur, terminal Isobus… figurent parmi les équipements de série. Il dispose également de l’essieu directeur optionnel piloté par un gyroscope. Aussi, celui-ci permet de corriger les effets du dévers après avoir rentré le pourcentage de pente obtenu grâce à un capteur d’inclinaison. En cas de variation importante de dévers sur la longueur, il convient de reparamétrer régulièrement le pourcentage de pente. Le pilotage de l’essieu suiveur se coupe automatiquement au-delà de 15 km/h et doit être réactivé dès qu’on redescend en dessous de ce seuil. Un seuil un peu bas pour un pulvé conçu pour évoluer à grande vitesse, mais sécurisant.

Parmi les particularités de cet appareil, signalons la pompe centrifuge 1 000 l/min entraînée par un moteur hydraulique relié à une pompe à débit variable montée sur la prise de force du tracteur. Cette pompe centrifuge dispose d’une lubrification à bain d’huile (et non par le liquide pulvérisé), garantissant sa longévité même quand elle tourne à sec. Autre originalité, l’huile est refroidie dans la cuve principale, grâce à un réseau de tuyaux.

Mais la principale distinction tient dans la rampe et ses porte-buses. Outre les classiques trijets espacées de 50 cm, les GS sont également disponibles avec des buses tous les 25 cm (quatre buses par tranche de 50 cm), ceci dans un but de limiter la dérive tout en traitant avec des buses à fente de 80°, en triple recouvrement, à 30 km/h et à 30 cm de la végétation. Ceci permet également d’alterner et/ou de combiner plusieurs buses pour travailler avec des variations de débit importantes (bouts de champ et modulation), tout en restant dans les plages de pression adaptées à chaque type de buse.

On aime

Stabilité de la rampe/performances

Nettoyage automatique du filtre

Mise en œuvre

On aime moins

Intégration de l’incorporateur

Bidon lave-mains

Absence de coupure buse/buse

(la gamme) (((SP2)))

Horsch fait ses premiers pas dans la pulvérisation en France avec sa gamme de pulvérisateurs traînés Leeb GS. Composée de trois modèles, 6 GS - celui essayé - 7 GS et 8 GS pour des capacités respectives de 6 000, 7 000 et 8 000 litres. Hormis la capacité et par conséquent les mensurations de chacun, tous reprennent les mêmes accessoires de pulvérisation. Idem pour les rampes, avec des modèles de 5 ou 7 bras pour des largeurs de travail comprises entre 21 et 36 mètres.

D’après le constructeur, cette gamme de traînés n’est que le début d’une offre en pulvérisateurs en France. Rappelons que le PT 280, un modèle automoteur à cabine frontale lui aussi haut de gamme, s’illustre chez certains de nos voisins limitrophes.

Le constructeur d’outre-Rhin travaille également sur une offre plus accessible de pulvérisateurs traînés en capacités de 4 000 et 5 000 litres, avec une cuve en plastique.

En action Des actions simples à mettre en œuvre

La pulvérisation s’appuie sur une circulation continue inversée, le liquide circulant sous pression en continu et à sens unique, lorsque la pulvérisation est coupée. Pulvérisation enclenchée, le liquide arrive sous pression des deux extrémités de chaque bras, avec un fonctionnement semblable à la circulation classique : la régulation s’effectue par le débit de la pompe centrifuge. Un débitmètre assure le contrôle du débit, tandis qu’un manomètre en sortie de pompe permet de vérifier que la pression est adéquate.

Pour les travaux nocturnes, deux jets rincent les gros phares à leds à chaque coupure de pulvérisation.

Le remplissage en eau claire et en produit est aisé. Après un volume d’eau préétabli en cabine, seuls une vanne et quelques boutons suffisent à actionner le remplissage en eau. Le débit atteint 1 000 l/min. L’agitation s’ajuste, voire s’annule depuis le sol. Concernant les produits, le Leeb GS 6 est pourvu d’un incorporateur escamotable tout en inox. Six buses de rinçage et deux d’incorporation facilitent l’intégration des produits, même les poudres, avec une aspiration à 200 l/min. En option, un raccord Ecofill permet l’aspiration des produits colisés en container.

Le terminal Confort est signé Müller Elektronik avec un cahier des charges propre à Horsch. Cet écran de milieu de gamme est couleur (tactile en option). Il a pour avantage d’être simple d’utilisation, même lorsque l’on découvre la machine pour la première fois. Toutes les fonctions du remplissage à la pulvérisation, en passant par la coupure de tronçons, la gestion de la hauteur de rampes, le pilotage de l’essieu suiveur ou l’allumage du gyrophare sont présentes. Le reste des commandes, notamment, pendant la pulvérisation s’effectue depuis un joystick multifonctions. Dommage que ce dernier n’ait pas de pictogrammes explicites. Au travail, le terminal sert d’écran de contrôle.

(+) La cuve inox inspire solidité et robustesse. Elle a aussi comme avantage de limiter les aspérités évitant à la bouillie de s’accrocher aux parois internes.

(+) Dépourvu de transmission par cardan, l’entraînement de la pompe centrifuge est hydraulique ce qui a pour avantage de ne pas gêner dans les virages serrés et surtout de conserver un régime moteur relativement faible.

(+) Les pictogrammes indiquant la fonction de chaque manette, pour faciliter la mise en œuvre de la pulvérisation, sont oxycoupés dans une tôle inox un gage de longévité dans le temps.

(+/-) L’essieu suiveur est bien pratique en bout de parcelle. Aspect sécuritaire, notamment sur la route, au-delà de 15km/h, il se déconnecte automatiquement. Il ne faut donc pas oublier de le réactiver une fois en bout de champ, lorsque l’on pulvérise.

(+/-) L’écran de remplissage digital, en hauteur, intercalé entre les commandes extérieures de remplissage et les différents manomètres de pressions, juste au-dessus du bac d’incorporation, n’est pas facile à lire.

(-) La lecture de la jauge de remplissage de la cuve de rinçage est difficile depuis la cabine du tracteur. Par ailleurs, elle masque la lecture des manomètres depuis le sol.

À la loupe Des solutions high-tech

La suspension de rampe pendulaire fait forte impression, avec ses deux vérins de correction de dévers pneumatiques qui la maintiennent toujours à l’horizontale. Le cadre est monté sur un parallélogramme et amorti hydrauliquement. Le fouettement, la géométrie variable et la hauteur sont gérés électro-hydrauliquement, tandis que le dévers l’est pneumatiquement.

La rampe est positionnée au plus proche de l’essieu. Ce dernier est lui aussi suspendu pneumatiquement, avec un compensateur de charge pour une pression constante à charge comme à vide.

S’appuyant sur quatre capteurs (six pour les cultures en butte), le Boom Control Pro pilote automatiquement la hauteur de rampe, la correction de dévers et la géométrie variable.

Le nettoyage du filtre s’effectue automatiquement à chaque fois que la pulvérisation est coupée. Le circuit est alors shunté pour que le filtre soit purgé, avec un retour des résidus en haut de cuve, au niveau du trou d’homme, où ils sont retenus par le filtre de cuve.

Le rinçage du pulvérisateur est automatisé depuis la cabine. Le volume de fond de cuve atteint 1,8 litre et le volume mort 15 litres. Dans le principe, la dilution se fait par un refoulement rapide de la bouille par de l’eau claire. Une pompe à pistons-membranes envoie alors de l’eau claire dans le circuit de rinçage. La pompe centrifuge aspire cette dilution et la pulvérise. Il faut compter 40 à 50 l d’eau par cycle. Astucieux, la purge du circuit uniquement avec de l’air peut être activée par le conducteur.

Entretien Une conception aboutie mais une finition hétérogène

Tous les organes sont facilement accessibles et ne requièrent aucune attention particulière, si ce n’est la rampe et ses nombreux graisseurs. Le colmatage du filtre est même indiqué par un témoin.

De manière générale, la conception est très bien pensée, même si quelques détails dénotent avec notamment la partie avant de l’appareil qui n’est pas en adéquation avec le reste du design avant-gardiste de la machine, comme la cuve et les rampes. Par ailleurs, les vannes de remplissages sont apparentes, donc exposées, et l’incorporateur n’est pas réellement intégré : en conditions humides, les projections de boue viennent directement s’agglutiner sur son couvercle heureusement étanche.

La cuve est constellée de tuyaux (refroidissement de l’huile, agitation, etc.) qui constituent autant de points d’encrassement potentiels : dommage puisqu’on perd un peu l’intérêt de la cuve inox. Enfin, le réservoir lave-main se limite à un bidon, positionné sur la plateforme du pulvérisateur et accroché par un tendeur.

FICHE TECHNIQUE

Dimensions/poids

Longueur : 8,3 m

Largeur : 2,8 m

Hauteur : 3,6 m

Poids à vide : 5 500 kg

Voie : 1,8 ; 2,0 ; 2,25 m

Garde au sol : 0,85 m

Cuve

Volume de la cuve principale : 6 500 l

Volume de la cuve de rinçage : 530 l

Volume de la cuve lave-main : 15 l

Matériau de la cuve principale : acier inoxydable

Performances

Type de pompe : centrifuge et pistons membranes

Débit de la pompe : 1 000 l/min et 150 l/min

Pression maximale de travail : 10 bars

Type de régulation : variation de la pompe centrifuge

Capteur de régulation : débit-mètre

Type de circulation : continue inversée

Nombre de filtres : 1

Rampes

Largeur de rampe : 36 m

Hauteur maximum de pulvérisation : 2,5 m

Type de suspension de la rampe : pendulaire

Nombre de tronçons : 13

Essieu

Système de suivi de traces : essieu suiveur à gyroscope

Type de suspension de l’essieu : sur coussin d’air

Réception routière : 25 km/h

Type de freinage : pneumatique ou hydraulique

Dimension des pneumatiques : 520/85 R46

BUDGET

Prix catalogue sans/avec les options : 103 000 € (avec rampe 21 m)/145 000 € (avec rampe 36m)

Pays de fabrication : Allemagne

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