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Des signaux positifs pour le marché du robot d’alimentation

Une dizaine de constructeurs propose des automates pour l’alimentation des bovins. Aux côtés de systèmes déjà bien rodés, de nouvelles solutions font leur apparition.

Depuis une vingtaine d’années, l’automatisation se développe dans les exploitations bovines, avec une forte tendance des éleveurs laitiers à déléguer la traite à des robots. Pour la distribution des fourrages, le marché plus récent des robots d’alimentation n’a pas eu jusqu’à présent la même trajectoire, mais il semble être en pleine évolution sous l’effet de l’arrivée de nouveaux modèles. Les investissements dans les robots d’alimentation, influencés par l’augmentation des cheptels et le coût de la main d’œuvre (36 000 €/an en moyenne pour un salarié), se sont orientés à 80 % vers des wagons électriques (mélangeurs ou non) sur roues, filoguidés ou orientés par des aimants placés au sol. Ces configurations présentent l’avantage d’être évolutive en cas de construction d’un nouveau bâtiment.

Le principal acteur du marché français Lely, avec 70 robots Vector commercialisés en 2020, offre par exemple sur sa version MFR2, une cuve et une vis de mélange en inox optimisant la durée de vie. Le système se différencie par une cuisine simple (dalle bétonnée) laissant la possibilité d’entreposer un panel de fourrages correspondant à différentes rations. Un grappin en inox fixé sur un pont suspendu pioche, grâce à un laser, les fourrages prédisposés à plat par l’agriculteur.

Des offres modulables selon le projet

« La possibilité de réaliser des installations sur-mesure séduit. Nous suivons actuellement 80 projets en France dont une dizaine sont déjà actés pour 2021, précise Nicolas Morin, chef produit robot d’alimentation chez Trioliet. Nos quatre dispositifs de cuisines, pouvant accueillir du vrac, des cubes ou des balles, associés aux robots mélangeurs Triomatic sur rail électrique suspendu, sur roues avec rail électrifié ou batterie, s’adaptent aux exploitations et non l’inverse. » Des installations également modulable chez Jeantil ou DeLaval, pour distribuer des rations sèches, par exemple. « Après plusieurs demandes d’éleveurs souhaitant distribuer de gros volumes, nous proposerons dès 2021 un bol mélangeur fixe de 22 m3 capable de préparer en une seule fois une ration composée de fibres longues. La ration sera disponible toute la journée et distribuée de manière fractionnée par le wagon de Lucas G, avec qui nous avons un partenariat », explique William Léquippé, chef produit alimentation chez DeLaval.

S’ajoute à cela la fonction paillage, proposée par Jeantil ou encore Lucas G. Capable de remplacer un ensemble tracteur-pailleuse, le wagon est apprécié dans les élevages caprins par sa capacité à projeter la paille jusqu’à cinq mètres. Cette fonction pourrait peut-être voir le jour en élevage bovin, mais des travaux restent à faire sur la hauteur de projection et sur l’autonomie de la batterie qui, pour l’instant, assure la préparation et la distribution de la ration pour 2 à 3 euros d’électricité en moyenne par jour. Des charges fixes semblables chez la plupart des constructeurs, qui ne comptabilisent pas l’usure et le fioul nécessaire aux 30 à 40 minutes d’approvisionnement des tables.

Vers un approvisionnement du wagon 100 % robotisé ?

Substituer les tables d’approvisionnement par un désilage automatique au silo, c’est ce que propose le constructeur Autrichien Wasserbauer. L’élévateur mobile, appelée Lift, se positionne devant le front d’attaque et utilise une fraise évoluant de bas en haut et sur la largeur du silo. Celle-ci récupère le fourrage, qui est absorbé par un cyclone, puis rejeté dans le wagon mélangeur distributeur. Nécessitant un élévateur Lift pour chaque silo ou des tables, afin d’incorporer d’autres aliments, tels que du foin ou de l’enrubannage, ce système demande davantage de moyens par rapport à la toute récente mélangeuse automotrice autonome Kuhn Aura. Répondant à la norme « EN ISO 3991 matériel, système d’alimentation robotisé et sécurité », cette automotrice de 3 m3, équipée de bordures sensibles et de caméras de sécurité, embarque en mémoire tous les points d’intérêts (silos, cellules, cuve GNR…), ainsi que les routes virtuelles lui permettant de se rendre d’un point à un autre. Ce travail d’intégration est réalisé avec l’éleveur avant la livraison de l’automate dans l’élevage. Le guidage s’effectue par GPS RTK, par Lidar et par Odométrie.

« Aura qui embarque un module de chargement comme une automotrice conventionnelle, n’a pas besoin de cuisine. Ce qui pour l’éleveur réduit considérablement le coût d’investissement dans l’automatisation », explique Pierrick Blanchard, directeur commercial chez Kuhn. Une avancée technologique déployée aussi chez Lely, avec le prototype de robot Exos dédié à l’affourragement en vert. « Nous observons un agrandissement des troupeaux laitiers avec une volonté de la part des producteurs de conserver une part de pâturage, notamment pour répondre aux exigences des laiteries. Encore en phase de test au Pays-bas, le robot Exos récolte au stade optimum une herbe fraîche lors des périodes ou le piétinement du troupeau pourrait nuire à la structure du sol », ajoute Tifenn Civi, responsable commercial chez Lely. A voir si dans quelques années, les vallons et les cours de fermes françaises seront adaptées à ce type de robot.

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