« Des gains multiples avec le robot d’alimentation Hetwin »
La Ferme des Colibris est équipée depuis deux ans d’un robot d’alimentation Hetwin pour alimenter ses 220 bovins.

« Le robot d’alimentation est le meilleur investissement que j’ai réalisé depuis que je suis installé », annonce Dylan Rochas, éleveur de bovins viande à la Ferme des Colibris, à Autrans en Isère. Il est associé en Gaec avec son père Éric et son oncle Sébastien. Ce dernier gère la boucherie, qui dispose depuis 1996 de son laboratoire et de son atelier de transformation, pour la vente directe de la production, tandis qu’Éric et Dylan gèrent l’exploitation agricole, aidés d’un salarié.
Depuis son installation en 2015, les préoccupations premières de Dylan Rochas ont été l’amélioration des performances du troupeau et la réduction du temps de travail, notamment celui consacré à la distribution des fourrages. « Avant l’arrivée du robot Hetwin, l’alimentation occupait 5 à 6 heures en hiver et entre 2 à 3 heures en été, se souvient le jeune agriculteur. Quand je me suis installé, nous étions mal équipés en stockage et en distribution des fourrages. » Dans cette exploitation en agriculture biologique depuis 1999 située en altitude (1 000 m pour les bâtiments d’élevage), l’hiver est long et les animaux passent en moyenne 200 jours en stabulation. Les bâtiments sont bas, ce qui est favorable à une température agréable, mais se révèle contraignant pour la mécanisation. La première étape a été l’installation d’une fabrique d’aliments à la ferme, avec notamment quatre grosses cellules extérieures (maïs, orge, tourteau de colza et soja). Ces compléments étaient distribués avec la ration sèche distribuée à la griffe ou à la main.
Se libérer de la contrainte quotidienne de la distribution


Personnalisation et fractionnement des apports
La robotisation de la distribution a permis de fractionner les apports et de piloter plus finement les rations, en fonction de la situation des animaux (vaches gestantes, fraîchement vêlées, suitées…) en les gérant par lot. « Avant, nous ne pouvions pas nous permettre de réaliser une multitude de rations, se souvient Éric Rochas. Ça aurait pris trop de temps. Les vaches vêlées depuis trois, voire six mois avaient la même complémentation que les fraîches vêlées, alors qu’elles n’ont pas les mêmes besoins énergétiques que ces dernières qui sont à leur pic de lactation et doivent en même temps se requinquer : elles bénéficiaient d’une alimentation trop riche par rapport à leur besoin. » Désormais, le Gaec s’autorise à faire de l’épicerie et peaufine les rations par plus petits lots. Avec à la clé des économies sur les aliments complémentaires.
Complétées d’un peu d’eau pour les rendre plus appétentes, les rations distribuées plus fréquemment et en plus petites quantités sont toujours fraîches. Désormais, les seuls refus dans l’auge sont des cailloux qui sont enlevés tous les matins.
Des effets bénéfiques anticipés mais pas mesurés
Pour les membres du Gaec, la robotisation de la distribution laissait présager des effets bénéfiques qu’il était difficile d’estimer. Le retour sur investissement (300 000 euros au global) a donc été chiffré principalement sur les gains en termes de main-d’œuvre. À ceux-ci, se sont ajoutés les bénéfices liés à l’absence de refus et la réduction de la consommation de concentrés.
Mais la plus grosse surprise a concerné l’engraissement des vaches de réforme. « Avant, la distribution pour ces vaches se résumait à une mélangeuse de 500 kg tous les deux jours, rappelle Dylan Rochas. Aujourd’hui, c’est trois apports par jour, sans changer fondamentalement les quantités journalières. Le temps d’engraissement est fortement réduit. On gagne un mois : 3,5 mois contre 4,5 mois pour atteindre 550-560 kg de carcasse. » Des valeurs confirmées par la pesée des animaux, désormais mensuelle grâce au temps dégagé par le robot. « On a gagné 400 à 500 grammes de GMQ par jour, qui atteint désormais 2 kg de moyenne, apprécie Dylan Rochas. Ça coûte beaucoup moins cher à engraisser : les animaux sont bien finis et la qualité est au rendez-vous. »
Une ambiance zen
La multiplication des apports a également des effets bénéfiques sur l’ambiance dans l’étable. « Il n’y a pas de bruit, de poussière, d’animaux qui se bousculent, qui se battent à l’auge. On a supprimé l’effet dominant/dominé, savoure Éric Rochas. Nous n’avons plus besoin de verrouiller les cornadis… et de les déverrouiller après. Quand le robot passe, deux tiers des bovins restent couchés dans leur case, impassibles. »
Pour les éleveurs aussi, l’ambiance est plus sereine. Le temps libéré est en partie exploité pour mieux observer le troupeau. « Nous ne passons pas beaucoup moins de temps sur l’exploitation, mais nous le passons autrement, explique Dylan Rochas. Et le week-end, pour celui qui est de garde, le dimanche n’est plus sacrifié : il rentre un peu plus tôt le soir et profite davantage de la vie de famille. »
Un outil ergonomique

Le robot d’alimentation tourne jusqu’à 19 heures par jour

L’entretien se résume pour les éleveurs à dix graisseurs à gaver sur les casiers à fourrages tous les 15 jours. Le reste de l’entretien est réalisé par Innovel.