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« Des gains multiples avec le robot d’alimentation Hetwin »

La Ferme des Colibris est équipée depuis deux ans d’un robot d’alimentation Hetwin pour alimenter ses 220 bovins.

<em class="placeholder">Dylan et Eric Rochas, de la ferme des Colibris, devant le robot d&#039;alimentation Hetwin </em>
Dylan et Éric Rochas ont investi dans un robot d'alimentation Hetwin en 2023.
© L. Vimond

« Le robot d’alimentation est le meilleur investissement que j’ai réalisé depuis que je suis installé », annonce Dylan Rochas, éleveur de bovins viande à la Ferme des Colibris, à Autrans en Isère. Il est associé en Gaec avec son père Éric et son oncle Sébastien. Ce dernier gère la boucherie, qui dispose depuis 1996 de son laboratoire et de son atelier de transformation, pour la vente directe de la production, tandis qu’Éric et Dylan gèrent l’exploitation agricole, aidés d’un salarié.

Depuis son installation en 2015, les préoccupations premières de Dylan Rochas ont été l’amélioration des performances du troupeau et la réduction du temps de travail, notamment celui consacré à la distribution des fourrages. « Avant l’arrivée du robot Hetwin, l’alimentation occupait 5 à 6 heures en hiver et entre 2 à 3 heures en été, se souvient le jeune agriculteur. Quand je me suis installé, nous étions mal équipés en stockage et en distribution des fourrages. » Dans cette exploitation en agriculture biologique depuis 1999 située en altitude (1 000 m pour les bâtiments d’élevage), l’hiver est long et les animaux passent en moyenne 200 jours en stabulation. Les bâtiments sont bas, ce qui est favorable à une température agréable, mais se révèle contraignant pour la mécanisation. La première étape a été l’installation d’une fabrique d’aliments à la ferme, avec notamment quatre grosses cellules extérieures (maïs, orge, tourteau de colza et soja). Ces compléments étaient distribués avec la ration sèche distribuée à la griffe ou à la main.

Se libérer de la contrainte quotidienne de la distribution

<em class="placeholder">Fabrique d&#039;aliments à la ferme</em>
Avant le robot, la Ferme des Colibris s'était déjà équipée d'une fabrique d'aliments à la ferme. © L. Vimond
En 2020, le Gaec investit dans une mélangeuse électrique de 12 m3 à poste fixe équipée de vis horizontales de marque René Toy, qui sert prioritairement à l’engraissement. Les associés du Gaec constatent une augmentation de l’ingestion et du GMQ des bovins. Cette période marque le retour des prairies temporaires et de cultures fourragères, comme la prairie multiespèce, pour une alimentation plus efficiente. « Le troupeau était en pleine forme, mais il y avait toujours la contrainte quotidienne de la distribution de la ration, se souvient Dylan Rochas. De plus, celui qui était d’astreinte le week-end avait de grosses journées. Quand nous avions en même temps une fuite d’eau, une vache en train de vêler et la distribution du fourrage à réaliser, cela pouvait vite devenir compliquer de gérer les priorités. »

<em class="placeholder">Robot d&#039;alimentation Hetwin à la cuisine</em>
La cuisine se compose de trois caissons à fourrages qui précoupent avant de verser dans la cuve du robot. © L. Vimond
Déjà ancrée dans la tête des éleveurs depuis des années, la piste du robot d’alimentation devient de plus en plus évidente. « D’autant que mon père sera bientôt à la retraite, justifie Dylan Rochas. Ce qu’il ne fera plus, ce sera un salarié qui devra le faire. » Après avoir fait un tour de marché, la solution Hetwin, importée en France par Innovel, s’annonce comme optimale. « On a écarté les fabricants avec des bols, trop hauts pour nos bâtiments, ceux qui ne pouvaient pas monter les pentes trop fortes (jusqu’à 11 %), ceux dont les robots nécessitaient une espace en bout de couloir pour faire demi-tour, ceux qui demandaient d’investir dans une cuisine massive et coûteuse. Au final, c’est la marque autrichienne que nous avons retenue. De plus, le wagon de mélange et de distribution est équipé de vis horizontales, comme sur la mélangeuse à poste fixe que nous avions auparavant. » Pour intégrer le robot, il a fallu rogner un peu sur le séchage en vrac et le Gaec s’est adapté en augmentant la part de foin en bottes cubiques. La cuisine du robot comprend trois casiers à fourrages dotés de chaînes et barrettes et d’un rotor à sections pour précouper les fibres. Le premier est chargé quotidiennement en cinq minutes de foin des prairies permanentes, le second tous les trois jours d’enrubannage et le troisième une fois par semaine avec de la luzerne.

Personnalisation et fractionnement des apports

La robotisation de la distribution a permis de fractionner les apports et de piloter plus finement les rations, en fonction de la situation des animaux (vaches gestantes, fraîchement vêlées, suitées…) en les gérant par lot. « Avant, nous ne pouvions pas nous permettre de réaliser une multitude de rations, se souvient Éric Rochas. Ça aurait pris trop de temps. Les vaches vêlées depuis trois, voire six mois avaient la même complémentation que les fraîches vêlées, alors qu’elles n’ont pas les mêmes besoins énergétiques que ces dernières qui sont à leur pic de lactation et doivent en même temps se requinquer : elles bénéficiaient d’une alimentation trop riche par rapport à leur besoin. » Désormais, le Gaec s’autorise à faire de l’épicerie et peaufine les rations par plus petits lots. Avec à la clé des économies sur les aliments complémentaires.

Complétées d’un peu d’eau pour les rendre plus appétentes, les rations distribuées plus fréquemment et en plus petites quantités sont toujours fraîches. Désormais, les seuls refus dans l’auge sont des cailloux qui sont enlevés tous les matins.

Des effets bénéfiques anticipés mais pas mesurés

Pour les membres du Gaec, la robotisation de la distribution laissait présager des effets bénéfiques qu’il était difficile d’estimer. Le retour sur investissement (300 000 euros au global) a donc été chiffré principalement sur les gains en termes de main-d’œuvre. À ceux-ci, se sont ajoutés les bénéfices liés à l’absence de refus et la réduction de la consommation de concentrés.

Mais la plus grosse surprise a concerné l’engraissement des vaches de réforme. « Avant, la distribution pour ces vaches se résumait à une mélangeuse de 500 kg tous les deux jours, rappelle Dylan Rochas. Aujourd’hui, c’est trois apports par jour, sans changer fondamentalement les quantités journalières. Le temps d’engraissement est fortement réduit. On gagne un mois : 3,5 mois contre 4,5 mois pour atteindre 550-560 kg de carcasse. » Des valeurs confirmées par la pesée des animaux, désormais mensuelle grâce au temps dégagé par le robot. « On a gagné 400 à 500 grammes de GMQ par jour, qui atteint désormais 2 kg de moyenne, apprécie Dylan Rochas. Ça coûte beaucoup moins cher à engraisser : les animaux sont bien finis et la qualité est au rendez-vous. »

Une ambiance zen

La multiplication des apports a également des effets bénéfiques sur l’ambiance dans l’étable. « Il n’y a pas de bruit, de poussière, d’animaux qui se bousculent, qui se battent à l’auge. On a supprimé l’effet dominant/dominé, savoure Éric Rochas. Nous n’avons plus besoin de verrouiller les cornadis… et de les déverrouiller après. Quand le robot passe, deux tiers des bovins restent couchés dans leur case, impassibles. »

Pour les éleveurs aussi, l’ambiance est plus sereine. Le temps libéré est en partie exploité pour mieux observer le troupeau. « Nous ne passons pas beaucoup moins de temps sur l’exploitation, mais nous le passons autrement, explique Dylan Rochas. Et le week-end, pour celui qui est de garde, le dimanche n’est plus sacrifié : il rentre un peu plus tôt le soir et profite davantage de la vie de famille. »

Un outil ergonomique

<em class="placeholder">Terminal tactile du robot d&#039;alimentation Hetwin </em>
Le robot d'alimentation Hetwin propose un terminal tactile jugé très intuitif par les éleveurs. © L. Vimond
Si les travaux d’installation du robot d’alimentation Hetwin ont duré un mois, la mise en route n’a duré que deux heures et demie. « C’est le temps qu’il a fallu pour que je maîtrise l’essentiel, résume Dylan Rochas. Après, il m’a fallu une petite année pour peaufiner la maîtrise. Mais c’est un outil très ergonomique. » L’écran tactile est très intuitif et permet une navigation facile. L’éleveur peut ajuster tous les paramètres, les rations, leur ordre de chargement, etc. : les changements sont intégrés dans la foulée. « Il faut ne pas oublier de changer le nombre d’animaux, dès que nous déplaçons une bête d’une case à l’autre. »

Le robot d’alimentation tourne jusqu’à 19 heures par jour

<em class="placeholder">Robot d&#039;alimentation Hetwin </em>
Le robot d'alimentation Hetwin convient bien aux bâtiments bas de la Ferme des Colibris. © L. Vimond
Guidé par des aimants dans le béton, le robot Hetwin dispose de vis horizontales et de quatre roues directrices lui permettant notamment de circuler en crabe dans certaines parties du bâtiment. Distribuant dans les deux sens d’avancement, il affiche une moyenne journalière de près de 12 heures de travail, lissée sur toute l’année : en haute saison, le robot travaille 19 heures par jour. En cas de problème, il s’arrête et envoie des alertes sur le smartphone. « Dans 90 % des cas, ce sont des problèmes mineurs : on redémarre le robot à distance, peu importe où l’on se trouve », rassure Dylan. Lorsque le souci provient des casiers à fourrage, une télécommande permet de les piloter pour débourrer le contenant.

L’entretien se résume pour les éleveurs à dix graisseurs à gaver sur les casiers à fourrages tous les 15 jours. Le reste de l’entretien est réalisé par Innovel.

En chiffres

La Ferme des Colibris

220 bovins en race blonde d’Aquitaine, dont 80 mères au total avec deux périodes de vêlage (janvier à mars et août septembre)
180 hectares en zone de montagne (prairies permanentes et temporaires)
Robot Hetwin : 7 100 heures en 607 jours, soit en moyenne 11 h 42 min par jour

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