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Des concessionnaires mobilisés face à la crise, mais inquiets pour 2021

L’enquête de conjoncture du Sedima auprès des concessionnaires prouve que l’activité de vente et de service s’est maintenue à un bon niveau en 2020, malgré la crise de la Covid-19. Les perspectives pour 2021 sont incertaines, les distributeurs s’inquiétant de l’impact de la crise sanitaire qui se poursuit et des répercussions de la mauvaise récolte 2020, malgré les aides à l’investissement du plan de relance.

L'activité des concessionnaires s'est ralentie sur le deuxième trimestre 2020.
© Sicoit

« Les distributeurs ont su faire face à la crise sanitaire en adaptant leur organisation pour assurer la proximité et la continuité du service auprès des agriculteurs », se félicite Pierre Prim, Président du Sedima, Syndicat national des entreprises de service et distribution du machinisme agricole, d’espaces verts et des métiers spécialisés. Des propos confirmés par une enquête de conjoncture réalisée à l’automne auprès des adhérents du Sedima.

Pour le premier semestre 2020, les concessionnaires affichent des prises de commandes en hausse de 3 % pour le matériel neuf et de 10 % pour l’occasion, le recul observé en mars-avril ayant été compensé par la suite. A noter que sur le neuf, les ventes de matériels d’accompagnement sont plus dynamiques que celles des tracteurs et automoteurs, tandis que sur l’occasion, c’est le marché tracteur qui tire mieux son épingle du jeu. Le chiffre d’affaires des ateliers et des magasins (pièces) progresse aussi de 10 %. Ces bons résultats ont profité à la plupart de secteurs, hormis celui de la viticulture, les concessionnaires concernés affichant des baisses de 6 % des prises de commandes.

Les régions de grandes cultures et viticoles plus impactées

Pour le second semestre, la tendance est moins favorable avec une baisse de 5 % des prises de commandes en matériel neuf, une tendance encore plus forte pour les automoteurs à - 9 %. L’activité occasion devrait rester stable, tandis que les chiffres d’affaires atelier et magasin devraient encore progresser (+ 2 et + 4 %). Cette fois-ci les disparités entre secteurs de production semblent être plus fortes, les régions d’élevage semblant beaucoup mieux se maintenir que celles de grandes cultures, impactées par les mauvaises récoltes. Quant à la viticulture, les investissements restent orientés à la baisse.

Les responsables du Sedima observent en complément des tendances de leur enquête, que les immatriculations de tracteurs (standards et spécialisés) sont en baisse de 8 % sur les 11 premiers mois de l’année. Celles des enjambeurs vignerons reculent même de 47 % !

Concernant les prévisions pour le premier semestre 2021, les concessionnaires enquêtés ne prévoient pas de retour à la croissance. Plus de la moitié d’entre eux s’attendent à une baisse de leurs prises de commandes en matériel neuf, avec un recul estimé à 5 %. Ils envisagent, par ailleurs, une stabilité pour les ventes d’occasion, de pièces et l’activité des magasins.

Vigilance sur les aides du plan de relance

Les distributeurs s’inquiètent de l’évolution de leur chiffre d’affaires, notamment dans les régions de grandes cultures et de viticulture, où la trésorerie de leurs clients a été mise à mal par les mauvaises récoltes et les difficultés de commercialisation. Le Sedima sera vigilant sur l’impact des aides du plan de relance. « Ces aides sont bénéfiques pour l’investissement et l’accès aux nouvelles technologies, a la fois en pulvérisation et en désherbage mécanique. Mais elles auront pour conséquence la baisse des prix des reprises des anciens pulvérisateurs. Nous regrettons de ne pas avoir été entendu sur la mise en place de subventions destinées à couvrir l’achat de kits et les frais de montage permettant de moderniser des appareils récents », analyse Pierre Prim.

A lire aussi : Plan de relance - Des primes pour renouveler les vieux pulvés ou investir dans le désherbage mécanique.

Le Sedima pointe également le développement des plateformes de ventes en ligne de pièces qui pourrait à terme remettre en cause les équilibres financiers de la distribution, du fait de la distorsion de concurrence entrer les magasins physiques et le commerce en ligne. Autre point d’inquiétude, la poursuite des stratégies d’élargissement de gammes des full liners risque de peser sur l’indépendance des distributeurs et sur la diversité de l’offre proposée aux agriculteurs. « Un même constructeur ne devrait pas représenter plus de 70 % du chiffre d’affaires d’un distributeur », estime le Sedima.

Pierre Prim arrivant à la fin de son second mandat, le Sedima devra élire un nouveau président à l’occasion de sa prochaine convention qui aura lieu les 18 et 19 mars 2021.

 

 

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