Les règles pour réussir ses semis de mélanges prairiaux
Les mélanges multiespèces dans les prairies permettent de garantir une production d’herbe une grande partie de l’année en limitant les effets liés aux variations des conditions météo. Leur bonne implantation mérite de respecter quelques règles.


« Nous recommandons de semer les prairies multiespèces sur un sol nu ou bien sous couvert de méteil, indique Alexis Desarmenien, conseiller herbe et fourrages à la chambre d’agriculture de la Creuse. Les mélanges prairiaux se composent de légumineuses, qui apportent de la qualité au fourrage, et des graminées, qui procurent la quantité. Dans notre département, le mélange assez courant comprend six espèces, dont le ray-grass, la fétuque élevée, le dactyle, le trèfle blanc, le trèfle violet et la luzerne. La dose de semis varie entre 25 et 30 kg par hectare. » Lors de l’implantation, le sol doit être suffisamment propre et affiné en surface. « L’idéal est de passer un coup de rouleau avant de semer pour bien aplanir. Cela permet de mieux maîtriser la profondeur de semis et donc de favoriser l’homogénéité des levées », précise le conseiller.
Relever les éléments semeurs
Comme les semences de graminées et de légumineuses sont de petites tailles, avec des poids de mille grains allant de 0,5 à 4,5 grammes, il est important de semer à une profondeur maximale de 1 cm. « Lorsque l’implantation est réalisée avec un semoir en ligne, l’idéal est de relever les éléments d’enterrage, afin de déposer les graines à la volée en surface. Il est aussi possible d’utiliser un épandeur centrifuge, mais il ne faut pas de vent qui perturbe la répartition. Dans tous les cas, il est possible d’intervenir ensuite en surface avec un coup de herse peigne. Le plus important est de repasser systématiquement le rouleau pour assurer un bon contact terre graine. Bien enfouies, les semences germent mieux et ne risquent pas de se dessécher », conseille Alexis Desarmenien. Durant le semis, il est recommandé de remuer régulièrement les semences dans la trémie pour garantir l’homogénéité du mélange de graines.
Le semis sous couvert de méteil
Lorsque les conditions climatiques ne permettent pas d’implanter les prairies aux bonnes dates, il est possible de repousser le semis des mélanges prairiaux en les réalisant sous couvert de méteil. « Implanté à la même période que les céréales, le méteil est bénéfique aux espèces composant la prairie, car il les protège du gel en se développant plus rapidement. Il freine également la croissance des adventices en occupant l’espace », souligne le conseiller. Ce mélange céréalier assure une récolte satisfaisante dès la première coupe au printemps suivant, puis il laisse le champ libre au développement des graminées et légumineuses de la prairie. « Le méteil, composé de plus grosses graines, telles que les céréales, la féverole, le pois ou la vesce, impose une profondeur de semis plus importante : 2 à 3 cm. Son implantation combinée à celle de la prairie demande, soit de passer deux fois dans le champ avec le même semoir, soit de disposer d’un appareil à double trémie capable de déposer les deux mélanges de semences à des profondeurs différentes. »
Déposer les graines à des profondeurs distinctes
Dans le cas des semoirs à deux trémies, il est important d’utiliser un appareil doté de conduits différents pour le transport des semences. Ce type d’outil donne généralement la possibilité de déposer en premier les plus grosses graines à une plus grande profondeur, via les éléments semeurs, puis de semer les plus petites en surface à l’aide de tubes de descente ou de diffuseurs. Il est aussi envisageable de combiner un semoir à simple cuve avec une trémie frontale, mais ceci impose de rajouter une tête de répartition et une rampe de semis à l’arrière.