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Les céréales tirent leur épingle du jeu dans les activités du port de La Rochelle en 2024

Port Atlantique La Rochelle a présenté son bilan 2024, le mardi 28 janvier dernier. Tour d’horizon général et focus sur la filière grains.

Cécile Ricchiardi (à gauche), présidente du conseil de surveillance, Sandrine Gourlet, présidente du directoire, et Francis Grimaud, président de l'Union maritime La Rochelle
Cécile Ricchiardi (à gauche), présidente du conseil de surveillance, Sandrine Gourlet, présidente du directoire, et Francis Grimaud, président de l'Union maritime La Rochelle, lors de la présentation du bilan 2024 du Port Atlantique La Rochelle.
© Thierry Michel

Pour l’année civile 2024, les activités liées aux céréales et aux oléagineux ont représenté 36 %, en volume, des marchandises traitées par le Port de La Rochelle, à égalité avec les produits pétroliers. Les produits du BTP pèsent pour 11 % des flux et les autres vracs agricoles (engrais, alimentation animale) pour 9 %. Tout cela est à contextualiser dans un trafic total de 8,38 Mt en 2024 (contre 8,595 Mt en 2023 et entre 8,3 et 9,8 Mt sur les quinze dernières années), avec une activité qui se répartit à 61 % sur l’importation et à 39 % sur l’export pour l’ensemble des marchandises. 

Légère progression en volume pour les céréales

Malgré le contexte géopolitique mondial difficile et les aléas climatiques qui ont amputé la récolte de la Ferme France en 2024, les activités de la filière céréalière ont progressé très légèrement de 0,8 % l’année dernière.  

Dans le détail, on peut noter que le trafic de grains a représenté 3,019 Mt en 2024 contre 2,995 Mt en 2023. Le blé progresse (2,066 Mt en 2024 contre 1,678 Mt en 2023) alors que l’orge recule de façon significative (688 119 t contre 1,019 Mt). Les tonnages de maïs s’élèvent à 251 718 t en 2024 contre 239 994 t l’année précédente. Les oléagineux perdent du terrain, à 11 102 t contre 58 412 t. 

Parmi les 40 pays servis en 2024, Jean-Baptiste Goüin, directeur du marketing et du patrimoine du port, a détaillé les plus grosses destinations acheteuses : « la Chine avec 780 000 t (blé et orge) arrive en tête devant le Sénégal (340 000 t de blé), le Portugal (250 000 t de blé, orge et maïs) et le Maroc (250 000 t de blé et d’orge). L’Algérie complète le top 5 avec 200 000 t de blé ».

2025 verra la mise en place d’un nouveau plan stratégique pour 2026 à 2029 pour le port de La Rochelle, sous la houlette de Cécile Ricchiardi, élue chambre de commerce et présidente du Conseil de surveillance du port, qui plaide en faveur d’une large concertation et coopération avec tous les acteurs du territoire rochelais. 

Du côté des vracs agricoles, le port a traité 764 363 t de produits en 2024 (743 710 t en 2023), en hausse de 2,8 %, dont 636 405 t d’engrais manufacturés et 127 958 t d’alimentation animale contre respectivement 628 470 t et 115 240 t en 2023.

Lire aussi : Sica Atlantique : stabilité des exportations céréalières en 2023-2024

En ce qui concerne la logistique de transport, le trafic ferroviaire portuaire a pesé pour 1,051 Mt et la part du transport modal représente 12,55 % des volumes en 2024. Le report modal a du mal à décoller et ceci serait dû plus à des questions d’organisation et de coût de l’offre que de capacités. La quasi-totalité du trafic ferroviaire géré concerne les céréales.   

Une année 2025 céréalière entre espoirs et incertitudes

Le trafic global du port est estimé à 8,2 Mt pour 2025, avec notamment une possible baisse pour les céréales et les colis lourds versus une stabilité des autres types de trafics. 

Cependant, pour la campagne céréalière 2025-2026, le constat à fin janvier est que les semis de blé et d’orge ont pu « se dérouler dans des conditions proches de la normale ». La tendance est donc jugée « plutôt favorable ». Mais la prudence est de mise car « une récolte ne peut être qualifiée de bonne que quand elle est ensilée », peut-on lire dans la newsletter du port publiée à l’occasion de ce bilan. 

La saison 2025-2026 verra aussi le retour aux pleines capacités de stockage du silo Bertrand II après l’incendie qui en avait endommagé une partie en août 2023. Les travaux initialement prévus sont désormais « parfaitement » achevés.

Lire aussi : La Rochelle : la situation revient vers la normale après l'incendie

2025 sera encore une année de forts investissements de la part du port de La Rochelle

2025 sera encore une année de forts investissements de la part du port lui-même (37 M€ après 39,9 M€ en 2024) et de l’Union maritime La Rochelle, présidée par Francis Grimaud (également président de l’Union maritime et portuaire au niveau national depuis novembre 2024), avec 37,5 M€ contre 45,5 M€ l’an passé. 

La 3e édition des Shipping Days aura lieu les 16 et 17 avril, pour réunir l’ensemble des professions portuaires en France. Elles réuniront 90 % des ports français et les organisateurs souhaitent que d’autres éditions aient lieu dans d’autres places maritimes de l’Hexagone : Marseille, Le Havre ou encore Rouen sont candidates à l’organisation de futures éditions. Enfin, La Rochelle accueillera les Assises de l’économie de la mer les 4 et 5 novembre. 

Une nouvelle approche pour mesurer la valeur économique créée à travers les activités du port

Lors de la présentation à la presse du bilan 2024 et des perspectives 2025, Sandrine Gourlet, directrice générale du port, a expliqué que la mesure des tonnages n’est pas forcément la seule pour mesurer la richesse créée par les activités du port. Elle a évoqué des travaux en 2025 autour d’une méthodologie pour mettre en place de nouveaux indicateurs. « La valeur créée n’est pas uniquement dans les volumes traités. On peut aussi analyser si une marchandise traitée représente un flux uniquement ou si elle donne lieu à une activité de transformation sur le territoire rochelais. Certaines fluctuations d’activité disent des choses sur la transition écologique et énergétique : baisse du trafic des produits pétroliers par exemple. On constate une hausse des produits forestiers, à mettre en relation avec la suppression des emballages plastiques au profit des emballages cartons », souligne-t-elle. Le trafic « dit » des choses sur l’économie globale de la région : hausse du taux d’emplois des dockers de 10 %, 4 700 emplois au total en lien avec les activités portuaires et 1,5 milliard d’euros de retombée sur l’économie de l’agglomération. Sandrine Goulet se donne un à deux ans pour mettre au point ces indicateurs. 

 

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