Aller au contenu principal

La charrue déchaumeuse en Cuma limite les coûts

Cinq adhérents de la Cuma de la Sueurre en Haute-Marne se partagent une charrue déchaumeuse de dix corps. Ils apprécient cette machine pour sa capacité à bien enfouir les débris végétaux en labour superficiel.

« Exploitant dans une région de polyculture élevage, je cultive des terres très superficielles, sur roche calcaire, qui imposent de travailler à faible profondeur. Alors que j’avais revendu en 1995 la charrue que je n’utilisais plus, j’ai depuis deux ans été obligé de reprendre le labour pour lutter contre le phénomène de graminées résistantes. J’ai alors formé, en 2019, avec quatre autres adhérents, dont trois en bio, un groupe au sein de la Cuma pour acheter une charrue déchaumeuse », précise Emmanuel Decorse, président de la Cuma de la Sueurre, localisée à Millières en Haute-Marne. La même année, une attaque de fusariose sur un blé implanté en direct derrière maïs a fini de convaincre l’agriculteur, en conduite conventionnelle, de revoir ses pratiques culturales. « J’avais récolté 40 quintaux par hectare, alors que le rendement moyen en blé sur mon exploitation se situe habituellement entre 60 et 65 quintaux. Désormais, chez moi le labour est redevenu systématique. C’est un des leviers pour diminuer l’indice de fréquence de traitement (IFT). »

200 chevaux pour une dix corps

La charrue Rapid Lab réversible de dix corps de 13 pouces, du fabricant haut-marnais Bugnot, se caractérise par son utilisation hors raie. « Ce modèle porté présente l’avantage de travailler sur une largeur de 3,33 mètres (NDLR : équivaut à une charrue huit corps classique en 16 pouces). Il est équipé de sécurités non-stop hydrauliques indispensables dans notre secteur très pierreux, mais il a en revanche l’inconvénient d’être lourd – 2 410 kg. Il impose par conséquent d’utiliser un tracteur d’au moins 200 chevaux lesté à l’avant d’une masse de 1 200 à 1 400 kg. » La vitesse de travail est en moyenne de 9 km/h et les adhérents labourent avec l’aide du guidage par GPS, une technique qui demande une certaine habitude. La charrue est aussi bien utilisée pour les labours d’été que ceux d’automne. « Je travaille à une profondeur de 7 à 8 cm et l’enfouissement des résidus est parfait à mon goût, même s’il reste bien sûr quelques végétaux en surface. Le labour en direct après la récolte du maïs ensilage est tout à fait satisfaisant. »

Les reprises à l’outil à disques

La charrue déchaumeuse est appréciée des adhérents en bio pour lutter contre la pression des adventices. Cependant, si le labour seul permet de freiner le développement du brome et du vulpin, la destruction de la luzerne semble être plus compliquée. « Mes collègues en bio passe d’abord des outils à dents pour fragiliser la plante, avant de labourer », remarque l’agriculteur. Il souligne que si les corps à 45 degrés de cette charrue (angle entre le contre-sep et le soc) donnent satisfaction dans les sols très légers et superficiels, ils conviennent moins bien dans les terres lourdes des secteurs voisins, où le constructeur préconise les modèles à 37 degrés. Pour la reprise du labour, Emmanuel Decorse, comme ses collègues de la Cuma engagés sur la charrue, utilise systématiquement un appareil à disques indépendants, de type Horsch Joker, Lemken Rubin ou Väderstad Carrier, pourvu d’un rouleau et d’un dispositif de nivellement. « Vu la faible profondeur de travail, pas question de passer un outil à dents qui remonterait les résidus en surface. »

200 hectares labourés par an

La charrue laboure en tout 200 hectares sur les cinq exploitations. Les adhérents engagés ont choisi un amortissement long, afin de limiter le coût d’utilisation. Cette machine, d’une valeur actuelle de 37 000 euros, revient alors à 15 euros par hectare.

La Cuma de la Sueurre en chiffres

40 adhérents, dont 5 engagés sur la charrue déchaumeuse

1 charrue déchaumeuse

3 épandeurs à fumier

2 tonnes à lisier

2 andaineurs à tapis

1 broyeur de pierres

1 aligneuse à cailloux

1 épareuse

1 semoir John Deere 750A

Le fond de raie découpé en deux temps

Sur la charrue déchaumeuse Bugnot, la lame arrière découpe la bande de terre laissée par le soc et qui sert de charnière pour faciliter le retournement de la bande de terre.

La principale difficulté du labour à faible profondeur est de bien retourner la bande de terre, afin d’enfouir correctement les résidus végétaux. Pour y parvenir, la charrue Bugnot Rapid Lab, conçue pour travailler au maximum à 23 cm, dispose de socs ne tranchant que deux tiers du fond de raie, laissant ainsi une partie non découpée qui sert de charnière. Celle-ci est ensuite soumise à l’action d’une lame arrière qui coupe le tiers restant. Le bon enfouissement des débris est assuré par une rasette ou par le déflecteur monté au-dessus du versoir. Le constructeur haut-marnais propose par ailleurs deux types de corps de 13 pouces de large se différenciant par leur angle d’attaque. Le premier, de 37 degrés, est préconisé pour les sols limoneux et très argileux. Le second, de 45 degrés, est conseillé pour les terres légères et argilo-calcaires.

 

Les plus lus

Remplissage du réservoir d'un engin agricole de GNR
Comment évolue le prix du GNR ?

Le prix du gazole non routier pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs qui en ont besoin pour alimenter leurs engins…

Les quads et SSV homologués en catégorie L concernés par le contrôle technique sont assez peu répandus dans les exploitations agricoles.
Le contrôle technique des quads et SSV débute ce 15 avril. Votre véhicule est-il concerné ?

À la suite de l’arrêté paru en octobre 2023, le calendrier du contrôle technique des quads et SSV de catégorie L est…

Remplissage du réservoir d'AdBlue d'un tracteur
Comment évolue le prix de l'AdBlue ?

Au coût du carburant qui pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs, s’ajoute l’AdBlue nécessaire dans tous les…

Les meilleurs poissons d'avril des constructeurs sur les réseaux sociaux

Beaucoup de constructeurs de matériel agricole n'ont pas manqué le rendez-vous du 1er avril pour présenter farces et…

Mathieu Guillerm, éleveur de porcs à Kergloff dans le Finistère : « Le capteur Ana’Lisier est très simple d’utilisation. Il sera rapidement rentabilisé. »
« J’épands des kilos d’azote et non plus des mètres cubes de lisier, grâce au capteur »

Éleveur dans le Finistère, Mathieu Guillerm a équipé sa tonne d’un conductimètre analysant la valeur fertilisante du lisier…

Mel McGlinchey et Fabien_Pottier, Fendt France, Suisse, Belgique et Luxembourg
Fendt France - Un nouveau directeur commercial pour remplacer Fabien Pottier

Fabien Pottier, le directeur commercial de Fendt en France, en Suisse, au Luxembourg et en Belgique, s'apprête à passer le…

Publicité