Tendances : une nervosité intermittente
Blé tendre : fermeté en portuaire
Avec la vague de froid qui s’est installée sur les pays de l’UE, mais aussi sur la Russie et l’Ukraine, la physionomie du marché a nettement évolué. Seuls des péripéties météorologiques pouvaient en effet faire «bouger» un marché jusqu’alors engourdi.
Les opérateurs sont en effet inquiets de la tournure des évènements notamment dans l’extrême Est de l’Europe. En Russie et en Ukraine, les très basses températures pourraient avoir causé des dégâts sur les cultures, si la couverture neigeuse n’est pas assez protectrice. La logistique est également très perturbée par cette météo glaciale. Les chargements ont été totalement bloqués dans les ports de la mer Noire. Pris de court, certains opérateurs du Bassin méditerranéen sont revenus sur les blés européens, français et allemands notamment. Une nouvelle donne qui a provoqué un élan de fermeté sur les cours en portuaire (moindre toutefois en ce milieu de semaine), les organismes stockeurs profitant de l’aubaine. Mais cette situation ne profite qu’à l’exportation, le marché intérieur demeurant imperturbablement calme, l’effet du gel n’ayant apparemment pas provoqué de dégradation des cultures dans l’Hexagone.
Les offres françaises à l’intervention ont progressé pour atteindre au 30 janvier 207.629 t de céréales (contre 164.204 t au 23 janvier), dont 162.955 t de blé tendre (138.560 t) et 44.674 t d’orge (25.644). On compte en blé tendre, 145.355 t en région Onic d’Orléans (124.360 t), 17.600 t à Dijon (14.200 t), et en orge 26.754 t à Châlons-en-Champagne (22.124 t), 11.150 t à Orléans (2.150 t), 1.370 t à Nancy (1.370 t) et 5.400 t à Dijon. Au niveau européen, les offres à l’intervention ont également progressé. Au 22 janvier, elles représentaient, toutes céréales confondues, 7,10 Mt (contre 6,94 au 15 janvier), dont 2,61 Mt de blé (2,56 Mt), 3,23 Mt de maïs (3,17) et 1,26 Mt d’orge (1,21 Mt). La Hongrie reste toujours loin devant avec 3,74 Mt, suivie par l’Allemagne (1,27 Mt), la Pologne (759.000 t), la Slovaquie (443.000 t) et la République tchèque (361.000 t).
Blé dur : marché des plus calmes
Dans le Sud-Est, marché calme avec des semouliers qui paraissent bien couverts. Peu d’affaires sur les pays du Maghreb (et pas plus de questionnement des acheteurs éventuels). Les acheteurs italiens ne se manifestent que très sporadiquement (concurrence des origines Espagne et Turquie). Au nord Loire, marché actuellement totalement inerte faute d’intérêt acheteur.
Orge mouture : inertie
Marché très calme avec des cours irréguliers selon les régions en fonction de besoins sporadiques .
Brasserie : statu quo
Que dire de plus cette semaine sur un marché qui a connu très peu de péripéties depuis de longs mois ? L’exportation est toujours contrariée par les marchandises australiennes qui déferlent sur la Chine et la baisse des cours des origines Danemark et Royaume-Uni. La malterie européenne, quant à elle, s’approvisionne au coup par coup et pour des volumes vraiment confidentiels.
Maïs : bien tenu
Aux problèmes de basses eaux dans l’Est du pays sont venues s’ajouter les fortes gelées et les chutes de neiges abondantes… De ce fait, on note un regain d’intérêt des fab du nord-UE avec un raffermissement des cours sur Creil et les ports de l’Est, d’autant que les amidonniers semblent vouloir également se couvrir sur le rapproché. Fermeté sur le Sud-Ouest où les achats de précaution de la part des exportateurs se sont poursuivis assez régulièrement.
Protéagineux : petite activité en pois
Le petit courant d’affaires engendré par la baisse des prix constatée la semaine dernière se poursuit. Les opérateurs le vérfient notamment dans les régions Marne/Aisne et Eure/Calvados. Les volumes échangés restent toutefois moyens. Les prix évoluent peu. Du côté des féveroles, l’absence totale de demande entraîne une dégringolade des prix en qualités humaine et animale.
Oléagineux : irrégulier et peu actif
Le marché des graines oléagineuses est encore peu attractif cette semaine. L’évolution des prix en colza est irrégulière. Les acheteurs attendent une baisse étant donné l’importance du stock de report qui se confirme. En tournesol, les cours sont assez fermes. La trituration étant toujours aussi peu interréssée par ces produits, les transactions sont très rares.
Tourteaux : hausse sans affaires
Les rachats massifs des fonds d’investissement et le temps peu favorable en Amérique du Sud ont fait progresser les cours des tourteaux de soja. Toutefois, la fermeté de la protéine à Chicago a marqué le pas à partir de mardi, suivant l’annonce de pluies en Argentine. Les échanges ont donc été peu nombreux dans ce contexte de fermeté auquel il faut ajouter le spectre de la grippe aviaire qui n’encourage pas les couvertures sur le long terme. En tourneol et en colza, des affaires sont rapportées sur un marché ferme.
Déshydratés : RAS
Toujours aussi calme, le marché des produits déshydratés ne parvient pas à attirer les acheteurs plus attentifs aux cours des céréales. Les exécutions se poursuivent donc dans le calme le plus serein. Les cotations ne varient pas en luzernes déshydratées comme en pulpes de betteraves.
Issues de meunerie : fermeté réitérée
La tendance reste ferme, en particulier en sons fins. Le marché toujours aussi peu approvisionné est bien demandé.
PSC : influence négative du dollar
La hausse du dollar a fait progresser les prix. Toutefois, des achats en corn gluten feed sont rapportés pour des livraisons éloignées.
Légumes secs : légère reprise
L’offre en pois chiches reste agressive du côté des vendeurs indiens. En revanche, les haricots colorés sont très fermes par manque de disponibilités. En terme d’échanges, le marché observe une reprise de l’activité.
Graineterie : activité soutenue
Le marché connaît un bon courant d’affaires cette semaine. Les cotations de dari blanc et de tournesol strié progressent compte tenu d’un manque d’offres sur ces produits.
Graines fourragères : affaires sur la NR
L’activité se porte surtout sur la récolte à venir. Des échanges sont rapportés en ray grass anglais sur un niveau de la prix en léger recul cette semaine.
Pailles et fourrages : froid sans impact
La chute des températures n’a pas eu de conséquences sur les échanges de pailles et fourrages. Les stocks étant hauts, les prix n’évoluent pas non plus. En foin de Crau, les cotations sont stables.