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Onic : faire face à la concurrence mer Noire

CE N’EST PAS encore cela, mais ça se présente mieux que le mois dernier.

Telle était la tonalité à la sortie du comité permanent de l’Office national interprofessionnel des céréales (Onic) qui a eu lieu le 12 octobre. Le retard de commercialisation des céréales à l’export vers les pays tiers a été partiellement rattrapé depuis le 15 septembre, grâce à l’adjudication d’un million de tonnes à l’export en quatre semaines, dont près de 800.000 t au départ du marché libre. La filière céréalière a le sentiment d’avoir été entendue à Bruxelles. L’augmentation progressive de la restitution de 4 euros/t début septembre à 8 euros/t début octobre a permis de mieux affronter la concurrence vis-à-vis des blés d’origine mer Noire. Le rééquilibrage de la parité euro/dollar y a aussi contribué. De plus, la Commission européenne a décidé d’ouvrir une adjudication pour l’export de 0,5 Mt de blé d’intervention français, à partir de fin octobre, répondant ainsi à la demande de la France.

Regain d’activité en blé

Sans avoir complètement rattrapé le retard pris en début de campagne, les exportations de blé européen, mieux soutenues par Bruxelles, retrouvent un peu de dynamisme. Les exportations de blé au départ des stocks d’intervention, jusque-là limitées aux pays enclavés de l’UE, seront par ailleurs prochainement étendues à la France, pour un volume de 0,5 Mt. Cette mesure répond à la demande de la France.

Ainsi, le retard pris en début de campagne en matière d’exportation de blé, n’a été que partiellement rattrapé depuis le 15 septembre, avec l’adjudication de 1 Mt de blé à l’export en quatre semaines, dont près de 0,8 Mt au départ du marché libre. Le volume des certificats octroyés dans l’UE à 25 atteint désormais 2,5 Mt de blé début octobre 2005, contre 2,8 Mt début octobre 2004 et 2,6 Mt début octobre 2003. Ces certificats ont été délivrés à partir du marché libre pour 1,7 Mt, mais aussi à partir des stocks d’intervention détenus par les pays «enclavés» de l’Union européenne (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Autriche, Pologne, et Lituanie) pour un peu plus de 0,6 Mt. Des certificats de droit commun sans restitution ont également été délivrés pour un volume de moins de 0,2 Mt. L’augmentation progressive de la restitution accordée au départ du marché libre, qui est passée de 4 euros/t le 8 septembre 2005 à 8 euros/t le 6 octobre dernier, permet aux blés européens de mieux affronter la concurrence des origines mer Noire (Russie et Ukraine) sur le marché mondial, notamment sur les destinations de proximité. Mais les écarts de prix constatés entre les deux origines, ne sont pas encore totalement comblés. Par ailleurs, le léger redressement du dollar face à l’euro défavorise un peu moins les exportations européennes, avec un taux de change, assez stable, de 1 euros pour 1,20 $. Enfin, la Commission européenne a décidé d’ouvrir une adjudication pour l’exportation de 0,5 Mt blé d’intervention français à partir de la fin octobre donnant ainsi satisfaction à la demande de la France exprimée dès le démarrage de la campagne.

Début octobre, les certificats d’exportation délivrés en orge représentent un volume de 1,1 Mt (dont 0,7 Mt au départ du marché libre et 0,4 Mt au départ des stocks d’intervention allemand et français). Dans un contexte mondial actuellement peu favorable aux exportations d’orges fourragères européennes, en raison de la concurrence des origines mer Noire, les offres des opérateurs au départ du marché libre sont restées limitées. Aucune restitution à l’exportation n’a donc été octroyée à l’exportation depuis le 8 septembre dernier. Les adjudications d’orge d’intervention sont aussi restées limitées, avec moins de 64.000 t adjugées depuis la mi-septembre, dont 44.000 t au départ de la France.

Solidarité avec l’Espagne

Face au déficit fourrager de certains pays du sud de l’UE, victimes de la sécheresse, la Commission européenne a décidé de remettre sur le marché une partie des stocks de céréales d’intervention communautaire dès le mois de juillet 2005. Quelque 350.000 t de céréales d’intervention ont ainsi été revendues sur le marché européen depuis le début de la campagne, dont près de 130.000 t ciblées sur l’Espagne. Les reventes de maïs, qui dépassent 280.000 t, s’essoufflent mais le blé pourrait prendre le relais. La Commission européenne a en effet décidé de remettre en vente, à partir de la fin octobre, 200.000 t de blé d’intervention français à destination de l’Espagne. Ces reventes permettent de désengorger progressivement les stocks de certains pays, en particulier des nouveaux Etats membres, qui ont eu massivement recours à l’intervention au cours de la campagne 2004/2005. Deux types d’adjudication ont ainsi été mises en œuvre par Bruxelles durant l’été. D’une part, la revente de 800.000 t de maïs d’intervention sur l’ensemble du marché européen, au départ des stocks d’intervention allemand, autrichien, hongrois, français et polonais ; à ce jour, plus de 220.000 t de maïs ont ainsi été revendues sur le marché intérieur, mais les ventes s’essoufflent. D’autre part, la revente sur le marché espagnol de céréales d’intervention (blé, maïs et orge), détenues par la Hongrie, la Slovaquie et l’Allemagne pour un volume initial de 500.000 t. Cette mesure n’a pas eu le succès escompté, avec quelque 50.000 t seulement adjugées à la mi-septembre. La Commission a toutefois décidé de réactiver cette mesure et de l’élargir. A partir du 6 octobre dernier, 1 Mt de céréales d’intervention sont concernées (0,5 Mt de seigle allemand, 0,1 Mt d’orge allemand, 0,2 Mt de blé hongrois, 0,1 Mt de maïs hongrois et 0,1 Mt de maïs slovaque). Le blé d’intervention français viendra s’y ajouter à la fin octobre, pour 0,2 Mt.

La revente de céréales d’intervention sur l’Espagne a connu un succès limité en début de campagne, en raison de l’engorgement des ports et de coûts de fret trop élevés. Avec quelque 50.000 t adjugées vers l’Espagne du 14 juillet au 15 septembre 2005, la mesure a eu un impact limité en début de campagne. La Commission a toutefois ouvert une nouvelle adjudication de céréales d’intervention à destination de l’Espagne, qui a démarré le 6 octobre dernier avec davantage de succès : plus de 75.000 t de céréales ont été adjugées en une seule séance. Par ailleurs, la Commission européenne a décidé d’étendre cette mesure aux stocks d’intervention français de blé, pour 200.000 t. La première adjudication devrait avoir lieu le 27 octobre.

Avec la nouvelle récolte, la revente de maïs d’intervention sur le marché communautaire s’essouffle. Seules 30.000 t ont été adjugées depuis la mi-septembre. Au total, 222.000 t de maïs d’intervention ont été adjugées sur le marché européen depuis le début de la campagne.

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