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La fumigation à bord des bateaux de céréales destinées au grand export, mode d’emploi

La procédure de fumigation qui concerne les cargaisons des bateaux de céréales destinées au grand export et en partance de France répond à un process bien précis. Détails.

La fumigation pour les céréales dédiées à l'exportation répond à un process bien défini.
© Port de Rouen/Haropa

Lorsqu’un bateau de céréales quitte la France avec des céréales à son bord, la marchandise constituant la cargaison est réputée « saine, loyale et marchande » (obligation contractuelle du contrat commercial), une obligation mise en place par l’IMFO (International Maritime Fumigation Organisation). Pour ce qui concerne les exportations qui partent vers les pays tiers (hors UE), il existe un contrat signé par l’importateur qui peut stipuler une obligation de gazage de la cargaison à son départ pour détruire les ravageurs (cahier des charges).

Un opérateur spécialisé agréé est alors engagé, par contrat commercial, pour appliquer une solution de gazage des grains au moment du chargement. En France, il existe deux acteurs majeurs de ce genre. Cet opérateur se fournit auprès d’entreprises spécialisées dans les produits de fumigation, et notamment de phosphine. Là encore, deux acteurs majeurs animent le marché français : Sojam, qui commercialise un produit fabriqué en Inde, et Lodi, qui propose un produit d’origine allemande.

Le produit se présente le plus souvent sous forme de bouteille de 1 kilo en aluminium, remplies de pastilles solides de 0,6 gramme chacune. Le contact de la pastille avec l’humidité de l’air provoque une réaction chimique productrice d’un gaz qui se répand dans le tas de céréales. Les pastilles sont soit placées en vrac par injection au cœur du tas (rapide et bonne diffusion), soit via une « chaussette » remplie de pilules posées sur le tas (diffusion moins efficace car les pilules au centre du dispositif restent en général inactives par manque d’humidité mais il retient les résidus d’alumine issus de la réaction chimique) avant la fermeture des cales. D’où le débat sur le contact du produit avec les matières premières. Il faut également savoir que le produit doit être au contact du produit à traiter pendant cinq jours pour être efficace.

L’incertitude créée par la date buttoir du 25 avril a inquiété les fournisseurs des produits de fumigation, qui ont interpelé leurs clients français sur le fait de savoir si, premièrement, ils continuaient d’expédier les commandes déjà validées et si, deuxièmement, ils devaient poursuivre la production en direction de la France, posant des problèmes de rupture de contrats commerciaux dans la chaîne d’approvisionnement.

L’intervention des ministres de l’Agriculture et du Commerce extérieur, interpelés par les députés à l’Assemblée nationale mardi 11 avril, et qui ont déclaré que le nécessaire sera fait pour ne pas interrompre les exportations, ainsi qu’une réunion interministérielle prévue ce mercredi matin 12 avril à 10 h sous la direction de la Première ministre à Matignon, d’après nos sources, devraient lever les doutes sur ce sujet, notamment en utilisant un système de dérogation déjà en vigueur dans d’autres pays de l’UE.

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