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Filière céréales
La coopérative NatUp présente un chiffre d’affaires stable en 2020/2021 et des projets à horizon 2025

Exercice 2020/2021 plutôt satisfaisant selon le groupe coopératif. La diversification est au cœur de la stratégie des exercices en cours et à venir chez NatUp.

Patrick Aps, directeur général (à gauche), et Jean Charles Deschamps, président, lors de l'AG de NatUp.
© NatUp

Avec un chiffre d’affaires groupe au 30 juin 2021 de 1,138 Md€, NatUp a réalisé un exercice 2020/2021 sensiblement équivalent au précédent en la matière (1,192 Md€). L’excédent brut d’exploitation (EBE) du groupe ressort à 38,8 M€ versus 41,8 M€ un an plus tôt. Dans son rapport, le groupe indique que l’ensemble des pôles (agriculture, distribution, légumes et fibres) contribue de façon positive à cet EBE et que les activités de diversification y contribuent pour 32 %. Le résultat net du groupe s’établit à 15,7 M€ (contre 17,7 M€). Enfin, « dans ce contexte bousculé, le groupe NatUp a maintenu un haut niveau d’investissements pour un total de 19,5 M€, hors opérations de croissance ». Si l’on considère le seul périmètre de la coopérative, le chiffre d’affaires s’est élevé à 610 M€ pour un EBE de 16,1 M€ et un résultat net de 12,3 M€. Ce sont ces chiffres qui ont été présentés et votés à l’assemblée générale du 7 décembre 2021.

Collecte 2020 : faiblesse des volumes mais bonne qualité

Avec une moisson survenue juste après la fin du premier confinement, une météo qui a nui à son volume et la Covid-19 qui s’est maintenue en toile de fonds le reste de l’exercice, les activités autour du grain se sont avérées délicates. Cependant, les responsables de NatUp estiment que « l’activité agricole et la distribution tirent leur épingle du jeu malgré une faible récolte ». La collecte (1,8 Mt de grains produits par 5 000 agriculteurs) a gardé un niveau de qualité satisfaisant mais enregistre une baisse en volume de 20 à 22 %. « Les apports de Simarex, notre silo portuaire à Rouen, ont été déterminants pour nos exportations ». Finalement, 3 Mt de grains ont été commercialisées sur la campagne, dont 60 à 70 % à l’exportation. Dans le rapport d’activités intégré, Jean Charles Deschamps, président de NatUp, précise aussi que « même si la sécheresse du printemps 2020 a fait de gros dégâts dans certaines régions du territoire, la qualité des grains nous a permis d’optimiser les flux et d’acheminer directement « du champ au port » sans dépôt dans des silos intermédiaires ! C’est un véritable gain de temps et d’argent ».

Cette branche grains s’est enrichi, début 2021, par l’intégration de la société Lethuillier Négoce Agricole située à Gonneville-la-Mallet (Seine-Maritime) avec une collecte de 100 000 t par an, 45 M€ de chiffre d’affaires et 41 collaborateurs sous la responsabilité de Patrice Lethuillier.

Pour la moisson 2021, le son de cloche est un peu différent : « la qualité et la quantité étaient au rendez-vous pour la partie sud-est de notre territoire de collecte, soit un tiers des surfaces, mais le reste de ce territoire a donné des rendements plus faibles que la normale, des PS souvent inférieurs à 70 et des taux d’humidité très élevés » commente Jean Charles Deschamps avant de poursuivre : « il a fallu beaucoup séché les grains avec des prix de gaz abordables en début de campagne mais plus élevés au fur et à mesure que la moisson avançait, notamment pour les maïs et les sorghos ». Pour le président et pour Patrick Aps, son directeur général, il a fallu aussi faire preuve d’adaptation, d’agilité, « voire d’équilibrisme », dès le mois d’août 2021 afin de gérer les flux de la nouvelle campagne.

La coopérative a pu et a dû jouer pleinement son rôle de mutualisation des risques sur cette moisson 2021, certains agriculteurs se retrouvant dans des situation où ils avaient plus vendu que produit. Ce très fort engagement à la vente signifie que le non vendu et le non engagé se retrouve à un très bas niveau (50 000 t).

Les dirigeants de la coopérative ont assuré aussi qu’elle serait en mesure d’honorer les demandes de ses adhérents en matière de produits azotés, malgré les prix très élevés de ces matières.

Par ailleurs, « 100 adhérents ont obtenu une certification environnementale de niveau 2 pendant l’exercice 2020/2021. Cela ouvre de nouvelles perspectives de valorisation en légumes mais aussi en céréales. Près de 300 adhérents ont également bénéficié de primes filières colza bas GES. Ces deux pratiques se développent sur 2021/2022 ».

Côté lin, la branche NatUp Fibres, qui a vécu une année contrastée (après un arrêt total des activités lors du confinement), a été portée par « la demande du marché automobile mais freiné par des prix de matières élevés ».

#Inspire2025 et des projets

Les activités de NatUp sont désormais organisées autour de cinq grands pôles de marques dont NatUp Grains qui regroupe les activités de collecte et de commercialisation de céréales et oléoprotéagineux, et NatUp Fibres, qui accueille les activités liées au lin, et les marques Ecotechnilin, La French Filature, LSM et Lemaitre Demeestere.

Tout ceci va aussi se développer autour d’un projet d’entreprise, baptisé #Inspire2025 (débuté en 2020 et concrétisé en 2021) avec pour horizon 2025 : adosser 50 % de la collecte (grains, protéines animales, légumes de NatUp) « à des contrats de filières répondant à un cahier des charges et/ou un engagement durable avec un partenaire aval pour sécuriser le revenu des adhérents » ; 100 % de la SAU des adhérents sera engagée dans une démarche de progrès environnementale (Certification environnementale, productions bas intrants, GES, bio…) ; 50 % de l’EBE proviendra des filiales aval de transformation ou distribution témoignant de la création de valeur pour les adhérents et de résilience pour le groupe ; NatUp aura fait progresser la durabilité des exploitations agricoles des adhérents, durabilité calculée sur la base d’une quadruple performance : économique, environnementale, sociétale et de gestion des risques ; NatUp aura accompagné la trajectoire professionnelle de ses collaborateurs en s’assurant de leur sécurité au travail, de leurs compétences et de leur épanouissement ; NatUp aura optimisé son impact carbone au service d’une agronomie source de productivité et de l’enjeu climat et répondra aux objectifs fixés aux filières par le gouvernement ; NatUp s’engage à donner accès à toutes les innovations digitales, technologiques, économiques et environnementales créatrices de valeur et de perspectives à ses adhérents et ses unités de production.

Pour remplir ses engagements, les projets concrets ne manquent pas, notamment en matière de diversification, maître mot du futur développement du groupe. « Oui, nous sommes sur les radars des banques d’affaires qui nous proposent régulièrement des dossiers à examiner. On ne se refuse rien mais on ne fait pas n’importe quoi. Pour atteindre notre objectif de 50 % de l’EBE généré à partir de l’aval, il n’y a pas d’autres solutions que d’aller chercher d’autres diversifications. Les légumineuses ou encore les circuits courts en font partie. Oui, notre conseil d’administration aura à travailler et à trancher sur certains de ces dossiers » précise Jeans Charles Deschamps.

Développement en sorgho, lentille, noisette et pour la filière grains

Une des pistes de développement concerne le sorgho avec une première année de production sur 1 300 ha en 2020 (difficile en termes de volume en raison de la météo) et des surfaces « qui seront reconduits sans doute » cette année. NatUp a déjà identifié et travaillé avec des débouchés locaux sur ce sujet : alimentation animale notamment mais le secteur de l’oisellerie peut s’avérer intéressant en raison de niveaux de valorisation bien supérieurs. Une autre piste concerne une filière noisette, avec un cahier des charges en cours de construction. NatUp poursuit aussi son travail de constitution de filière en lentille, malgré une mauvaise année pour l'ensemble de la production nationale, avec une incitation (prix des semences) aux semis pour la campagne à venir. Idem pour une

« Concernant NatUp Grains, les tendances tournent autour de deux principaux axes. L’export, avec la force de notre silo portuaire Simarex, nous offre de très belles perspectives. Le débouché local est également une source de développement et de valorisation. Nos clients de proximité sont attachés à un cahier des charges et au respect de pratiques culturales respectueuses de l’environnement. Plus largement, la valorisation de nos productions au travers de l’économie du carbone et des primes GES est un marché d’avenir très prometteur dans lequel nous avons clairement un rôle à jouer. Nous disposons du potentiel de production et des datas et nous intégrons de nouvelles cultures dans notre démarche. A nous de trouver des débouchés valorisants en local comme à l’export » souligne enfin Antoine Grasser, responsable du pôle grains, dans le rapport intégré.

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