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Les conséquences du gel restent l’inconnue

BLÉ TENDRE : marché calme et en interrogation quant aux dégats dus au gel 
La fin de la période de gel et les chiffres du département américain de l’Agriculture ont permis une détente des cours du blé tendre en France. De plus, la fermeté de l’euro, qui n’a pas profité aux exportations françaises, a contribué au mouvement de retrait opéré cette semaine. La nette remontée des températures permet aux producteurs de souffler un peu, mais relance les spéculations sur l’impact du gel sur les cultures que l’on pourra mesurer dès la semaine prochaine.
Concernant l’activité, la baisse des prix sur la semaine (une dizaine d’euros dans certaines régions) a relancé l’intérêt des meuniers pour la récolte actuelle. Les zones portuaires présentent elles aussi plus d’intérêt, comme le confirme la progression des primes sur Rouen et La Pallice. De son côté, la nutrition animale française procède à quelques achats. Les fabs belges participent aussi à l’activité.
Sur la scène internationale, la fermeté de l’euro a écarté l’origine française de certains appels d’offres. Toutefois, concernant l’achat algérien de 700.000 t de blé d’origine optionnelle, certaines sources du marché laissent entendre qu’une bonne partie profiterait à la France.
Côté fondamentaux, selon le rapport de l’USDA la production mondiale de blé s’élèverait pour la campagne 2012 à 692,90 Mt (691,50 Mt en janvier). Le stock final mondial a été relevé à 213,10 Mt (+3,1 Mt), contre 200,70 Mt fin 2010/2011. En Europe, la production (137,5 Mt), les exportations (17 Mt) et le stock final (12,68 Mt) ont été inchangés. Par ailleurs, l’Australie, pourrait afficher une récolte record de blé pour 2012 à 29,5 Mt.
 
MAÏS : actif sur le nord-UE
Sur la façade Atlantique, après une activité poussive en début de mois, la demande semble se reprendre. Dans le sud de la France, l’intérêt des acheteurs comme des vendeurs est limité. Les opérateurs rapportent quand même un petit courant d’affaires, local et vers l’Espagne. Sur la zone du Rhin, une demande de la part des fabs et des amidonniers est constatée. Enfin, la nutrition animale française porterait surtout son intérêt sur les mois précédent l’été, mais les vendeurs font le dos rond face au recul des prix.

BLÉ DUR : marché attentiste
Les cours évoluent dans une fourchette étroite, sur un marché attentiste. Les Espagnols ne présentent aucune velléité d’achat. Les opérateurs sont dans l’attente des résultats de l’appel d’offres algérien, qui porterait sur 200 à 300.000 t. Dans le Sud-Est, le gel a fait des dégâts. Mais dans quelle mesure ? Les surfaces détruites seront perdues pour le blé dur car ressemées en cultures de printemps.

ORGES DE BRASSERIE : des affaires sur la prochaine récolte
Le marché enregistre une petite activité sur la récolte 2012, mais reste tout de même assez calme. Les rudes conditions climatiques en Europe de l’Est et en Scandinavie laissent entrevoir une progression des semis de printemps. Les cours cèdent donc du terrain et les primes pour des livraisons sur le début de campagne ne sont plus d’actualité. Les orges d’hiver suivent le mouvement baissier. Le delta entre les hivers et les printemps a pour sa part atteint un plancher. L’activité est inexistante sur l’ancienne campagne. Les prix y sont actuellement très élevés mais ne reflètent pas de réel marché.

ORGES DE MOUTURE : actif sur le nord-UE, demande sur le port de Rouen
L’offre semble se faire plus présente. Si la demande n’est pas au rendez-vous sur la façade Ouest, un courant d’affaires a été rapporté à destination des fab belges. La place rouennaise est aussi preneuse.

FRETS : réouverture du Canal du Nord
Il faudra quelques jours pour résorber le retard accumulé suite à la fermeture du Canal du Nord la semaine dernière pour cause de glace. La circulation vers le marché intracommunautaire pourra alors reprendre normalement.

TOURTEAUX : une évolution tarifaire et une activité contrastées
Les cours des tourteaux de soja et de tournesol renchérissent, alors que ceux du colza perdent du terrain. Induits par les basses températures des jours derniers, des compléments d’approvisionnement s’opèrent en soja et colza. Le marché est nettement plus calme en tournesol.

PROTÉAGINEUX : cours en repli
Les cours des pois protéagineux sont repartis à la baisse dans le sillage des marchés céréaliers. Les affaires tournent au ralenti. Une petite demande est présente mais les produits sont rares. Les opérateurs s’inquiètent des dégâts occasionnés par le gel sur les cultures de pois d’hiver. En féveroles, le marché est très peu actif.

ISSUES DE MEUNERIE : sons fermes
Sur le marché de Paris, les prix des sons continuent leur ascension, l’offre étant désespérément plus faible que la demande sur le court terme. Remoulage demi-blanc et farine basse sont nominalement reconduits. En province, les cours suivent cette fermeté technique, les acheteurs cherchant des compléments en rapproché qu’ils ne trouvent pas. A noter un petit courant d’affaires sur l’Espagne sur mars-juin.

DÉSHYDRATÉS : marché inexistant
Les cours des luzernes déshydratées comme des pulpes de betteraves sont nominalement reconduits, sur un marché calme. Au niveau de l’exécution, on enregistre un certain retard lié à une consommation « peu vaillante ».

COPRODUITS : prix stables à baissiers
Alors que le cours de la poudre de lait perd du terrain, celui du lactosérum est reconduit. Cependant, cette dernière cotation – relevant d’une affaire traitée en spot – ne reflète pas la réalité du marché, qui est baissier à l’heure où nous bouclons. Les prix des drêches se replient dans le sillage des marchés céréaliers. Ce qui n’a pas relancé l’activité pour autant. Même scénario en PSC où les cours des citrus et corn gluten feed régressent dans le vide. Les prix des pailles et fourrages sont reconduits sur notre précédente mercuriale. Le marché est actif, malgré le haut niveau des prix enregistrés pour de la marchandise de qualité. Les opérateurs craignent que la barrière de dégel ne bloque la circulation des camions de gros gabarits sur les petites routes de campagne.

PRODUITS DIVERS : réveil en oisellerie
Le marché de la graineterie s’est réveillé à la faveur de la persistance du froid. Cependant, la demande se heurte à une offre limitée. D’où le renchérissement global des cours observé en graines d’oisellerie. Quant aux farines de poissons, les prix sont reconduits sur notre précédente mercuriale. Le marché est inchangé.

OLÉAGINEUX : des cultures de colza et de lin mises à mal par le gel
Les cours du colza ont évolué irrégulièrement tout au long de la semaine. Ils restent cependant à des niveaux élevés, soutenus par une grande fermeté du pétrole et des marchés à terme américain et européen. La production de soja brésilienne a été révisée à la baisse, entre 69 et 69,5 Mt, contre 70 Mt estimées précédemment. Même chose concernant les cultures de colza ukrainiennes, qui sont en repli d’une campagne sur l’autre : 1,05 Mt prévu pour 2012 contre 1,38 Mt en 2011. Les cours du tournesol sont stationnaires sur un marché un peu moins actif qu’en colza. D’un mois sur l’autre, les cours du lin oléagineux renchérissent quelque soit l’échéance. Sur la campagne actuelle, c’est le manque de marchandises qui est en cause. Concernant la prochaine récolte, c’est l’état des cultures qui inquiète. Les plantes, qui enregistrent un développement anormalement avancé pour la saison, ont subi le gel de plein fouet. Des agriculteurs, dont les champs ont été « grillés » par le froid, se sont trouvés dans l’obligation de faucher leurs parcelles, dans l’espoir d’une bonne repousse. 

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